Chapitre 26

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Ce qui était embêtant c'est que William ne faisait rien pour l'encourager à parler. Il ne posait aucune question et il ne réagissait pas mal lorsqu'elle lui mentait. Pourquoi agissait-il ainsi. Depuis le début elle ne fait que mentir, et il le savait, alors pourquoi ne disait-il jamais rien. A moins qu'il sache déjà toute la vérité!
Mais non...
Les seules personnes à être au courant étaient Nicole et ce salop de Sam. Elle ne voulait même pas savoir comment ce dernier y est parvenu. Tout ce qui lui importait était sa nouvelle vie, aux côtés de William, ainsi que cet entretien auquel il l'accompagnait. Le Cramayer Industria est une industrie produisant l'énergie industrielle et l'assistance de direction était un poste idéal pour elle. Assise à côté de William sur le siège arrière du 4X4, elle s'apprêtait à passer son tout premier entretien.

_ Tu peux toujours annuler tu le sais.

William déposa sa main sur son genou, lui faisant frissonner de tout son corps. Elle la retira délicatement en souriant.

_ Nous en avons déjà parlé et la séduction ne marchera pas.

_ Je ne te séduis pas cara, répondit William. Je pense même que c'est plutôt le contraire. Ce tailleur te va à ravir.

La voiture s'arrêta à l'entrée de l'immeuble. Elle ouvrit la portière et s'arrêta lorsque William lui saisit le bras.

_ Je te souhaite bonne chance. Je ne sais pas si je me fais des idées mais j'ai un mauvais pressentiment.

_ Je t'ai dit des nombreuses fois que je n'étais pas une femme comme les autres Will, je vais à présent te le prouver.

_ Tu me l'as déjà prouvé de nombreuses fois, répondit-il en souriant.

Elle l'embrassa longuement puis descendit de la voiture.

_ Bonne chance amore.

Elle passa la porte d'entrée du gigantesque gratte-ciel puis s'arrêta à la réception où une élégante rousse en tailleur gris l'accueillit avec un sourire.

_ Puis je vous aider mademoiselle?

Elle lui rendit son sourire.

_ Je suis Ariana Makenzi, je viens pour un entretien.

La réceptionniste écarquilla les yeux puis les agrandit.

_ Vous êtes la miss univers? murmura-t-elle avec enthousiasme.

_ Oui en effet.

_ Oh mon Dieu! je suis trop fan de vous... vous êtes si...si unique... oh mon Dieu...

Elle contourna son bureau.

_ Venez, je vous conduis dans le bureau du directeur. Il a demandé à vous voir personnellement.

Embarrassée par toute cette louange, elle emboîte son pas dans l'ascenseur où deux autres employés les rejoignit.

_ Léa ne me croira jamais... reprit la réceptionniste. Pouvons-nous prendre une photo?

Elle sortit son téléphone, avec la même agitation.

_ Bien sûr.

Elle se colla contre Ariana et prit des nombreuses photos, ignorant les regards intrigués des deux femmes devant eux. La réaction de cette jeune femme l'amusait au plus haut point et elle n'arrêta pas de sourire jusqu'à pénétrer dans le bureau du directeur. Un quinquagénaire de taille moyenne assi derrière son bureau, la bouche pleine de hot-dog. Elle ne savait pas si c'était le fait qu'il ait un gros ventre ou son sourire sarcastique qui lui donnaient un air dépravé.
Le vieux monsieur se leva et déposa son déjeuner sur sa table en acajou.

_ Mademoiselle Makenzi, je suis le directeur, monsieur Fonzi.

Dans un sourire figé, elle lui serra la main.

_ Je suis très honoré que vous ayez postulé dans notre établissement.

_ C'est moi qui suis honorée. J'aimerais bien travailler avec vous.

Le vieil homme semblait nerveux, comme s'il dissimulait quelque chose. Tout a coup elle se demanda si être là était vraiment une bonne idée. Qu'avait-elle à craindre? Pourquoi cette boule d'angoisse ne cessait de croître dans sa gorge.
Elle sortit de son sac un document qui constituait son CV et le lui tendit.

_ Je n'aurais pas besoin de le consulter, lui dit monsieur Fonzi.

_ Comment ça?

Il  se leva et contourna le bureau.

_ Attendez moi un instant.

Il sortit de la pièce, la laissant seule, le battement de son coeur résonnant dans la pièce silencieuse, aux vitres insonorisées. Elle se leva pour aller jeter un œil appréciateur de l'autre côté de la vitrine. Cela faisait tant d'années qu'elle n'avait contemplé un tel paysage. Avoir arrêté de travailler avec son père avaitb surement été une mauvaise idée, bienqu'elle ne regrettait rien. Elle ne resta pas longtemps seule et entendut la porte se rouvrir et directement elle fit volte-face.

_ Vous avez une vue...

Pendant un quart de seconde, Ariana crut rêver. Elle dût même se pincer secrètement les lèvres pour s'assurer du contraire. Samuel était là, en chair et en os  avec quelques kilos en moins, bien sûr. Ses mains se mirent à trembler et elle les cacha derrière son dos. Mais comment est il arrivé dans ce bureau? Il la détailla du regard avec un sourire carnassier. Il s'avança lentement, faisant durer le suspens puis s'arrêta au milieu de la pièce.

_ Ma petite perle, fit-elle enfin en élargissant encore plus son sourire.

Elle tenta de sortir une phrase mais sa gorge ne le lui permit pas. Elle le détailla de la tête aux pieds,  s'attardant sur son visage. Il avait maigri et sa mâchoire carrée était ombreé d'une barbe de plusieurs jours. Son jean délavé et son pull suranné lui donnaient l'apparence d'un voyou. Et sans parler de ses longs  cheveux. Comment en est-il arrivé jusque là? À croire qu'elle l'avait trouvé séduisant à une époque. Oui, il l'était, il y'a des années. Mais aujourd'hui on le prendrait pour une autre personne.
Elle avait honte de se dire qu'elle ait pu aimer un être aussi... répugnant.

_ Que fais-tu ici? demanda-t-elle.

Elle croisa les bras sur sa poitrine.

_ Le ... directeur ne va pas tarder à rentrer...

_ Tu parles de Fonzi? C'est lui qui m'a averti que tu serais là.

Ce sourire qui l'avait si profondément attirée il y'a des années de cela la mettait à présent en colère. Elle était même dégoûtée par ses dents creuses. Elle n'avait qu'une seule envie, sortir de cette pièce pour ne plus sentir l'odeur de l'alcool emplissant la pièce.

_ Je t'ai cherché pendant longtemps ma poupée...

_ Ne m'appelles plus jamais ainsi!

_ Je t'appelles comme je veux. Tu es ma femme, tu le sais.

Elle sortit un rire insultant.

_ Je ne suis pas ta femme, et je remercie le ciel chaque jour pour ça.

_ Et voilà qu'après cinq ans, c'est lui que tu as préféré? demanda-t-il. La femme fatale de Manhattan a fini par s'engager? Qu'a-t-il de plus que les autres?

_ Tu veux dire de plus que toi?

Elle n'arrivait même plus à simuler son malaise et elle n'allait pas tarder à craquer.

_ Tu ne l'arriveras jamais à la cheville. Quand je pense que j'ai perdu trois ans de ma vie avec toi! Tu me dégoûtes à un tel point!

_ Lentement sur les injures, fit-il avant de se taire à nouveau.

_ Et si tu me disais ce que tu fais ici? Que me veux tu?

_ Je veux simplement que nous récollons...

_ Je préfère mourir, tu m'entends?
Les quelques pas qu'il fut combla le vide entre eux.

Par Pure ArroganceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant