HENDA [ I ]

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HENDA 🖤
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HENDA

Je suis coincée ici, au bord de l'abîme, dans cette salle de bain où l'odeur de l'humidité se mêle à celle du désespoir. Le miroir devant moi me renvoie une image que je ne reconnais pas. Mon visage est pâle, mes yeux cernés. Je me sens déchirée entre le besoin de fuir cette réalité et l'angoisse qui me cloue au sol. Mon ventre se contracte, et une nausée sourde monte en moi, comme un écho des horreurs passées. Mes mains tremblent légèrement alors que je rince ma bouche une nouvelle fois, essayant d’effacer le goût amer de la peur.

Il y a quelques minutes, tout a basculé. J'ai vu cette femme s'effondrer, et ses mots continuent de résonner dans ma tête. Je ne peux pas les ignorer. Ils sont là, comme des spectres dans ma mémoire, me rappelant le passé terrifiant que j'aimerais oublier. Amir... son visage, son sourire tordu, quand il m’a dit qu’il me protégeait. Sa voix résonne dans mon esprit, me rappelant l'horreur que j'ai vécue. J'ai toujours senti cette puce sous ma peau, une cicatrice invisible de son emprise. Grâce à Niouma, je l’ai finalement retirée, mais les cicatrices émotionnelles demeurent.

Je n'ai pas le temps de m'attarder sur cela. Marwan tambourine à la porte, un bruit désespéré qui me ramène à la réalité. Son impatience me pèse, mais je sais qu'il a raison de s'inquiéter. La peur me serre la poitrine, et je respire profondément. Je dois me ressaisir, mais la colère et l'anxiété grondent en moi.

Marwan - Henda !

Je sursaute, l’angoisse s'intensifie. Je ferme les yeux, essayant de m’accrocher à ce qui reste de ma réalité. Mais il me rappelle à l’ordre. Je suis piégée dans cette spirale de terreur, et je le sais. Je n’ai pas d’autre choix que de faire face à ce qui m'attend.

Le stress m’envahit, une vague de nausée me submerge. Je n’arrive pas à supporter cette pression. Je me précipite vers le lavabo, et mes mains tremblent alors que je me penche pour vomir. Tout ce que j'avais dans l'estomac se déverse, et je sens ma force m’abandonner. Je rince ma bouche encore une fois, mais le goût amer reste, tout comme la chaleur et le froid qui s'affrontent en moi, comme deux adversaires dans un combat sans fin.

Marwan - Ouvre cette porte !

Je l'entends encore frapper, et je sais qu’il perd patience. Sa voix est empreinte d’une inquiétude palpable, mais je n’arrive pas à répondre. Je suis trop occupée à lutter contre mes propres démons.

Marwan – Henda, ouvre la porte avant que je ne la défonce !

Sa voix tremble d'inquiétude, mais il y a aussi une colère sourde qui gronde derrière ses mots. Je peux presque sentir son agitation de l’autre côté de la porte. Mon cœur bat la chamade, le désespoir m’étouffe, et je sens que mon sang-froid commence à s’effriter sous la pression. Je n’ai pas le choix, je dois agir.