Sol Lucet Omnibus : Part II - Lazarre

Chapitre 43

- Plutôt deux semaines, affirma Lafolia sur un ton grave.

J'étais abattu. Laffy nous avait tous fait réunir dans la salle des repas. Les conditions météorologiques étaient catastrophiques. Nous étions loin, bien loin de nous douter d'une telle situation.

Une semaine, c'était déjà beaucoup. Deux c'était inimaginable. Depuis la veille, je n'avais fait que penser au sang de ma moitié. La faim me tiraillait et cela devait jouer un rôle dans ma soudaine colère.

-Pas moyen ! criai-je en tapant des poings sur la table. Pourquoi tu veux faire un détour ? Pour éviter une tempête ? Ta vue la taille du bateau ? Ce truque est incoulable.

La reine se leva difficilement grace à sa béquille mais finit par me faire face de toute sa prestance. J'en était presque intimidé. Presque.

- J'adore ce navire et je ne doute pas une seule seconde des capacités du Santa-Appolonia, et j'ai horreur des voyages en mer, crois-moi ce n'ai pas de guetter de coeur. Affirma-t-elle sèchement.

- Qu'est-ce qui ne vas pas alors ? Intevint ma mère qui croisa les bras sur sa poitrine visiblement intriguée.

Laffy detourna les yeux brièvement de moi pour répondre à ma génitrice.

- L'île n'est plus au même endroit. Elle bouge. Elle se trouvait dans les Caraïbes et maintenant elle s'apprête à franchire Le Cap de Bon Espérance en Afrique du sud. Nous devons changer d'itinéraire.

Comment ça elle était plus au même endroit ? C'était quoi ce foutue mystère autour de cette île a la con ?! Elle pouvait pas rester à sa place comme toutes les autres.
Je notais cependant qu'être sur une île qui semblait se déplacer constamment était une idée en or stratégiquement parlant dans notre fuite de Hortense et Nathaniel. Ils n'arriveraient jamais a nous retrouver. Et nous serions libre.

- Oh, fis soudainement Sylas et Ohara en souriant un peu bêtement. On avait oublier ça...

- Quoi qu'il en soit, nous devons changer de cap. Nous nous dirigeons bien plus au sud que prévu, enchaina un peu trop rapidement la reine a mon goût.

Je bouillonais intérieurement. Je cherchais ma mère des yeux qui me fit comprendre qu'elle ne pourrait pas y faire grand chose. Mon père lui semblait du même avis. Je savais que nous n'avions plus le choix. J'étais à cran.

Je soufflais de rage et sorti quelle minutes histoire de passer mes nerfs à l'air libre.

Il pleuvait des cordes, le ciel était noir, sombre... Menaçant. Les vagues étaient agitées. Je dus me cramponer fermement à une rambarde de soutien pour éviter de foutre le camp avec la tempête qui faisait rage.

C'était exactement ce que je ressentais en moi. Comme si les dieux avaient réglés la météo sur mes sentiments.

Un leger chuchotement vint a mes oreilles lorsque que j'avançais vers l'arrière du bateau. Là, sur le plancher en bois massif, une énorme trappe avait été positionnée. La légère voix que j'avais entendu semblait s'échapper de cet endroit très précis.

Il n'y avait que nos deux prisonniers de guerres. Serguei Romanov et la japonaise qui m'avait transpercée l'épaule avec sa maudite lame mouvante. Je sais que Kemenmachin voulais que je la tue, mais Laffy voulait l'interroger plus personnellement. Je ne vous cache pas qu'elle n'était pas du tout en état de parler lorsque je les ais vue la mettre dans cette prison de bois temporairement. Mais alors, avec qui se ruskof était en train de parler ?

Je m'accroupis sur le sol afin de m'approcher de la source de ses chuchotements. Collant mon oreille droite à même le sol trempé. Faisant abstraction des bruits de la houle, des vagues et du vents. Là, grâce à mes capacités vampiriques, je pus distinguer distinctement deux voix.