Imagine in Middle Earth

Legolas

Never !

(T/p) se tenait droite auprès des siens, son regard aiguisé parcourant cette assemblée hétéroclite. Le seigneur Elrond avait convoqué des représentants de tous les peuples pour cette réunion exceptionnelle, mais malgré l'urgence de la situation certaines vieilles querelles ne risquaient pas de s'oublier...

Quelle idée de rassembler des Nains, des Hommes et des Elfes pour une situation de crise. Leurs disputes ne faisaient guère avancer les choses, elle tendaient plutôt à les envenimer. Si une alliance devait être formée, elle était pour le moment clairement compromise... 

Les Elfes envoyés de la Lórien et de la Forêt Noire s'assirent dignement, ignorant avec superbe leurs ennemis de toujours. Les Nains des Montagnes Bleues et leurs confrères firent de même, s'installant en grommelant dans leurs barbes tressées quelques vieilles rengaines qui firent esquisser un rictus au Magicien Gris. Entre eux se tenaient les Hommes, moins agiles et moins forts certes, mais tout aussi têtus et querelleurs que les précédents. Tout petit et tout discret, un jeune Hobbit se tenait très droit sur son siège, visiblement mal-à-l'aise.

Cette assemblée promettait d'être haute en couleurs.

- Etrangers de contrées lointaines et vieux amis, vous avez été sommés en ces lieux pour répondre à la menace du Mordor, déclara gravement Elrond. La Terre du Milieu est au bord de la destruction. Personne n'y échappera.

- C'est rassurant, bougonna un des Nains.

Le regard noir que lui renvoya Legolas, prince de la Forêt Noire, suffisait amplement à montrer le mépris qu'il portait à sa réplique. Mais il retint tout sarcasme en croisant les yeux conciliants du descendant d'Isildur. (T/p) fronça les sourcils devant l'irrespect du Nain, mais son fiancé la pria silencieusement de ne pas agir : provoquer un esclandre maintenant serait malvenu.

- Vous vous unirez, ou vous périrez, conclut le Seigneur de Fondcombe.

La belle elfe des bois haussa un sourcil moqueur : une alliance avec ces peuples n'avait rien d'attirant ! Legolas lui renvoya un rictus, signe qu'il lisait dans ses pensées. Mais tous deux étaient trop conscients des enjeux de cette union pour songer à la refuser immédiatement, sans raison apparente.

- Amenez l'Anneau ici, Frodon, demanda Elrond.

Tous les yeux se tournèrent vers le Hobbit, qui sentit le nœud dans sa gorge se resserrer fortement. Gandalf l'enjoignit à obéir d'un regard, aussi il se leva et s'exécuta. Lorsqu'il sortit de sa poche un objet doré, il se sentit plus léger... Mais toute l'attention de l'assemblée avait convergé sur cet Anneau de Pouvoir, les corps se tendant ostensiblement à sa seule vue. Frodon regagna sa place, mais il regardait avec une terreur mal dissimulée l'Anneau de Pouvoir, maintenant exposé au centre de leur cercle.

Evidemment, les Hommes furent les premiers touchés par l'attraction qu'exerçait l'Anneau. Boromir se redressa, ses yeux brillant de convoitise. Mais ni les Nains, pourtant habitués aux joyaux enchantés, ni les Elfes, au cœur difficilement pénétrable, ne furent insensible à sa vue.

Seuls les sires Aragorn, Elrond et Gandalf restèrent indéchiffrables.

Mais l'Anneau, à peine sous leurs yeux, excita déjà leurs rancunes profondes et leurs désirs inavoués. Le noble Rôdeur tenta bien de raisonner le fils du Gondor, en vain. Les querelles jusque-là contenues explosèrent au grand jour, et tous se levèrent en revendiquant leurs droits de haute voix.

- L'Anneau doit aller au Gondor ! clama Boromir. Il nous revient de droit !

- Vous êtes ridicules ! Les Nains sauraient user de cet Anneau mieux que vous ! cria l'un d'eux. La race des Hommes est faible !