27.

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Pour le moment, la soirée se passe comme tout le monde l'avait imaginée. On danse, chante et on boit comme des éponges. Rien ne grave n'est arrivé et les gens les plus éméchés rentrent chez eux à pied. Lou et Adam jurent de finir leur vie ensemble. Arllem fait toujours un peu la tête du fait de ne pas avoir vu Brevan ce soir. Et moi, je m’échappe dans le jardin pour répondre au téléphone, bousculant un garçon au passage.

- Noé, ça va ? m'inquiété-je.

- Papa a bu...

- Merde... Tu vas bien ?

Quelques secondes passent où j'entends Noé monter les escaliers et fermer une porte. Sûrement celle de sa chambre.

- Oui, il dort sur le canapé. Il ronfle même. Tu rentres quand ?

- Bientôt, je vais faire vite.

- Non ! Attends ! Restes là-bas. Je vais gérer.

- Tu es sûr ? J'ai pas envie de te laisser si tu te sens pas de rester seul.

- Mais si ! s'exclame-t-il. Je t'appelle s'il y a un problème.

- T'as intérêt.

Je raccroche avec une certaine appréhension. Je n'aime pas l'idée de le laisser seul. Surtout que son premier réflexe ait été de m'appeler.

- Tris, ça va ?

Adam vient vers moi avec un regard inquiet et une bouteille de bière dans la main.

- Oui, c'est juste Noé qui me demandait quand je rentrais, répondé-je en rangeant mon portable.

- Ah oui ! Et donc ?

- Je rentre demain matin.

- Ok. Au fait, il y a eu une bagarre dans le salon du coup, tout le monde doit rentrer.

- Donc tu viens me dire bonne nuit ?

- Quoi ? Nan... J'ai demandé aux autres et ils sont d'accord pour qu'on termine la soirée chez moi. Mes parents sont pas là.

- Sérieux, un jour, ils te tueront.

- Je pense qu'ils préféreraient me voir à la maison que traîner dans la rue.

Il m’invite à le suivre dans la rue, où se trouve déjà toute la bande. On marche jusqu'à chez lui, et chante un peu fort des chansons. Les voisins doivent aussi avoir envie de nous tuer.

Nous jouons dans son salon à des jeux idiots au moins deux bonnes heures. Émilie est la première à nous abandonner pour le canapé et je réfléchis encore à la réponse à donner, un verre de ma spécialité dans la main. Rhum arrangé à la framboise.

- Douze ! hurlé-je. Je peux tenir douze jours sans le faire.

En vérité, c'est à peine une semaine d'abstention quand je suis avec Loïk. Mais c'est vrai qu'en ce moment, on se voit de moins en moins. Disons alors que je déguise la vérité.
Arllem éclate de rire et finit le fond de sa canette de Tropico. Ça doit lui paraître étrange que l'on parle de sexe alors que lui est encore puceau. Mais je ne peux pas lui retirer le fait de vouloir attendre la bonne personne pour le faire.

- Perso, c'est vingt-deux, répond Adam, Lou-Anne dans ses bras.

Elle éclate de rire.

- T'es défoncé mon cœur... Et pas qu'un peu.

- On peut parler de toi aussi, si tu veux !

- Cris pas ! Emy fait dodo.

Elle dort sur le canapé voisin, un coussin dans ses bras, les joues toutes rouges. Arllem semble sur le point de la rejoindre. Il pique du nez.
Il se lève, se frotte les yeux et s'excuse en montant à l'étage. Nous avons de la chance de bien connaître cette maison et les endroits où l'on peut dormir.

Je te dirai que je t'aimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant