Chapitre 27

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Il se mit à jouer avec une mèche de ses cheveux en montrant ses dents jaunes.

_ Je me demande bien ce que ton mari dira si je lui faisais part de ce petit secret que tu lui caches. Je sais que tu ne lui as encore rien dit. Sinon il ne t'aurait pas laissé sortir toute seule. Tout ce que je veux c'est te récupérer... au moins pour une seule nuit...

_ Enlève toi cette idée de la tête, parce que non seulement ça n'arrivera pas mais... si William l'apprend tu ne pourras pas t'en sortir...

_ Je n'ai pas peur de lui, fit-il en se rapprochant un peu plus d'elle. Je ne t'ai jamais oublié même si je t'ai laissé tomber ce jour là, et je ferais tout pour que tu me pardonnes. Ensemble on sera tellement heureux...

_ Je ne vais pas retourner... avec toi...dit-elle d'une voix tremblante.

Elle avait tellement peur de cet homme. Personne n'était là pour la sauver. Et la dernière chose qu'elle souhaitait était qu'il ruine sa relation avec l'homme qu'elle aimait. Mais il n'était pas question qu'elle cède à à son chantage.
Samuel la força à le regarder et lui saisit par la taille.

_ Tu es tellement belle ma poupée...

_ Arrête ça... je t'en prie...

_ J'adore quand tu me supplies comme ça.

Une boule de nausée se gonflait au fond de sa gorge. Au simple fait de penser à unir ses lèvres aux siennes la rendait malade. Même si elle le voulait, jamais elle ne pourrait coucher avec lui. William était le seul pour qui elle se serait donné à jamais. Et Samuel était le dernier sur terre. Il la dégoûtait tellement.

_ Lâche moi.... Sam...

Elle allait bientôt perdre le contrôle. Ses jambes ne la tenaient plus et sa vue se brouillait petit à petit.
Et si elle s'évanouissait! Ce ivrogne allait sûrement abuser d'elle.
" Je vais tenir jusqu'à trouver un moyen de me tirer de cette situation... il n'est pas question que je perde conscience..." se dit-elle.
Samuel déposa ses lèvres sèches au creux de son cou.

_ Laisse-toi faire... et tout va bien se passer.

Elle tenta de l'écarter mais il ne flancha guère.
Qu'était il entrain de se passer?

_ À l'aide...

Mais sa voix n'était qu'à peine audible. Lentement, elle sentit ses forces la lâcher et ses membres ne fonctionnaient plus... elle allait s'évanouit... pourquoi seulement à cet instant?

_ Dio mio, je vais vous tuer! entendit-elle derrière eux.

Elle vit le visage de Samuel blêmir.

_ Ôtez-vos sales pattes de ma femme!

C'était William!
Juste entendre sa voix et elle se sentit déjà hors de danger. Elle eut à peine le temps de le voir saisir Samuel par le col et de lui lancer son poing dans la figure que ses paupières se fermèrent. Seuls les jurons de William et les cris de Samuel résonnaient dans ses oreilles jusqu'à ce qu'elle s'évanouisse totalement.

Ariana ouvrit lentement les yeux, ignorant le léger mal de tête qu'elle ressentit en s'asseyant sur le lit. Elle était à l'hôpital et toute seule dans une chambre impeccable. Elle détestait tellement cett odeur de médicament et ces voix des docteurs venant du couloir. Tout cela lui rappelaient sa petit fille. Charlie.
Lentement, les souvenirs de la veille lui revenaient. William... il a sûrement tué le pauvre Samuel, avec les coups qu'il lui a donné. Elle se passa la main sur le front en soupirant. Si seulement elle lui avait tout révélé avant! Pourquoi les choses devaient-elles se passer ainsi entre-eux!
Elle faillit se tordre le cou lorsque la porte de la chambre s'ouvrit sur William. Son visage grave et ridé suffit à refléter largement sa colère. Elle le regarda s'avancer et croiser ses bras musclés devant le lit, s'attendant sûrement à ses explications.
Par où commencer? Il semblait si énervé qu'elle sentit la peur la saisir.

_ Comment te sens-tu?lui demanda enfin William, brisant le lourd silence qui avait empli la pièce.

_ Une simple douleur à la tête... mais ça va. Et toi, demanda-t-elle d'une petite voix.

_ C'est pour cette crapule que tu devrais t'inquiéter. Il en a eu pour son compte. Ils l'ont conduit dans un autre hôpital.

_ Je suis désolée... j'aurais dû t'en parler...

Elle ne put achever sa phrase avec la boule d'angoisse qui lui gonfla dans la gorge.

_ Pourquoi ne m'as-tu rien dit, depuis le début?

Il était donc déjà au courant!

_ J'avais peur...

_ Ça m'étonnerait que je t'intimide à ce point.

_ J'avais peur que tu me quittes...

_ Je n'allais pas te quitter parce que ton amour d'adolescence te harcèle enfin!

Sa réponse lui clarifia qu'il ne savait encore pas toute la vérité. Il était donc temps qu'elle lui en parle. Il n'était plus question qu'elle garde ses secrets pour elle et tant pis s'il la quittait. Ce n'est pas elle qui a tué sa propre fille. Elle était malade!

_ Tu ne sais pas encore tout Will.

_ Comment ça?

Elle ferma les yeux pendant un moment.

_ Charlie, ce n'est ni un homme, ni un amant. C'est... C'était àle nom de ma fille.

_ Quoi?

Ignorant le regard complètement abasourdi de son interlocuteur elle reprit:

_ Après mon mariage raté, je suis allé vivre chez mon grand-père, à Londres. C'est après que j'avais su que j'étais enceinte. Et le bébé est né.

Une larme de douleur coula sur sa joue, mais elle l'effaça du revers de la main.

_ Je l'ai tellement aimé... j'étais sûrement la femme la plus chanceuse de la terre à sa naissance. Elle m'a permis d'oublier la souffrance et l'humiliation que j'ai vécu à NewYork. Nous étions tellement heureuses toutes les deux... mais ...

Sa voix devenait à peine audible.

_ Mais malheureusement elle était malade et... malgré tout l'argent que j'ai dépensé pour ses soins, elle est partie... elle n'avait que deux ans William... et ...

_ Arrête, lui coupa ce dernier en s'asseyant près d'elle sur le lit.

Il l'attira contre lui et la serra dans ses bras.

_ Je n'aime pas te voir dans cet état, fut-il en déposant des baisers sur ses cheveux.

La voir dans cet état le brisait. Et cette révélation encore plus. Le simple fait de penser à la souffrance qu'elle a ressenti en perdant sa fille... si seulement elle lui en avait parlé plus tôt.

_ Pourquoi ne m'as-tu rien dit?

_ Comment je t'aurais dit que j'ai tué ma fille alors...

_ Je t'interdis de dire cela.

_ Si! Je ne me suis pas assez occupée d'elle... et pourtant je suis allé voir les meilleurs docteurs.... j'ai donné tout l'argent que j'avais mais on m'a dit que c'était trop tard et que sa tumeur n'était plus traitable.

_ Tu as fait de ton mieux, mais elle n'a pas survécu...

_ J'avais peur que tu me quittes, que tu me traites d'irresponsable, ou que tu me laisses tomber comme...

_ As-tu une si piètre opinion de moi pour me comparer à cette crapule.

Elle leva ses yeux humides vers lui.

_ Je suis désolée, William.

_ Je sais. Et je suis désolé aussi de t'avoir laissé partir toute seule à cet entretien et d'être venu à ton secours en retard, fit-il en la serrant contre lui.

_ Comment as-tu su qu'il était là? ne put-elle s'empêcher de demander.

Par Pure ArroganceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant