14. Parfois les pétales se fânent

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Il y avait une rose au centre de la pièce. C'était une fleur qui pouvait paraître banale, au premier abord, puisqu'elle se mourrait. Conservée sous une prison de verre, sa tige s'était rabougrie, ses épines s'étaient retracées, ses pétales se décoloraient. Le rouge d'antan si brillant avait perdu de tout son éclat et doucement, la rose s'effritait. Une fleur banale au premier abord. Une fleur qui se mourrait. Elle semblait un peu seule, enfermée dans la glace, elle semblait presque triste. Rose tendit la main, attirée par la fleur. Elle l'appelait. C'était de petits chuchotements aux creux de son oreille, qui l'incitaient à tendre sa main toujours plus près. Elle effleurait à peine le verre de ses doigts qu'on lui tapa sèchement sur la main.

Rose voulut protester, ouvrir la bouche, mais ses lèvres étaient scellées par un fil. Elle dut se contenter de regarder furieusement Héloïse, qui la dévisageait sans émotion à l'autre bout de la pièce. Elle était belle, comme toujours. Une beauté brute, masculine, envoûtante. Les yeux de Rose s'attardèrent sur ce visage vide et s'accrochèrent avec désespoir aux deux billes noires qui la fixaient. Héloïse souffla du nez, comme si elle se moquait d'elle. Ce petit soufflement décupla la colère de Rose, qui fit un pas menaçant vers Héloïse. Mais à peine son pied avait-il touché le sol qu'il se déroba sous sa jambe.

Rose heurta abruptement un sol froid et ouvrit la bouche en une inspiration saccadée, le souffle coupé par le choc. Elle était dans un petit cachot plongé dans le noir le plus obscur et elle n'arrivait plus à respirer. Rose tendit le bras, ses muscles s'atrophiant avec une lenteur qui semblait délibérée. Ses doigts se rétractaient sur eux-mêmes alors qu'elle grattait le sol à la recherche d'un quelconque support, à la recherche d'aide, mais elle ne rencontra rien d'autre qu'une pierre dure et froide. Rose rampa sur quelques centimètres, se recroquevillant toujours plus alors qu'elle avançait. Elle se démenait contre la mort subite qui l'attendait, elle se démena. Puis, elle arrêta. Rose s'était résignée. Elle se roula en boule sur elle-même et attendit sagement la mort. Elle avait compris qu'elle ne pouvait pas s'échapper. Elle attendit, plongée dans le noir. Elle n'entendait même pas son propre souffle, son ouïe saturée par de petits cliquetis décuplés au millier... Rose fronça les sourcils, paralysée au sol. Il y avait... Il y avait quelque chose qui lui montait dessus... Pas une chose... Plusieurs.

Puis un hurlement s'échappa de ses lèvres au moment même où elle comprit qu'elle était envahie par les rats, et ce fut à cet instant précis qu'une des créatures s'infiltra entre ses lèvres.
Rose pleura.

Rose se réveilla en un sursaut silencieux, sa poitrine se soulevant rapidement au rythme des battements de son cœur. Ses lèvres étaient fermement liées, mais elle ressentait encore les petites griffes du rat contre sa langue et ses poils contre son palais. Elle était allongée sur le ventre, son poings serré autour de ses draps. Rose resta ainsi quelques instants, plongée dans son propre silence, l'oreille tendue. Mais il n'y aucun bruit. Pas de grattement. Pas de cliquetis. Alors, les doigts de Rose se desserrèrent progressivement, et elle se laissa aller sur le dos, pantelante, repoussant ses draps. Son regard perdu s'accrocha au plafond, et Rose fut envahie d'une soudaine mélancolie. Elle ne se sentait pas très bien. À vrai dire, elle se sentait mal. Elle avait ce putain de nœud dans son estomac et une boule d'angoisse coincée dans sa gorge. Rose était anxieuse, inquiète, préoccupée, malade de ces trois sentiments. Elle était épuisée parce qu'elle ne dormait pas pour ne pas faire de cauchemar mais lorsqu'elle dormait elle faisait un cauchemar et elle ne se rendormait pas de la nuit, se retrouvant épuisée. Entre insomnie et cauchemar, Rose n'était pas vraiment gâtée.

Elle se recroquevilla sur le côté, ses yeux tombant sur sa main, et elle referma lentement les doigts, revoyant la rose perdre ses pétales.

Les fleurs... Les fleurs finissaient toujours pas mourir.

*

Ça doit faire un mois que j'ai pas posté ? C'est genre, un des seuls chapitres que j'ai pas écris, et j'avais la flemme. J'ai eu mes exams de Cambridge, et après, vraiment, grosse grosse flemme, j'en suis navrée. En plus, ce chapitre est nul. Mais bon pour rattraper mon retard, je vais en publier deux autres après celui-là, qui vont arriver dans quelques minutes.

By the way, j'ai presque fini d'écrire le T4 de Rose Potter, et c'est de loin le meilleur livre que j'ai écris par rapport au 3 autres tomes. J'ai eu une idée qui change un peu la trame de l'histoire et je pense que ça devrait vous plaire (moi je l'adore, je suis trop excitée et impatiente de publier le livre !)

Rose Potter et le Prisonnier d'AzkabanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant