Ariana revint lentement à elle. Elle se retrouva prisonnière entre le lit et le corps chaud de William. Elle venait de faire un cauchemar horrible et les images de sa fille en pleurs n'arrêtait pas de défiler dans ses yeux. William lui tenait par les épaules, les yeux rivés sur son décolleté. Sa première réaction fût de se dégager mais il la retint.
_ Arrêtez de gesticuler.
_ William... mais que faites-vous ici?
_ Je suis passé près de votre chambre, vous parliez dans votre sommeil...
Elle avait horriblement soif et cette immonde odeur de cigarette l'empêchait de mieux respirer. C'est à peine si elle parvint à articuler.
_ J'ai besoin... d'eau...
_ Restez ici, je vais l'apporter.
La main contre la poitrine, elle lâcha un long soupir lorsque la porte se referma. Elle a sûrement parlé dans son sommeil. Ça fait des années que ça lui arrive et sans parler des ses somnambulisme. Tout ce qu'elle espérait c'est de ne pas en avoir trop dit inconsciemment. Si William se mettait à lui poser des questions, ce sera difficile de lui cacher son passé sulfureux.
Elle se sentait fatiguée, lasse, mais ça ne l'empêcha pas d'aller le rejoindre à la cuisine, après avoir mis un survêtement. Elle n'avait pas besoin d'eau, mais d'alcool. Elle le retrouva à la cuisine entrain de faire... du café!
_ Comment vous sentez-vous? demanda-t-il sans lever les yeux.
Il portait toujours ses vêtements de la veille, signe qu'il n'a pas fermé les yeux de toute la nuit. Et sans parler de son visage grave et ridé. Sûrement que les souvenirs de sa défunte femme n'ont pas arrêté de le torturer._ Mieux, j'ai juste besoin d'un verre... mais pas de café.
_ Je suis désolé, pour ce réveil brusque.
Elle le rejoignit et s'installa en face de lui sur un des tabourets autour du comptoir de cuisine.
_ C'est bon.. je m'en remettrai.
_ Qu'est-ce que vous voulez boire?
_ La même chose que vous, répondit-elle dans un sourire.
Il quitta la cuisine et revint avec une bouteille et deux verres en coupe.
_ Du curaçao. Un mélange de l'eau-de-vie, d'écorce d'orange amère et de sucre. Je connais directeur de la société de fabrication et il m'a offert la faveur de rajouter du martini dans mes bouteilles.
Contrairement à ce à quoi elle s'est préparée, la soirée passa dans une atmosphère détendue. Il ne tenta ni de la provoquer, ni de la séduire. Ariana ne perçut aucune once de cette colère qui les a tous deux emporté il y'a des heures. Pour la première fois, ce fut à elle de déballer son passé, de lui parler de sa relation avec son père, de sa mère qui les a abandonnés... mais elle se garda l'épisode du mariage et du décès de sa fille. Elle ne lui faisait pas confiance. Jamais elle ne ferait assez confiance aux hommes pour se mettre à blanc devant eux. Le seul homme qui soit au courant de son passé était Nick, et il le resterait à jamais...
_ Qui est charlie?
William sut qu'il venait de toucher un point sensible en voyant son sourir s'évanouir et ses yeux s'agrandir de surprise.
_ Vous n'avez pas arrêté de prononcer ce nom. Charlie, repeta-t-il à voix basse. Est-ce un cousin, un ami ou un amant...
Dans un juron étouffé, Ariana lui lança le contenu de son verre sur le visage.
_ Ne répétez plus jamais ce nom!
L'alcool incolore glissa sur le visage à présent grave de son interlocuteur.
_ Bien sûr. D'abord ce... Nick ensuite un autre. Vous essayez de vous comporter différemment avec moi, mais je sait quel genre de femme vous êtes. Celles qui n'hésitent pas à glisser d'un lit à un autre.
Incapable d'en écouter davantage, elle descendit du tabouret et se dirigea vers les escaliers._ Oui, c'est ça, continua-t-il. Dès que vous vous sentez attaquée...
_ Vous ne savez rien de moi, monsieur l'italien, lui coupa-t-elle en revenant vers la cuisine en lui pointant du doigt.
_ J'en connais déjà assez, figurez-vous.
La colère lui montait, elle le sentait. Elle même avait l'envie pressante de se déchaîner et de déballer ce qu'elle pensait vraiment de lui.
_ J'ai aussi fait mes devoirs rassurez vous, continua-t-elle. Et si on commençait par votre chère et tendre Elizabeth?
William pâlit complètement pendant qu'Ariana, téméraire, continua:
_ Vous jouez le séducteur avec moi. Mais au fond, vous n'êtes qu'un monstre sans-coeur. Et tout ça pour une femme morte il y'a trois fichues années! Vous avez cru qu'en me donnant cette bague, je serai peut-être comme elle mais ça n'arrivera jamais... elle est morte vous m'entendez? Et si vous....
Ariana s'arrêta lorsqu'elle se rendit compte qu'elle était allée trop loin. Le visage de William ressemblait à présent à un masque impassible. Son regard la perçait avec une intensité terrifiante. Cette fois il allait sûrement la tuer ! La mâchoire serrée, il renversa tout ce qui se trouvait sur la table dans un rugissement, réveillant Ariana de sa torpeur passagère. Son heure était arrivée!
Incapable de bouger, elle le regard avancer lentement vers elle. Prenant sur elle, elle fit volte-face pour s'enfuir mais trop tard, le bras de William la retenait déjà par la taille._ Non...
Elle tenta de se dégager en se débattant, mais en vain. Il était trop fort pour elle.
Il la poussa jusqu'à atteindre le mur et serra sa main autour de sa nuque._ Vous êtes un vrai malade, cria Ariana. Lâchez moi... non, cria-t-elle croyant qu'il allait lui tordre le cou.
Au lieu de quoi, il plaqua ses lèvres contre les siennes, soutenant sa tête par la nuque. Elle se raidit complètement sur ce geste brusque et imprévisible, mais encore plus lorsque un goût de sang se mêla à celui de l'alcool. Incapable de le repousser, elle ferma les yeux et se carra la mâchoire. Soudainement William prit conscience de ses agissements et releva la tête. Un à un, il dessera ses doigts autour de sa nuque et lui passa le pouce sur ses lèvres tremblantes.
_ Espèce de ...
Il l'interrompit en reprenant encore une fois ses lèvres, l'empêchant de crier. Elle eut même peine à respirer avec sa main autour de son cou. Conscient de ce qu'il faisait, il tenta de se frayer un passage jusqu'à atteindre sa langue. Il l'embrassa si fougueusement... avec une telle habileté qu'elle se résolut à céder. Le bras autour de sa taille, il la colla contre lui, faisant naître en elle des boules de feu.
Et tout d'un coup, il la relâcha et s'écarta d'elle dans une respiration saccadée. Pendant un moment, le monde arrêta de tourner autour d'eux pendant qu'ils reprenaient leur respiration._ J'ai besoin de fumer, gronda-t-il d'une voix rauque en prenant la direction de l'ascenseur.
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Par Pure Arrogance
RomanceWilliam devait absolument se marier, mais pas à nimporte quelle femme. Depuis la mort d'Elizabeth, il s'est juré de ne plus aimer à nouveau. Jusqu'à rencontrer d'Ariane, la dangereuse et mondaine femme qu'il oblige à l'épouser alors qu'il ressent dé...