Chapitre 8

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Elle prit place à côté de lui et croisa élégamment ses jambes . Il ne put s'empêcher de contempler pendant un quart de secondes la vue magnifique qu'offrait ses cuisses.
Une chaleur intense monta en lui. Il dût se racler la gorge pour parler.

_ Vous avez bien dormi?

_ Dans la situation où je me trouve, ça a été très difficile je vous avoue.

_ Je n'ai pas cessé d'envahir vos rêves?

Il la vit baisser les yeux en serrant les dents et ne put s'empêcher un sourire en coin des lèvres.

_ Nous atterrissons dans une demie heure. J'ai commandé un dîner pour vous.

_ À vrai dire, je n'ai pas trop faim...

_ Vous devriez pourtant. À Rome il est huit heures, vous n'aurez pas d'autre moment pour vous nourrir.

_ J'ai été anorexique pendant toute mon adolescente. Cette partie de moi ne m'a jamais quittée.

_ Et plusieurs autres parties je suppose?

_ En effet.

Un silence lourd en suivit. Faisant mine de se concentrer sur son travail qu'il avait arrêté il y a longtemps par manque de concentration, William papotait sur l'ordinateur sans savoir ce qu'il y écrivait.

_ Alors, parlez moi de vous monsieur Portinàio. Ce n'est pas que cela m'intéresse, mais je préfère ne pas rester bouche bée lorsqu'on va me poser des questions sur mon mari, commença-t-elle dans un sourire ironique.

_ Je ne vois pas ce qui peut vous intéresser chez moi.

Il déposa son ordinateur sur la table.

_ Préparez vous, nous allons sortir et il fait un peu froid la nuit.

_ Bien sûr.

Heureusement pour Ariana, William l'avait préparé à ce froid torride. Dès qu'elle sortit de la voiture, un vent violent frappa son corps. Elle dût se cramponner à son manteau en montant les marches qui donnaient sur le hall d'un immeuble imposant qu'il lui présenta comme son chez lui. L'une des plus belles constructions cossues en vitrines dans le quartier le plus chic de tout Rome, la Castellana . Elle qui s'était attendue aux anciennes constructions des pierres taillées elle était surprise et époustouflée par cet immeuble moderne.
Suivie de William et son chauffeur qui montait leurs affaires, ils franchirent la lourde porte vitrée qui donna sur un hall carrelé. William adressa une brève salutation au concierge.

_ Buona sera, Pedro.

_ Signore... avez vous fait un bon voyage.

_ Oui, merci.

_ Dona Andréa vous attend en haut.

Il s'arrêta.

_ Ma mère est ici?

_ Oui, elle a insisté pour vous voir aujourd'hui.

Prise de panique, Ariana emboîta le pas de William jusque dans l'ascenseur. Elle ne savait pas pourquoi elle était troublée de rencontrer sa belle-mère. Était-elle aussi froide que son fils? Ce genre de belles-mères qui se décident sans raison de détester leurs belles-filles? D'ailleurs, tout cela n'avait pas d'importance puisqu'elle n'y tenait pas.

_ Vous allez bien? demanda William qui avait senti son trouble.

_ Je ne savais pas qu'on allait rencontrer votre mère.

_ Moi non plus. Je suppose que ce qu'elle a à me dire doit être important. Ça ne lui ressemble pas de venir me voir à l'improviste. Mais ne vous en faites pas, tenta-t-il de la rassurer, vous allez l'adorer.

Par Pure ArroganceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant