Le test

Un douloureux passé

LES CHRO-NICK DE NICK

LE TEST chapitre 8: Un douloureux passé

   
     ***Anani KONDO***

Je sais que vous allez commencer à détester mon personnage. Vous devez sans doute vous demander quel cruel père je fais. Ou encore quel être effroyable et sans cœur je suis ? Si je fais tout ceci, c'est pour contrairement à ce que vous pensez protéger ma fille. Elle et Judith sont les seules personnes qui me restent au monde. Je tuerai de mes propres mains quiconque essayera de les faire souffrir. Et ce Jordan semble faire partie de ceux-là.

Il y a un truc chez lui qui m'a titillé dès la première fois que je l'ai rencontré. Je ne sais pas pourquoi mais il ne m'a pas du tout rassuré quand Pamela me l'a présenté. Je devais lever toute équivoque à son sujet. Sur le chemin de la réussite je me suis fait beaucoup d'ennemis et ils étaient capables de passer par tous les moyens pour m'atteindre. Mes filles seraient des proies faciles ainsi donc, j'ai engagé un détective privé  pour fouiller un peu sa vie. Grande fut ma surprise quand j'ai su le fils de qui il était. L'enfant bâtard des deux personnes que je hais le plus au monde.  Malheureusement, Pamela était déjà tombée amoureuse de lui alors malgré tous mes avertissements, il ne m'écoutait pas du tout. J'ai dû employer la méthode forte pour arriver à les séparer. J'ai payé une fille pour le séduire et faire en sorte que ma fille le découvre. Pamela en a souffert mais je me suis dit qu'avec le temps, elle finirait par l'oublier. Après cette histoire, je l'ai envoyé loin de lui pour qu'elle le sorte totalement de la tête. Mais sur ce point, je me suis complètement planté. Dès son retour, elle retourne encore dans ses bras jusqu'à tomber enceinte de lui.

Laissez-moi vous faire une petite rétrospective. Il y a près de trente ans, mon frère aîné Boniface (ma mère l'avait eu d'un autre mariage avant d'épouser mon père ); Fo Boni comme on l'appelait affectueusement, s'amouracha d'une très jolie demoiselle qu'il voulut très vite épouser. Ma mère n'était pas d'accord avec cette union à cause de l'ethnie de la fille. Malgré l'opposition de toute la famille, il l'épousa quand-même. Bien qu'on ait pas le même nom de famille, il y avait un lien très fort entre nous. De vrais complices étions nous. D'ailleurs, mon feu père l'a toujours aimé comme son propre fils. Après moi, ma mère n'a pas pu concevoir donc nous n'étions que deux. En bon grand-frère, après la mort de papa, c'est lui qui veillait sur nous.

Moi j'étais en ce moment à Dakar pour poursuivre mes études supérieures quand tous ces faits se déroulaient. Il m'a juste envoyé un télégramme avec une photo des deux pour m'informer de son mariage. Je n'étais pas au parfum des autres aspects de la situation mais j'étais quand-même content pour lui; qu'il ait pu de nouveau trouver l'amour après la mort de sa première femme.

Il m'envoyait de l'argent chaque mois pour subvenir à mes besoins mais deux mois après son fameux télégramme, je ne recevais plus rien du tout. Toutes mes lettres restaient sans réponse. J'ai vraiment galéré cette année-là, vivant quasiment comme un SDF. L'année académique terminée, j'ai décidé de rentrer voir ce qui se passait. La raison pour laquelle je n'avais plus des nouvelles de mon frère, c'était tout simplement parce qu'il n'était plus de ce monde. Il s'est suicidé car il retrouvé la femme qu'il aimait tant dans le même lit que son collègue de bureau et meilleur ami. Il expliquait tout ceci dans une lettre avant de se donner la mort. À l'insu de la famille, sa femme a vendu la maison ainsi que la plupart de ses biens mobiliers et elle disparut avec la fille orpheline de mon frère, Christabelle. Quelques mois après ma mère tomba gravement malade et décéda faute de traitement adéquat. De mon côté, je n'avais plus désormais les moyens de retourner à Dakar alors j'ai dû arrêter mes études. Vous n'imaginez même pas ce par quoi je suis passé avant d'arriver là où je suis aujourd'hui.