Épilogue

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« Et à personne d'autre »

La fuite de Pettigrow avait été censurée par le ministère. Ça avait été un choc pour Harry autant que ça l'avait été pour Rose. Elle n'était pas sûre de s'en être remise, enfaite. Peter Pettigrow était en liberté, là, quelque part en Grande-Bretagne et il pouvait revenir essayer de les tuer à tout moment, essayer de tuer Sirius, essayer de tuer n'importe qui. Il aurait la voie libre, parce qu'il l'était. Il était libre alors qu'il aurait dû pourrir à Azkaban pour avoir tuer leurs parents. Rose en avait presque envi d'y pleurer à y penser. Ça la rendait furieuse. Ça la répugnait, ça la dégoûtait. Elle en était bouillante de fureur. Après toutes ces années, Pettigrow ne payait toujours pas pour ses crimes. Il avait gâché cinq vies. Sa mère, son père, Sirius. Harry. Et elle. Rose balança son poing contre le pupitre de bois et soupira profondément, le regard figé sur sa main. La table s'était fissurée et des éclats d'échardes s'étaient plantés dans sa peau.

Elle était revenue dans cette salle de classe si calme qui semblait n'appartenir qu'à elle et Malefoy. Le château fourmillait de vie en ce dernier jours d'école, mais elle n'avait aucune envie de parler avec qui que ce soit aussi avait-elle préféré s'isoler. Encore une fois. La fuite de Pettigrow l'avait plongé dans un état de rage constant qui l'amenait à avoir un caractère plutôt explosif. Par-dessus tout ça, elle aurait aimé pouvoir parler à Héloïse. Elle aurait aimé qu'elle soit là. Mais Héloïse ne reviendrait jamais. Parce qu'elle ne le voulait pas. Elle ne pouvait pas le vouloir. C'était trop malsain, au fond, trop tordu, ça avait toujours été comme ça. Héloïse n'avait jamais été rien d'autre que l'incarnation de ses stupides peurs, et elle s'était laissée bernée par cette illusion parce que... Parce que... Elle était terrifiée. Elle se rappelait marcher dans ces couloirs en se demandant si elle allait soudainement mourir. Elle se rappelait qu'elle se disait que, ce serait pas moche. Ce serait pas beau non plus. Ce serait rien, ça n'était que la mort. Rose avait fini par embrasser ses peurs. Au sens littéral. Et pourtant ce nœud dans son estomac, il était toujours là, il faisait toujours aussi mal. Le goût du baiser s'était prolongé... Et l'empoisonnait lentement, la draguant dans un monde toujours plus sombre, plus froid. Plus noir. Il y avait juste... Ces jours où elle se réveillait... Et elle était persuadée qu'elle allait mourir. C'était terrifiant. Une terreur apaisante. Qui caressait sa gorge et l'empoignait passionnément. Rose inspira profondément, détaillant sa peau perlante de sang.

- Théodore te cherche, fit Malefoy en claquant la porte derrière lui, ignorant tranquillement le regard noir de Rose pour aller s'asseoir à la fenêtre. Honnêtement je ne comprends pas ce qu'il te trouve.

C'était faux. Il comprenait totalement. Enfaite, si Rose Potter le fascinait autant, c'était parce qu'elle avait attirer l'attention de Théodore en premier lieu, qu'elle avait aiguisé sa curiosité. Elle l'avait sorti de son monde léthargique et monochrome, de son mutisme voulu et de son observation constante des gens, pour elle. C'était comme s'il n'observait qu'elle, parfois. Rose. Rose. Rose. Rares étaient les personnes à qui Théodore acceptait de parler. Malefoy le savait, il en faisait parti. Théodore et lui étaient des amis d'enfance. Ils s'étaient toujours mieux compris que les autres. Et même si il avait grandi en cette chose détestable, ils restaient très liés. Alors accueillir Rose dans son petit groupe et la voir devenir le centre du monde... Oui, on pouvait dire que c'était fascinant, parce qu'elle n'en avait pas grand chose à faire d'eux, n'est-ce pas ?

- Moi non plus je comprends pas, avoua Rose en se rasseyant, entreprenant sagement d'ôter les échardes de sa main.

Malefoy haussa les sourcils, tournant la tête vers la vitre. Il était résolu à ne pas regarder Rose mais...

- C'est la fuite de ce Pettigrow, qui te rend comme ça ?, finit-il par briser le silence.

Il était au courant, forcément, avec un père aussi haut placé dans le ministère. Et puis, Rose en avait parlé à Théodore. Il n'avait rien dit, quand elle lui avait annoncé. Mais elle se rappelait qu'il posé sa main, celle très précisément qu'elle venait de balancer sur le pupitre.

- Ton père ou ta mère ?, répondit Rose sans même le fixer.

- Quoi ?

- C'est ton père ou c'est ta mère qui te rendait comme ça en début d'année ? Tu étais bizarre, déprimé... Ensuite tu es devenu encore plus exécrable qu'avant. À moins que ça ne soit un animal de compagnie ? C'est la perte de Dobby qui te chagrinait peut-être ?, ajouta-t-elle ironiquement.

Malefoy souffla du nez, agacé. Rien ne lui échappait, évidemment. Il parlait de Rose Pottah.

- Mon père, avoua-t-il.

- Il va sans doute entrer en contact avec Pettigrow, commenta Rose en reniflant. Tu sais, entre mangemorts ?

Malefoy ouvrit la bouche. Il voulait défendre son père, lui dire d'arrêter de raconter n'importe quoi. Mais à quoi bon ? Elle avait raison. Sur toute la ligne. Lui qui admirait tant son père... S'était retrouvé trouble par les sentiments contradictoires qu'avait semé Rose en lui. Elle s'était faite justice. Pas lui.

- Je lui filerais ton adresse, répliqua-t-il crânement.

Rose ricana.

- Ça te ferait le pied, de participer à ma mort, hein ?

- Ah ça oui, sourit Malefoy du coin des lèvres.

Ça lui fera vraiment le pied.

- Tu devrais me tuer maintenant alors ?, susurra-t-elle en plantant son regard dans le sien.

Malefoy fut capturer par ses grands yeux de jade. Rose était trop occupée à contempler ses iris d'argent pour attendre sa réponse. Ils se défièrent du regard ainsi pendant de longues minutes, qui semblèrent s'étirer en heures. Des heures au courant paisible, au ruisseau gazouillant.

- Tu penses que Théodore m'en veut ?, s'enquit subitement Rose en s'enfonçant dans son siège, les bras croisés, consternée et amusée par cette idée.

- Théodore n'en veut à personne, il garde simplement les choses à l'esprit, répondit Malefoy, croisant les bras à son tour.

- Il garde tout à l'esprit, soupira Rose en observant sa main, les cinq doigts tendus.

Des minces filets de sang se propageaient dans les rayures de sa peau. Elle était comme un vieux disque. Rayée. Buguée. Bonne à jeter. Parfois Rose se regardait dans le miroir. Elle regardait son corps. Et elle avait la subite envie de s'arracher la peau.

- Potter ?

La gorge de Malefoy se noua. Son père l'avait préoccupé en début d'année, il était vrai. Mais plus que ça, c'était tous les souvenirs qu'avaient fait remonter les détraqueurs en lui.

- Malefoy ?, se prit dans le jeu Rose.

Beaucoup plus qu'il ne l'aura voulu.

- Ce qui se passe dans cette classe, ça restera toujours entre nous d'accord ?

Rose dévisageait Malefoy, son menton reposant tranquillement dans sa main valide. La tête collée à la vitre, un rayon de soleil réchauffait son teint pâle et enflammait doucement ses cheveux platines en une lumière jaune. Un sourire moqueur traversa son visage en songeant à sa question. Malefoy était si facile à cerner... Et pourtant elle avait l'impression qu'il s'évaporait entre ses doigts dès qu'elle l'attrapait. Il partait en fumée. Volatile, fragile. Inatteignable.

- Enfin Malefoy, j'ai l'air stupide ? Toujours ente nous et à personne d'autre.

*

Not me qui vous demande quand vous voulez que je poste l'épilogue et qui disparait ensuite plus d'une semaine.

Voilà c'est la fin de mon troisième petit bébé, qui était évidemment mon préféré quand je l'ai écrit... Et puis ensuite j'ai commencé le quatre et vraiment, il est pépite, je suis trop fier de ce tome.  Je pense que le trois garde quand même une place spéciale dans mon cœur parce que c'est la première fois que je me suis autant investie dans un livre eheh.

Vous pouvez d'ailleurs trouver dès maintenant le prologue de Rose Potter et la Coupe de Feu sur mon profil ou avec le lien dans les commentaires (si il marche mdrr) ou ici (encore une fois si il marche skskksksk) : https://www.wattpad.com/story/255122815




Rose Potter et le Prisonnier d'AzkabanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant