J'ai attendu une semaine avant de lui donner rendez-vous au café. Plus pour pouvoir mettre mes idées au clair que par pure envie. Durant ces sept jours, j'ai continué à lui parler et Loïk doit désormais en savoir plus sur moi que n'importe lequel de mes amis. Je lui ai même parlé d'eux. Il n'a jamais porté aucun jugement sur aucun de mes proches ni sur moi. Et je dois avouer que ça aussi, ça fait du bien.
Je regarde pour la troisième fois l'heure sur mon portable avant d'enfin décider de rentrer dans le bar. Sans un regard, Melkior m'annonce que le bar est fermé, mais il s'excuse en se rendant compte de ma présence.
- Désolé, j'étais... Il est avec Uriel. Près de la scène, précise-t-il.
Il replonge dans son carnet en marmonnant. Je ne m'attarde pas plus longtemps auprès de lui et rejoins Loïk dans le fond de la pièce. Loïk m'avait bien expliqué que Melkior n'est pas du genre loquace, contrairement à Uriel. Mais de ce que j'ai compris, Uriel ne m'aime pas pour autant.
- Tu joues comme un pied aujourd'hui !
- Oui et bien excuse moi d’être stressé ! manifeste Loïk.
- Quelle idée aussi de l'inviter ! Comme si le concert ne te prenait pas déjà assez le chou !
Loïk lui fait signe de se taire d'un geste et gratte quelques notes sur la guitare qu'il tient dans les mains, s'appuyant avec nonchalance contre le mur. Ça faisait des années que je n'avais pas entendu le véritable son de cet instrument. Il y a toute une différence avec la musique diffusé depuis un portable. Loïk s’arrête subitement, ne me permettant pas de profiter plus longtemps de la sensation qui montait en moi.
- Tristan ! Pardon, je ne t'avais pas entendu.
Il repose la guitare et j'ai le droit à une grimace de la part d'Uriel.
- Je t'ai vu, assure Loïk.
Uriel lui envoie un doigt d'honneur et le blond répond par la même chose. C'est difficile d'imaginer qu'ils ont vingt-deux et vingt-quatre ans.
- Ça a été ton après-m ? me demande-t-il en enfilant sa veste.
- Pars de là, sinon je sens que je vais casser un truc, soupire Uriel.
Loïk l'envoie balader et passe son bras autour de mes épaules, tout comme j'ai l'habitude de le faire avec Arllem. Ils ne sont que des amis pour moi. Il récupère le reste de ses affaires et nous emmène dehors. Je retrouve la belle moto noire qui m'a récompensée d'un bleu sur la jambe, qui est encore visible.
- Le modèle, c'est...
- Ducati, série Monster 821. Je comprends tout à fait que tu ne l'aies pas retenu.
Avec un sourire, il me tend le casque et sa veste épaisse. La même que celle du jour de notre rencontre. Elle est un peu grande, mais je suis davantage surpris de pouvoir encore sentir quelques effluves d'agrumes.
- Je maîtrise mon véhicule, mais je me sens plus serein si tu la portes. On sait jamais.
Il sort du siège un second casque et le pose sur l'assise avant de se retourner vers moi. Il m'aide à enfiler le mien, tout en m'expliquant la manière dont je dois m’asseoir, me pencher dans les virages, communiquer avec lui ou m'accrocher.
- Attends... Je dois m'accrocher à toi ?
- Tu peux t'accrocher à la moto si tu veux, mais ça sera vraiment plus facile pour toi si tu passes tes bras autour de ma taille.
Il s'assure que le casque soit bien mis sur ma tête et tapote dessus. J'ai les joues toutes compressées.
- Prêt à vivre quelque chose d'unique ?

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Je te dirai que je t'aime
Teen FictionTome 1 // Monde plus beau Tristan mène sa vie comme il l'entend. Sans pour autant se donner le droit à l'erreur. Il doit prendre soin de ses proches. Surtout de Noé, son petit frère. Sa rencontre avec Loïk est sur le point de tout bousculer. Ce mot...