Chapitre 12

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_ Nous descendons dans une demie heure. Ça vous donne largement le temps d'arriver jusqu'ici... et surtout Julio, ne me faites pas traîner!

Après avoir donné des ordres précis à son  chauffeur, William raccrocha son téléphone et le remit dans sa poche. Jamais il ne se lasserait de cette vue magnifique sur la ville nocturne. Les lumières des voitures alignées sur le boulevard... époustouflant. Il jeta un coup d'oeil à son piano. Un joli bijou qu'il s'est offert après avoir acheté son premier appartement. Cela fait cinq ans qu'il n'a pas joué, puisqu'il n'en a jamais eu besoin. Il ne s'en servait que quand il était trop tendu, où trop énervé. C'eut été un grand élément thérapeutique à la mort de sa femme.
Elizabeth lui manquait, énormément. Plus que jamais, il la sentait s'éloigner encore plus de lui et il n'arrivait plus à retrouver facilement son visage dans son esprit. Il se serra longuement la mâchoire jusqu'à en avoir mal.
Jamais il ne pourrait oublier l'amour de sa vie. Morte dans un accident de voiture, Elizabeth  a été la seule femme qui est parvenue à le dompter, à l'aimer réellement et à se faire aimer. À sa mort, il a été complètement anéanti. Tellement anéanti qu'il ne s'était pas rendu à ses obsèques. Et jusqu'à présent, il n'a jamais eu le courage d'y aller. Si ça n'avait pas été ce voyage au Vénézuela, jamais il ne s'en serait sorti. Il avait passé ces cinq dernières années à travailler et à aider les vénézuéliens les plus démunis. Et voilà qu'après avoir retrouvé la paix dans sa vie, il rencontre une femme, Ariana. Dans seulement deux jours, elle est parvenu à faire naître en lui un désir jusque là jamais éprouvé. Il devait lui faire l'amour, sinon jamais il ne se sentirait en paix à nouveau.

_ Je suis prête.

La voix sensuelle d'Ariana le fit revenir à la réalité. Il prit un moment pour se reprendre en se passa une main nerveuse sur le visage ensuite se retourna. Lorsqu'il aperçut sa fine silhouette, debout au bas des escaliers, plus belle que jamais, il sut pourquoi le visage de sa douce disparaissait de son esprit petit à petit. Elle était si... envoûtante! Dans une robe noire en dain à manches longues qui dessinait parfaitement sa silhouette svelte et élancée. Ses cheveux étaient montés sur un chignon élégant, mettant en valeur son cou fin et sa peau laiteuse. Légèrement maquillée, elle était la femme la plus belle qu'il ait jamais vu. Et il dût se racler la gorge pour sortir son compliment.

_ Vous êtes... magnifique... vraiment.

_ Je vous remercie, repondit Ariana dans une voix timide. Vous n'êtes pas mal non plus.

Et là, elle pesait ses mots. William était beau comme un dieu, dans son smoking noir taillé sur mesure. Ses cheveux caressant légèrement le col de sa chemise peignés soigneusement vers l'arrière augmentaient une touche à son côté dangereux. Avec ce regard dont il la couvrait, la soirée promettait d'être très longue. Si ça ne dépendait que d'elle, jamais elle n'aurait accepté de rencontrer sa famille, mais il était trop tard pour changer d'avis, surtout que sa belle-mère était déjà au courant

_ On descend?

_ Juste un détail, dit William en s'avançant lentement vers elle.

_ Lequel?

Arrivant à sa hauteur, il lui saisit par la taille et l'attira vers lui. Il était si prêt à présent, qu'elle pouvait sentir son souffle chaud sur sa peau. Allait-il l'embrasser? La panique la saisit et elle recula d'un pas.

_ Qu'est... qu'est-ce qui vous... arrive?

Il la plaqua encore plus fort contre lui et elle sentit la chaleur de son torse musclé contre sa poitrine. Une chaleur intense lui monta au creux des reins. S'il tentait de l'embrasser, elle succomberait, elle en était sûre! Tout ce qui comptait à cet instant c'était cette bouche fine et dure qui appelait silencieusement la sienne.

_ Moi même je ne sais pas, cara. Et cela à chaque fois que vous apparaissez dans mon champ de vision.

Ses yeux sombres brillaient de désir, et il ne faisait rien pour le  cacher.

_ Je vous désire tellement, Ariana, que ça commence à en devenir insupportable, dit-il d'une voix rauque.

Ses yeux s'élargirent de surprise et elle dut fermer les yeux pour qu'il ne remarque son trouble, consciente que c'était peine perdue.

_ On va être... en retard.

_ Et pourtant, je fais tout pour vous résister, continua-t-il en baissant ses yeux sur ses lèvres pulpeuses.

Ariana était dans une situation des plus troublantes. Jamais auparavant elle n'avait ressentin un tel désir pour un homme. Elle avait la sensation que ses jambes allaient lui lâcher... elle fébrilait.

_ Je ne suis pas... la femme que vous croyez... monsieur Portinàio.

_ Votre phrase est remplie de sous-entendus, mais je ne veux même pas savoir de quoi vous parlez.

Elle ne répondit rien. À quoi bon discuter quand on connait la fin de l'histoire. Elle allait céder comme toujours. Il s'inclina encore plus jusqu'a atteindre ses lèvres mais elle les stoppa de ses doigts, involontairement. Elle même fut étonnée de son geste.

_ On ne peut pas le faire, monsieur Portinàio.

_ Vous oubliez que vous m'appartenez? C'est moi qui décide de ce que l'on peut ou ne pas faire.

Elle ne put s'empêcher de sourire.

_ Vous vous trompez...

_ Pas du tout et vous le savez, mais pour je ne sais quelle raison, vous vous  méfiez de moi.

_ Je ne suis pas une femme comme les autres, c'est tout.

_ Voilà pourquoi vous m'attirez autant. J'irai même à dire que vous êtes dangereuse.

_ Vous ne savez pas à quel point...

_ Ce soir, nous allons d'abord rencontrer ma famille. Ensuite, lorsque vous serez prête, continua-t-il en caressant légèrement la naissance de son cou, je vais vous faire l'amour, cara mia. Je vais enfin assouvir ce désir que vous-même avez fait naître en moi ce soir là et...

_ Monsieur Portinàio, nous sommes prêts.

Les battants de l'ascenseur s'ouvrirent sur son chauffeur qui, au grand soulagement d'Ariana, interrompit leur troublant face à face. Et comme la dernière fois, il ne prit même pas la peine de la relacher. Au contraire, il ressera son étreinte, comme si elle n'était pas assez près de lui comme ça.

_ Merci Julio. On vous rejoint dans un moment, adressa-t-il à son chauffeur sans quitter Ariana des yeux.

_ Relâchez moi! supplia-t-elle lorsque le chauffeur disparut.

Lentement, il dessera son bras autour d'elle. Et avant qu'elle affiche son soulagement, ses cheveux blonds couleur miel tombèrent en cascade dans son dos... il venait de défaire son chignon!

_ Vous avez des cheveux magnifiques, cara. Ce serait un péché de les laisser enroulés.

_ Vous êtes impossible!

Par Pure ArroganceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant