Chapitre 6

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_ Sa mère les a quitté quand elle n'avait que 5ans et son père l'a élevé tout seul. Elle a fait des études de commerce à Harvard et ... à vingt-trois ans, il y'a cinq ans, son fiancé l'a abandonné à l'autel. Et c'est là qu'elle a complètement changé.

Debout devant la baie vitrée de son bureau qui donnait sur un vaste parc vert qu'il regardait sans le voir, William écoutait attentivement les informations sur sa future épouse, parce que oui, il allait l'épouser. Mais il ne savais pas encore comment. La veille après son départ de Bass industry, il s'est précipité d'appeler son ami Bruno et lui demander de rechercher tout ce qui pourrait l'intéresser sur cette Ariana Makenzi. Il avait une totale confiance en lui et il savait qu'il pourrait l'aider dans cette affaire, lui, la seule personne qui était au courant de tout ce qui se passait dans sa vie.

_ Tu dis qu'elle a failli se marier? demanda-t-il en se retournant pour faire face à son ami, assis docilement devant son bureau.

_ Oui. Il y'a cinq ans à un certain... Samuel Peterson. Mais ça n'a pas eu lieu parce qu'il s'est rétracté et n'est plus jamais revenu à NewYork depuis.

_ Continue, lâcha-t-il après un soupir.

_ Pourquoi veux tu épouser cette femme William, elle est très dangereuse...

_ Je peux très bien me passer de ton opinion Bruno. Tu n'es là que pour ces informations.

_ Très bien, fit son ami en retournant à ses documents. C'est bizarre parce qu'il n'y a rien sur elle depuis son mariage raté. Les journaux disent qu'elle a subitement disparu pendant cinq ans et est réapparue seulement l'année dernière pour... et bien...

_ Qu'est-ce qu'il y'a ? demanda William lorsque son ami s'arrêta.

_ Cette femme est pleine de ressource dit donc. Elle a participé trois fois à des courses automobiles et l'année passée elle en est sortie première... et la semaine passée elle a gagné la couronne de la miss univers...

_ Ça je le sais. Ce que je ne comprends pas c'est pourquoi elle cherche à mettre sa vie en danger.

_ Je n'ai jamais rien lu d'aussi...

_ Intrigant? Moi non plus en effet.

Il était bluffé par toutes ces informations. Mais surtout intrigué. Il avait très mal jugé Ariana à leur première rencontre et il s'en voulait. Elle était une femme qui cachait bien de choses et il devait découvrir ce que c'était.
_ Tu tiens toujours à l'épouser?

_ Oui. Cette femme attire ma curiosité à un point où je ne peux pas arrêter de...

_ Penser à elle?

Il crispa la mâchoire, retournant près de la vitrine.

_ Non.

_ William, toi-même tu as dit ne pas vouloir d'une femme qui s'attacherait à toi, je ne veux pas te revoir retomber dans cette dépression insensée encore une fois...

_ Ça n'arrivera pas! cria-t-il sévèrement. J'ai aimé Elizabeth de tout mon cœur et jusque là je l'aime toujours. Aucune femme ne pourra jamais prendre sa place et encore moins cette...

_ Et pourtant tu ne cesses de t'intéresser à elle! Je ne t'ai jamais vu aussi attiré par une femme depuis...

_ N'achève même pas ta phrase sinon je n'hésiterai pas à te faire passer par cette vitrine, dit-il entre les dents.

Son ami était peut-être le mieux placé pour le conseiller mais là, il commençait à le gonfler. Non seulement il venait de toucher le fond mais en plus sur un sujet aussi sensible! Il allait sûrement bientôt exploser!
Bruno se tut, laissant la tension passer avant de reprendre.

_ Tout ce que j'essaye de te dire...

_ Tu n'as pas à me dire quoi faire Bruno et à présent si ça ne te dérange pas, je vais me trouver quoi boire.

Furieux, il quitta son bureau et se rua dans le couloir, descendit l'escalier qui donnait sur le séjour. Tout ce qu'il voulait était de rester seul pendant assez longtemps pour se calmer. Il n'ya rien qui le mettait hors de lui que d'évoquer le sujet sur sa défunte femme. Le simple fait de se remémorer son visage doux comme un ange, ses douces lèvres contre les siennes le mettait en colère!
Il sortit son paquet de cigarettes en poche et alluma une.
Comme s'il n'était pas encore assez hors de lui, les battants de l'ascenseur s'ouvrirent sur Ariana.
Il lâcha un soupir d'agacement et se passa la main sur le visage.

_ Comment vous réussi à passer le concierge?

_ Les femmes telles que moi sont capables de plus que ça, vous le savez, repondit-elle calmement en s'avançant vers lui, faisant retentir le bruit de ses escarpins dans la pièce.

Dans un pantalon jean cigarette et une chemise beige, elle était toujours aussi professionnelle que la veille. Légèrement maquillée et les cheveux remontés en un chignon, on aurait cru une personne différente de celle d'il y'a une semaine!

_ Je suis un peu sur les nerfs mademoiselle. Et votre compagnie...

_ J'accepte de vous épouser, monsieur l'italien, lui coupa-t-elle.

Dans un petit moment, elle crut déceler la surprise dans son regard et ensuite il sourit. Un sourire froid et sans émotion qui la glaça sur place. Jamais elle n'avait connu d'homme aussi hostile. Elle pouvait le nier, mais dans son intérieur elle sentait cette peur mélangée au désir qui jusque-là lui ont toujours été inconnus.

_ Vous êtes revenue à la raison?

_ Cette décision est sûrement la plus déraisonnable que j'ai jamais prise, lâcha-t-elle dans un soupir.

Il plissa les yeux, la détaillant sans-gêne de la tête aux pieds en portant son verre à ses lèvres.

_ Mais selon mes conditions.

_ Et moi je vais vous dire deux choses: premièrement, vous allez arrêter de vous afficher en public à moitié nue et deuxièmement, les courses automobiles, c'est fini.

_ Il n'en est pas question. Je mène ma vie comme je le veux!

_ Pas quand vous serez ma femme. Une Portinàio se doit de se respecter, tout le contraire de ce que vous faites.

_ Je ne pense pas que ma façon de me vêtir pose problème.

_ Ça dépendra, repondit-il.

_ Et moi j'espère ne pas réaliser plus d'un an à vos côtés, ensuite, je ne quitterai pas les États-unis sans que vous signiez des papiers attestant votre promesse d'investissement...

Elle prit une longue inspiration avant de reprendre, ignorant son air amusé devant ses suggestions.

_ Je ne veux pas de bague à mon doigt, chacun mènera sa vie comme il le veut. Pas de chambre commune mais le plus important, vous ne me toucherez jamais, ni même pour m'embrasser!

_ Vous ne croyez pas que ça en est trop?coupa-t-il simplement.

_ Pensez ce que vous voulez!

Elle le regarda déposer son verre et sa cigarette. Il semblait en colère... ou plutôt, triste. Qu'un homme fume, c'était normal, mais quil boive en fumant, c'est qu'il y'a un problème. Les hommes tels que William étaient doués pour cacher leurs sentiments, mais, elle était la mieux placée pour apercevoir cette once de tristesse qui le taraudait. Des pluies de questions se multipliaient dans sa tête pendant qu'il avançait vers lui. Sans la quitter des yeux, il lui tendit son bras.

_ Je ne suis pas sûr de pouvoir respecter vos conditions mais je suis d'accord.

Elle prit le risque de glisser sa main dans la sienne. Au contact de sa peau, un long frisson parcourut son corps, l'électrisant sur place. Sa main était douce et chaude, promettant des caresses inoubliables. Une chaleur intense vint se nicher au creux de ses reins. Elle dût se racler la gorge pour parler.

_ Je m'en assurerai.

Elle tenta de retirer sa main, mais il la serra encore plus fort, faisant naître en elle une panique déroutante. À présent son regard n'était plus que désir et excitation. Comment parvenait-il à manifester ce genre de sentiment... sans aucune once de pudeur.

Par Pure ArroganceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant