Ma double personnalité

31. Fanny

Ça sent pas bon. Mais pas bon du tout. Déjà Gwen me prend dans ses bras sans aucune raison et elle tient d'une main celle de Jona. Ils ne semblent d'ailleurs pas décider à ce lâcher. Et après ils diront qu'ils n'y a rien entre eux. Et mon cul c'est du poulet oui. Elle se crispe et je sens sa main se contacter dans mon dos et l'autre doit sûrement serrer très fort la main de Jona quand Anthony prend la parole.

Anthony: Fanny, il faut que je te dise quelque chose.

Gwen me lâche et se retourne vers celui-ci. Il la regarde comme si il la suppliait. La supplier de quoi? Je tourne la tête vers Gwen qui lui lance un regard noir. Je n'ai jamais vu Gwen regarder quelqu'un de cette façon. C'est fait, je stress. Jona remarque la tête de Gwen et lache sa main pour passer son bras autour de son cou et l'attirer vers lui. Il lui chuchote quelque chose mais je ne distingue pas quoi. C'est définitif. C'est deux la sont fait pour être ensemble. Juste les voir tous les deux se rassurer me fait me détendre. C'est fou comme les meilleurs amis peuvent vous calmer d'un coup et vous faire passer du rire aux larmes pour un rien. Le stress me revient quand j'entends un raclement de gorge. Je me retourne vers Anthony.

Anthony: Fa... Fanny je... je... jet'aitrompéavecunefilleqeutuneconnaispasetquejeneconnaissaitpasnonplusjusqu'aaujourd'hui.
Moi: Quoi? Mais c'est complètement incompréhensible ce que tu raconte parle moins vite.

Je ne m'attendais tellement mais tellement pas à ça.

Anthony: Je t'ai trompé.

Ni une ni deux je fond en larme. Je m'écroulerais bien mais Gwen me tiens déjà dans ses bras. J'entends Jona dire à Anthony que maintenant il a intérêt à dégager. Je l'entends s'éloigner. J'essaye de formuler une phrase mais je ne suis pas sure que Gwen, qui a son visage collé au mien puisse comprendre. Mais bon qui ne tente rien n'a rien. Toujours en pleurant je tente donc de sortir ma phrase.

Moi: Pourquoi? Je ne comprend pas.
Gwen: Je pense qu'on ne peut jamais savoir ce qui pousse quelqu'un à trahir son partenaire.
Moi: Non... ça je le sais. Pourquoi est-ce qu'il me l'a dit.

Je sens la tête de Gwen se soulever. Je suis sure qu'elle chercher de l'aide dans les yeux d'un de ses amis. Elle replonge sa tête dans mon cou et je sens une larme y coulée. Jamais je n'aurais pu trouver meilleure amie. Ce n'est pas elle qui me répond.

Jona: Gwen c'est fait mal. Je l'aidais à se soigner dans la salle de bain quand il est rentrée avec une blonde. Ils s'embrassaient et on l'a obligé à venir tout t'avouer parce que tu mérite de savoir. Tu mérite mieux.

J'écoute tout. Au début, je me concentre sur la fin. J'ai des amis en or. C'est vrai que ça fait mal mais je préfère savoir que de rester dans l'ignorance. Parce que je l'aurais appris tot ou tard et j'aurais probablement été encore plus attachée à lui que ce que je ne le suis déjà. Je repasse ses paroles dans ma tête puis je beug. J'écarte Gwen pour l'examiner.

Moi: attend, tu t'es fait mal?
Gwen: on s'en fout de ça.
Moi: Non, on s'en fout pas. C'est important pour moi.

Elle me prend à nouveau dans ses bras.

Gwen: ne te tracasse pas. C'est une petite coupure. Je n'ai pas mal.

Un sentiment de soulagement m'envahit. Et puis, je repense à Anthony et me remets à pleurer. J'ai honte de moi. Honte de pleurer pour ça, alors que des enfants meurent chaque jours à cause de maladie, de famine mais j'en ai besoin. Je ne me le permet souvent depuis, depuis que... et voilà je pleure encore plus. Gwen relève à nouveau la tête et je sens contre mes cheveux qu'elle hoche celle-ci puis elle me lache et c'est maintenant Chris qui me tient dans bras. Il connaît toute mon histoire. Il me connaît depuis que j'ai 3 ans. J'ai déjà essayer d'en parler à Gwen mais c'est trop difficile. Elle a déjà assez avec ses problèmes. Je m'agrippe au t-shirt appartenant à Chris. Il me porte comme une princesse et sort de la salle avec moi. Il s'installe dans le canapé et me pose sur ses genoux avec une délicatesse que je ne lui connaissais pas. Il replace une mèche de cheveux derrière mon oreille pour dégager celle-ci. Il vérifie que personne n'écoute avant de chuchoter.

Chris: Pourquoi tu t'es mise à pleurer deux fois plus d'un coup?
Moi: parce que je me sens honteuse de pleurer pour si peu.

Il tourne ma tête pour pouvoir me regarder dans les yeux.

Chris: Tu sais, c'est normal de pleurer. C'est pas si peu comme tu dis. C'est beaucoup. C'est même trop.
Il voit que je ne change pas d'émotion et je vois dans son regard qu'il a compris.
Chris: C'est Sky?