XXIII. (Part 1)

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Une tempête fulminait sous le crâne de Lexa, tandis qu'elle revenait du campement, épées prêtes à être dégainées, et une Costia sous le choc à ses côtés. Elles avaient arpenté et fouillé la forêt à la recherche du misérable qui avait attenté à leur vie, en vain. Aucune trace. Comme volatilisé. Et Lexa ne pouvait s'empêcher de penser que mêmes ses meilleurs guerriers n'étaient pas capables de telles prouesses.

—  ... Leksa ? répéta Costia, pour la troisième fois.

—  Je réfléchis, lui rétorqua-t-elle dans un soupir, puis elle s'immobilisa. Kostia, promets-moi de ne répéter ce qui s'est passé à personne.

Tu ne vas pas renforcer ta sécurité ? s'enquit-elle, outrée. Leksa, c'est extrêmement dangereux.

—  Non, déclara-t-elle, énigmatique, avant de poursuivre, sur le ton de la confidence : Cet assassin est extrêmement doué. Il est parvenu à me prendre par surprise. Je dois le prendre à son propre jeu, lorsqu'il ne s'y attendra pas. En revanche, je renforcerai ta garde. Nous ne savons pas qui était la cible.

La jeune gardienne de la flamme déglutit et acquiesça, tâchant de dissimuler sa nervosité.

—  Merci, Leksa. 

La commandante la lorgna d'un coup d'œil curieux. Elle avait le sentiment que ces remerciements cachaient quelque chose de plus profond.

Sois prudente, l'avertit-elle, avant d'ajouter avec hésitation : Mon quota de Fleimkepas est épuisé.

Serais-tu... en train de faire une blague, Heda ? releva Costia, surprise, avant d'éclater de rire. 

Pour toute réponse, Lexa se déroba et sourit lorsqu'elle fut certaine qu'elle ne pouvait plus voir son visage. Amies. Ce mot lui revint à l'esprit, et elle se surprit doucement à l'apprécier.

Qui êtes-vous ? s'imposa un garde, en pointant une lance dans sa direction, prête à la transpercer si elle faisait un pas de plus. 

Clarke lui jeta un regard noir.

— Je suis Klark kom Skaikru, et je suis leur ambassadrice, rétorqua-t-elle, exaspérée.

Après de nombreux jours de marche exténuants, elle avait espéré un bien meilleur accueil local. Le garde l'examina pendant ce qui lui parut de très longues minutes, jeta un coup d'œil dédaigneux à son collègues, qui secoua du chef avec dédain. Que se passait-il ? Pourquoi ces hommes ne la reconnaissaient-ils pas ? 

Bellamy s'interposa soudain entre elle et le garde, et pointa du doigt avec diplomatie le visage de Clarke sur la photo.

Nous avons... possédé, euh... Klark kom Skaikru. Nous voulons... récompense, déclara-t-il, avec beaucoup d'assurance dans une très mauvaise langue.

Clarke leva les yeux au ciel devant ces allégations. Elle était certaine que le frère Blake adorait et profitait un peu trop de cette situation.

Et encore une, soupira le garde, désabusé.

Comment ça ? s'enquit Clarke, piquée au vif.

Le garde se dégagea et leur fit signe de passer, leur dévoilant une vue en contre-plongée de la ville, où fourmillait le peuple terrien entre les étales. Mais ce que Clarke remarqua tout de suite, c'était la longue file qui longeait une estrade au centre de la place principale. Cette vision lui rappela les queues infinies de Terriens, convoquées par A.L.I.E., et ses ravages. Elle en eut des frissons dans le dos, et Raven, qui avait ressenti son angoisse, lui pressa amicalement la main pour la rassurer. 

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