Chapitre 4

20 1 0
                                    

Cinq jours déjà passés et pourtant le visage de cet homme n'arrêtait pas de hanter ses nuits. Si elle continuait ainsi avec ces insomnies, elle allait sûrement tomber malade. D'ailleurs comment oublier un homme aussi beau! Il était apparu pour la première fois dans son champ de vision comme un dieu, dans son smoking noir taillé sur mesure et pour elle, le temps s'était complètement figé. Jamais ell n'avait vu d'homme aussi dangereusement séduisant. Son visage était resté gravé dans sa mémoire et malgré les jours passés à essayer de l'oublier, ces yeux sombres et intimidants n'arrêtaient pas de défiler devant ses yeux.
Un visage grave et magnifique, avec des rides au coins des yeux, signe d'une grande fatigue, un nez arrogant et une mâchoire carrée et crispée en permanence . Ses yeux d'un noir profond lui avaient donné l'impression de lire en elle comme un livre ouvert. Si ça n'avait pas été ces quelques verres de champagne et son masque, elle se serait sentie plus vulnérable qu'elle ne l'a été devant lui. Pendant toute la soirée, elle avait, avec succès, caché le trouble dont elle a été victime mais surtout ce désir immense qui avait inévitablement empli son corps dès l'instant ou il avait posé son bras autour de sa taille. Jamais elle ne s'était senti aussi vulnérable devant un mâle. Et ce qui est clair, c'est quelle aurait fini la soirée dans son lit. Elle pesta intérieurement, se rappelant comment elle avait réagi lorsqu'il l'avait traité de catin. Avec un autre homme, ça l'aurait sûrement amusé, mais avec William, elle avait senti une immense bouffée de colère et elle s'était mise à le traiter de tous les noms. Et il avait reçu ses injures avec un tel calme!
Mais là n'était pas sa préoccupation. Après cet appel reçu par son père qui n'arrêtait pas de lui dire qu'il avait besoin de son aide, elle ne tenait plus en place. Cela va faire cinq ans qu'elle ne l'a pas revu et elle était très curieuse de savoir pourquoi il avait besoin de son aide. Après son mariage raté, elle avait démissionné de son poste de directrice des opérations dans le Bass Industry, malgré les protestations de père. Grâce à l'héritage de son grand-père, elle s'est adonnée à une vie plaisante de gitane en Europe.
Mais si son paternel l'a fait revenir, c'était sûrement pour lui demander de retourner à son poste. Mais apparemment elle n'avait pas été claire à leur dernière entrevue.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent. Dans une inspiration, elle pénétra dans l'allée aux murs vitrés, traversa les bureaux des employés tout en ignorant les murmures qui surgirent jusqu'à celui de son père.

_ Ariana!

Son père se leva, contourna son bureau pour aller la serrer dans ses bras.
Malgré ces petites embrouilles avec celui-ci, au fond elle l'adorait, et il le lui rendait bien évidemment. Mais elle le sentait nerveux, comme si quelque chose n'allait pas mais qu'il refusait de lui en parler.

_ Papa comment vas-tu ?

_ Si tu savais combien tu m'as manqué.

_ Chaleureuses retrouvailles! surgit une voix derrière la porte.

Pendant un moment, elle crut rêver. Cette même voix comme dans ses rêves venait encore une fois hanter ses pensées.... mais non. Il était là. William Portinàio était confortablement installé dans un fauteuil derrière eux, comme si le bureau lui appartenait. Une bouffée de colère monta en elle et elle ne put la retenir.

_ Vous? demanda-t-elle impatiemment.

_ Moi en effet, repondit William avec mépris.

Il la détaillait les yeux plissés, l'air surpris. Sûrement que son tailleur noir professionnel lui faisait l'effet d'un grand étonnement... mais surtout son regard sensuel qui sans aucun scrupule, affichait un désir immense même en présence de son père!

_ Tu le connais, ma chérie?

_ Oui papa et j'aimerai bien savoir ce qu'il fiche ici, cria-t-elle de colère en croisant nerveusement les bras.
Son père hésita à parler et se mit à les regarder tour à tour.

_ Ma chérie... c'est lui qui a demandé à te voir...

Elle était si irritée!

_ Vous n'êtes qu'un...

_ Quand cesserez vous de m'insulter en étant dans ma propriété?

Cette phrase fit plusieurs fois le tour de son esprit avant qu'elle l'analyse.

_ Vous croyez avoir tout, simplement parce que vous êtes riche mais mon père....

_ Me doit une somme de six millions de dollars et rajoutant les parts que je possède dans le Bass Industry, je suis l'actionnaire majoritaire et donc le propriétaire de ce joli bijou.

Elle resta muette pendant longtemps, questionnant son père du regard qui secoua la tête pour accepter. Elle ne pouvait le nier, il était divinement beau. Comme l'autre soit, elle se sentait si vulnérable devant son regard sombre faisant naître en elle une attirance irréfutable, mais là, ça commençait vraiment à la taper sur le système.

_ Vous plaisantez n'est-ce pas?

_ Ça ne me ressemble pas, les plaisanteries.

La panique la saisit. Elle devait agir et très vite.

_ Papa, comment c'est arrivé?

_ Peut-être que si tu étais restée ici, tout ceci ne serait pas arrivé.

_ Alors comme ça c'est de ma faute?

_ Richard, s'adressa William. Laissez nous seuls un moment.

Ariana leva un regard surpris sur cet homme qui donnait des ordres à son père.

_ Vous êtes sérieux ?

Perdu, son père sortit de la pièce sans un regard vers sa fille, dans un pas calme. Elle était complètement exaspérée par ses agissements. Cet homme avait donc le contrôle sur tout! Elle le transperça du regard pendant un long moment. Il venait d'humilier son père devant elle, et ça, elle ne pouvait pas le laisser passer.
Manifestement, William n'était pas à bout des surprises. D'abord il apprend par son ami que la catin qu'il avait ramené chez lui, était Ariana Makenzi, la fille de l'homme qui l'a fait venir à NewYork, , ensuite il la voit entrer, dans un tailleur noir, avec un professionnalisme impressionnant. Il ne pouvait pas nier qu'elle était plus belle que dans ses souvenirs et sa chemise aux deux premiers boutons ouverts lui donnait une vue magnifique sur la naissance de ses seins, faisant naître en lui un trouble immense. Ses cheveux d'un blond doré étaient relevés en un chignon stricte, comme son rouge à lèvres vif. Elle était si... désirable.

_ Alors comme ça vous vous nommez Ariana Makenzi?

_ Ça vous dérange?

_ C'est moi qui pose les questions ici.

Refoulant sa colère, elle s'assit sur le bord du bureau en acajou de son père, croisa ses longues jambes et déposa son sac à main près d'elle.

Par Pure ArroganceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant