Prologue

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Comme chaque été avec Rose depuis qu'elle était rentrée à Poudlard, ce fut une catastrophe. Une véritable catastrophe. Elle avait passé la plupart de son temps à s'évader de la maison et se promener dans les champs aux alentours. Elle y avait même trouvé un compagnon de jeu aux longs poils noirs. Mais ça restait une catastrophe. Premièrement, parce qu'elle portait tout le temps une veste et qu'il faisait 30°c dehors. 30°c. En veste. Ça la foutait en rogne. Si ce maudit Basilic n'avait pas eu de dents, elle n'aurait pas eu ces cicatrices. Et elle n'aurait pas eu à les cacher. Rose n'avait pas envi de subir les jérémiades incessantes de Pétunia, qui, dégoûtée et dégoûtante, s'écriait « Que c'est laid ! » « Les gens de ton monde sont vraiment des sauvages ! », ferait Vernon, affalé dans la télé, son quadruple menton ressortant. Encore une fois Rose devait ces cicatrices à Voldemort.

Voldemort.

Elle y avait pensé tous les jours. Lorsqu'elle avait rapporté les morts exactes de Tom Jedusor a Dumbledore, celui-ci était apparu troublé. Un souvenir qu'il avait créé il y a 50 ans... Et il y a 50 ans, il avait tué Mimi Geignarde. Rose se doutait bien que ça ne pouvait pas être une coïncidence. Sauf qu'elle ne voyait pas le rapport. Elle était allée faire un petit tour à la bibliothèque pour voir comment on pouvait créer un souvenir mais la seule chose qu'elle avait trouvé c'était le sortilège qu'on utilisait pour animer les photos ou mieux, directement enchanter l'appareil. Avec une certaine ironie, Rose s'était demandée sous quelle forme Voldemort reviendrait cette année. Elle espérait simplement qu'il ne reviendrait pas. 

Rose soupira et fit clignoter le bout de sa baguette. Allongée à côté du lit de son frère sur son matelas au sol, elle s'amusait distraitement à enluminer la pièce de sa magie. Harry aussi, faisait de la lumière avec sa baguette, mais c'était pour finir son devoir sur les Sorciers au Moyen-Age. Rose l'avait déjà bouclé. C'était plus simple de travailler discrètement dans le petit placard à balais qui lui faisait encore office de chambre. Personne ne voulait ouvrir un placard à balais. Personne.

- Tu savais que Gwendoline la Fantasque aimait se faire brûler vi-

- Oui, Harry, le coupa Rose d'un ton ennuyé.

Harry bougonna quelque chose en griffonnant savamment sur son parchemin. Rose se redressa dans le lit, l'oreille tendue. Le plancher craquait.

- Vernon arrive, l'avertit-elle en se cachant sous sa couverture.

Harry referma rapidement son peau d'encre et s'allongea dans son lit comme si il dormait. La porte de leur chambre s'ouvrît alors. Un moment de flottement, et elle se refermait bruyamment. Rose pouffa discrètement en balançant ses draps sur le côté.

- Chuut, dit sévèrement Harry.

Les sourcils de Rose se soulevèrent avec indignement alors que ses yeux brillaient d'insolence. Harry recommençait déjà à écrire sur son parchemin.

- Très bien. Lumos Maxima !

Une intense lumière illumina toute leur chambre et Rose entendit Vernon monter à toute vitesse, du moins aussi vite qu'il le pouvait, les escaliers, ses gros pas lourds ébranlant toute la maison.

- Putain Rose tu fais chier !

Seul un ricanement sournois lui répondit.

*

Rose arriva d'un pas joyeux dans le salon des Dursley, suivie d'un Harry un peu plus maussade. Les jumeaux Potter tenaient chacun un petit billet dans leur main. Harry se tenait au côté de Rose en essayant de cacher son malaise. L'idée de Rose était bonne, attirante, mais il n'était pas sûr que ça marche. Sa sœur adressa un sourire mielleux à son oncle et sa tante, se perchant en haut d'un tabouret, plantant ses coudes sur le plan de travail et posa son menton entre ses points. Ainsi elle était vraiment adorable, n'est-ce pas ? Une lueur vicieuse brilla dans les yeux de Pétunia. Son Dudley chérie, à côté de la fille de Lily, il perdait de son splendide éclat. Quand elle pensait à tous ces compliments qu'on lui avait fait pour une fille qui n'était même pas la sienne... Pétunia avait un goût amer dans la bouche. Rose lui adressa un sourire, comme si elle devinait chaque pensée empreinte de jalousie qui traversait son esprit. Alors Pétunia détourna son regard et se concentra sur le mélange de sa sauce.

Rose Potter et le Prisonnier d'AzkabanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant