Ma tante fit une courte apparition. Nous étions attendus. Soudain, je réalisai mon incapacité à descendre les escaliers. Je lui fis signe mais elle disparut précipitamment. William perçut mon trouble et proposa de me porter. Je précisai le danger que cela représentait, si nous tombions, ou si ma jambe cognait un mur. Cette situation me ramena quelques semaines plus tôt, dans les bras de Krys. Je le savais capable de me transporter sans faiblir. Je me tournai vers William. Il avait la carrure de Krys, toutefois cela ne représentait pas une garantie.
— On va te porter à deux, me rassura-t-il, n'est-ce pas Owen ?
— Oui, bien sûr.
— Mais il y a des endroits où on ne passera pas à trois, fis-je remarquer.
— Ça ira, assura William, ça ira.
Je me laissai emmener. Arrivée près des premières marches, ils me soulevèrent. Roger et Robb portaient la chaise. Les autres nous avaient précédés.
Aux endroits délicats, William fut seul à me porter. Owen lui passait délicatement ma jambe handicapée. Je le sentais plus fébrile que Krys quoiqu'il avançât d'un pas régulier. Décidément, je ne cessais de les comparer, tous les deux.
Finalement, nous atteignîmes le niveau du sol sans dommage. William et Owen continuaient de me porter le temps que Roger et Robb apportent la chaise. Après que chacun eut récupéré de l'exercice, nous rejoignîmes le groupe des nobles de haut rang. Discrets, des protecteurs assuraient notre sécurité.
Si la ville s'étalait tout autour du château, sur le devant, la face sud, les différents souverains qui s'étaient succédé avaient toujours désiré qu'un espace important le sépare des premières habitations. L'esplanade était recouverte d'une pelouse restaurée régulièrement du fait des nombreuses manifestations qui s'y déroulaient. Aujourd'hui, des comptoirs de toutes sortes la peuplaient : buffets, bars, jeux, compétitions, théâtre, animations en tout genre, vente de babioles et objets bradés.
Mes compagnons et moi avions faim. Nous commençâmes par nous servir, tout en observant ce qui se passait autour de nous. Je demandai :
— À quelle activité désirez-vous vous engager, messieurs ?
— Je suis inscrit à la compétition de tir à l'arc, répondit William.
— Je lui préfère celle d'équitation, déclara Owen.
— Je vais goûter aux spécialités locales, annonça Robb.
Chacun se trouva une occupation. Pour ma part, j'allais me contenter de regarder, mais cela me convenait. Avant que nous nous séparions, attirés par telle ou telle activité, nous déambulâmes au milieu des comptoirs. Parti en éclaireur, Owen nous appela de loin. Parvenus à son niveau, il déclara :
— Nous sommes dans l'espace escrime. Regardez qui je vois sur la liste : Hugo est inscrit.
— Il va encore écraser la compétition, supputa Robb.
Promis au trône, il restait le favori de mon père. S'il se blessait lors de la compétition, je ne serais pas la dernière à regretter l'événement.
— Qui sont les autres ? demandai-je.
— Il en reste beaucoup. Il y en a que je ne connais pas : Hector, Thomas, Noah, André, Gustave et Markus. Des nouveaux apparemment. Ils ont débuté tout en bas de l'échelle et progressent en direction du haut du panier.
— Alors Hugo a des soucis à se faire, dis-je. Il y a là des gaillards capables de lui donner du fil à retordre.
— Hugo est imbattable, me contredit Robb.
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Le Miroir du Temps
FantasyQu'y avait-il avant ? L'univers des vivants se résume-il à cette île minuscule ? Existe-t-il quelque chose au-delà de cet immense océan ? Pourquoi l'injustice règne-t-elle en ce monde ? Toutes ces questions, la princesse se les pose depuis longtemps...