Ma double personnalité

59.Gwen

Ellipse

Ca fait déjà presque un mois que Jona et moi sommes en couple. Fanny et Chris ont l'air heureux aussi. J'arrive à appeler Emilie et mes parents une fois par semaine, au moins. On a fini de tourner mon clip qui devrait être posté dans les deux semaines à venir. En résumé, ma vie commence réellement à se construire. Il ne reste plus, ou en tout cas presque plus, rien de Sarah. Maintenant je suis Gwen et ma vie pourrait être qualifiée d'idéale malgré quelques petites embusques par-ci, par-là.

Assise dans le canapé dans les bras de Jona, je révise pour une interro tandis qu'il regarde un match de hockey. Soudain, mon téléphone sonne. Je fronce les sourcils en voyant le nom de mon père s'afficher sur mon écran. On ne s'appelle que le xeek=end normalement.

Je décroche et lorsqu'il ne me repond pas à mon bonjour, je sens mon corps se crisper.

-Gwen...

Je n'ai pas besoin de plus. J'ai compris ce qu'il va me dire. Mon corps entier est pris de secousse et Jona semble le remarquer puisqu'il éteint la télé pour me regarder.

-Combien?

Silence radio. De son côté Jona se contente de froncer les sourcils.

-Papa dis-moi combien... Combien de temps est-ce qu'il lui reste?

Et c'est à ce moment-là que mon copain comprend de quoi je parle. Ses yeux s'ouvrent grands et il ne perds pas une seconde pour me prendre dans ses bras. Pourtant, lorsque la voix de mon père retentit à nouveau à l'autre bout du téléphone, même ces bras si rassurant n'ont plus d'effet.

-Deux semaines tout au plus.

Les secousses se font plus fortes et ma respiration se fait plus courte, ma vue s'embue et je n'etends même pas le téléphone tombé par terre, ni Jona m'appeler. Je ne remarque pas non plus lorsqu'il se lève pour s'accouprir devant moi et qu'il prend mon visage dans ses mains. Mon cerveau marche a miles à l'heure et alors que j'essaye de regarder autour de moi tout semble fou et tout ce que je peux voir sont des images de ma mère dans un lit, inanimé.

Deux semaines, deux semaines, deux semaines,...

Tandis que ces quelques mots tournent en boucle dans ma tête, la pièce semble se vider de son air et je ne pense plus pouvoir tenir encore très longtemps lorsqu'une paire de lèvres se plaque soudeinement sur les miennes faisant immédiatement se détendre mes muscles.

Quelques secondes plus tard, il recule et me regarde droit dans les yeux.

Je tente d'ouvrir la bouche mais aucun son ne sort. Un noeud énorme se crée dans ma gorge m'empechant ainsi de sortir un son sans verser un torrent de larmes.

Jona me prends dans ses bras et me murmure.

-Chut!!! Ca va mon ange. Je suis là. Tu n'as pas besoin de parler.

-Mais- Ma... Ma... maman...

-Je sais chaton... Je sais. Si tu savais comme je suis désolé mais je suis là. Je suis ton épaule sur laquelle pleurée.

Soudain, alors que je commençe à me relaxer je me rend compte de quelque chose.

-Mon téléphone, mon père...

-Ne t'inquiètes pas. Je lui ai dis que tu faisait une crise de panique et que tu le rappelerais. Il n'a rien demandé de plus et m'as juste dit de prendre soin de toi.

-Il a parlé anglais?
J'émais un petit rire en imaginant son accent horrible et je sens le corps de Jona se décontracté contre le mien en entendant ce son qu'il dit toujours "si doux pour ses oreilles."

Il attrape mes cuisses et me soulève pour m'ammener à mon lit. Il me dépose et commence à s'éloignee mais, d'une petite voix, je l'arrête.
-Tu veux bien rester?

-Bien sûr.

Il me rejoint sous la couette et je me blotti contre lui.

Et c'est comme ça que je m'endors, sous les carresses et les baisers réconfortants de Jona.