Chapitre 5

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_ Beverley est mon deuxième prénom, répondit-elle calmement, encaissant le regard de son interlocuteur. Ça fait plus d'une année qu'on ne m'avait pas appelé Ariana.

_ Charmant, fit-il sans le moindre sourire.

_ Et quel italien porte le nom de William?

_ Ma mère est britannique. C'est elle qui a choisi ce prénom, finit-il sans aucun sourire.

_ Ça se voit au premier regard que vous êtes anglais.

Ariana aspira longuement puis croisa les bras.

_ Je suis la directrice des opérations de Bass industry et vous devez me mettre au cou...

_ Vous mentez, coupa-t-il d'une voix calme pourtant autoritaire. J'ai rencontré le chef des opérations il y'a deux jours. Ça fait des années que vous ne faites plus partie de cette entreprise, pourquoi?

Elle hésita à répondre. La tension montait dans la pièce. Le fait qu'il la détailla ainsi, sans honte, la troublait énormément. Et le comble c'est que la conversation prenait une tournure différente.

_ Je n'avais rien à faire ici. Mon père a toujours bien dirigé son entreprise, et moi je n'ai pas besoin d'un tel travail dans ma vie.

_ Une vie plutôt agitée, miss univers.

L'heure de lui annoncer ses intentions n'était pas encore arrivée. Il voulait d'abord pousser le bouchon plus loin, revoir ses yeux verts lancer des éclats comme l'autre soir, la mettre en colère pour enfin lui apprendre qu'ils allaient se marier le lendemain.

_ Je préfère la mienne, à la vôtre.

_ Vous ne savez rien de moi mademoiselle Makenzi.

_ Vous êtes froid, distant, incapable de sourire pour je ne sais quelle raison et vous adorez mépriser et manipuler les gens. Autre chose?

_ Vous avez oublié intolérant.

Il se leva, la dominant de toute sa hauteur. Cette pièce dans laquelle elle s'est habituée a faire des tours et des tours lui semblait si étroite à présent! Elle ravala nerveusement la salive et dévisagea son interlocuteur qui saisit un carton de cigarettes de sa poche. Elle le regarda l'allumer à l'aide d'un briquet puis aspira une énorme bouffée d'air.

_ Votre père doit me rembourser les six millions qu'il me doit avant la fin du mois. Sauf que les matériaux Makenzi ne sont plus appréciés sur le marché.

_ Jusque là, je ne vois pas en quoi ça me concerne. Les dettes de mon père n'ont rien à voir avec moi.

_ C'est là que vous vous trompez.

Il avançait lentement. Tellement lentement, qu'elle ne réalisa qu'en retard qu'il était à seulement quelques pas d'elle. Et s'il continuait, il allait bientôt effleurer ses jambes. Prise par la panique, elle se leva et contourna le bureau, la seule protection dont elle pourrait user contre cet homme troublant.

_ J'avoue que votre père fait partie de mes collaborateurs les plus brillants. Il arrive à s'en sortir dans toutes les situations.

_ Développez monsieur l'italien.

_ J'ai trouvé qu'envoyer votre père en prison donnerait peut-être une leçon à ceux qui investissent vaguement mon argent, jusqu'à ce que Bruno, mon très cher ami m'apprenne qui vous étiez vraiment. Alors, une idée m'a effleuré l'esprit.

_ La quelle?

_ Six millions de dollars et la promotion de vos produits en Europe, contre vous.

Incrédule, Ariana se mit à rire nerveusement. Un rire bien provocateur pour William.

Par Pure ArroganceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant