Entracte.

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  - Tu es sûr que ça va aller ? Tu t'es bien reposé ? Tu n'as besoin de rien ?

  - Marc!

    Je suis bien obligé d'élever légèrement le ton pour qu'il puisse arrêter de bavarder. Je l'ai un peu surpris avec mon éclat de voix mais mon meilleur ami a besoin de se calmer.

   - Ne t'en fait pas pour moi, Mikio m'a bien aidé pour mes révisions et j'ai eu suffisamment de temps pour dormir. Ça te convient comme réponse ?

  Je vois bien que ça ne lui convient pas du tout,


  Mais au moins, il a arrêté de s'agiter dans tous les sens en s'excusant de son attitude.

Je préfère.


  Il fallait au moins qu'il se calme car ça n'aurait servi à rien que je me présente à l'épreuve s'il était stressé.

Parceque le stress, c'est contagieux.

Pire que les bâillements.


    Et déjà que je suis pas très serein non plus, si en plus son anxiété s'additionne à la mienne, comment dire... je préfère largement abandonner l'épreuve.

  - Comment tu veux que je restes tranquille ?

Je vais abandonner cette épreuve !

    - C'est la première fois que tu vas  en rattrapage et tu peux dire ce que tu veux, mais "réviser avec sa petite amie" désolé mais ça ne suffit pas pour me convaincre. Qui dit que vous avez révisé d'abord ? D'ailleurs où elle est ta Mikio ? Elle aurait dû être la première sur les lieux non ?

  - Je lui ai dit que ce n'était pas nécessaire qu'elle vienne ; elle est restée éveillée toute la nuit pour m'aider, c'est largement suffisant.

Je n'avais surtout pas envie d'avoir plus de pression en fait.

   Nous sommes postés devant la porte de la salle d'examen depuis un petit moment déjà. Je voulais absolument rassurer Marc  avant d'entrer pour pouvoir travailler en ne gérant que mon propre stress, mais le temps passe et si je me dépêche pas, je ne serai plus admis dans cette salle.

  - Écoute Marc, ce n'est qu'un rattrapage alors ne t'en fais pas. Je vais y arriver, je te le promets.

   Je lui affiche mon sourire le plus rassurant et il se décripse légèrement...pas beaucoup, mais un peu quand même. Je le sens anxieux et je le comprends plutôt bien. Après tout : c'est beaucoup plus qu'un simple rattrapage.

***

    J'entre dans la grande salle climatisée et prends le temps d'observer le décor avant de m'installer. Il fait affreusement froid  -qui mets la clim en plein hiver aussi- et la classe est....déserte; je suis le seul étudiant à avoir été admis en rattrapage ? Peut être que je suis réellement cancre ?

Qu'importe.

  Tout ce que je sais, c'est que ça ne va pas être de la tarte; surtout pas avec mon prof de dessin qui me regarde d'un air totalement sadique et rempli de luxure....

Oui,

ça ne va vraiment pas être facile.

***

  L'épreuve ne s'étendait que sur deux heures ; j'ai dû la finir en une heure -le sadisme du prof de dessin- et la lui remettre pour qu'il la corrige immédiatement parcequ'il " n'avait pas envie de perdre son temps avec un cancre "
    Donc, après avoir assisté à une correction des plus rigoureuse, je sors finalement de la salle retrouver mon ami

Et c'était clairement mieux à l'intérieur.

  Déjà, Mikio a rejoint Marc ; les deux sont adossés à un mur, plongés dans un mutisme lourd et désagréable. J'espère qu'ils se sont pas disputés en mon absence.

   - Salut Mikio, tu es venue finalement ?

  - Je ne pouvais pas ne pas t'assister alors que c'est à cause de moi que tu es dans cette situation.

  - Tu aurais dû rester chez toi te reposer, tu en avais suffisamment fait hier comme ça. Puis, je t'ai dit de ne pas t'en faire il me semble.

   - Et je t'ai répondu que je fais ce que je veux tant que ça concerne mes sentiments pour mon petit ami, alors laisse moi me préoccuper de toi tu veux ?

   Je n'aime pas la façon avec laquelle elle formule sa pensée : ça sonne légèrement faux. Peut être que c'est à cause de Marc qu'elle se sent obligée de jouer son rôle de fille follement amoureuse, -car après tout il n'est pas au courant- mais j'aimerais bien qu'elle prenne mon état en considération : je ne suis pas habitué à tant de compassion.


   - C'est pas pour vous déranger, mais avant de continuer tu peux au moins nous donner ta note ? Histoire de savoir si on peut paniquer ou pas ? intervient Marc qui non seulement nous rappelle sa présence -et donc la gêne que nous lui occasions- mais aussi qu'ils sont là pour un but précis : ma moyenne.


  - J'ai eu 20 sur 30 à mon devoir de dessin ; ce qui me fait une moyenne de 11 sur 20. En gros, je passe à ras les fesses.


    La nouvelle ne fait pas effet immédiatement, en même temps, je l'ai annoncé de manière complètement banale histoire d'éviter l'hystérie. Il faut encore quelques secondes pour qu'ils comprennent ce qui se passe et que les deux individus se jettent à mon coup.

   - Saaaaaah quel plaisir, s'écrie Marc. Tu nous as fait paniquer pour rien en fait, espèce de génie.

   - Je suis fière de toi Isaac, je savais que tu allais réussir.


   Je crois que mon sourire montre bien ma joie.

   C'est vrai après tout: j'ai survécu à un rattrapage de Grand University et j'ai validé mon examen de fin d'année ; et c'est grâce à ces deux là....surtout Mikio qui m'a été d'une aide précieuse en me forçant à réviser.

   - Mais au fait, j'y pense, si tu as réussi à ton examen, alors ça veut dire que, entame t-elle.

Maintenant qu'elle le dit :

    Il s'agissait du dernier examen avant ma soutenance de fin d'année, et pour être éligible à une quelconque présentation pour mon Master en fin d'année je devais impérativement valider ce test ci...ce qui veut dire que...techniquement, jusqu'à ce que les dates de passage soient communiquées....


   - Je suis en vacances !

***

Ce chapitre n'a été soumis à aucune correction. Vous comprendrez pourquoi un peu plus bas.

Scoumoune. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant