VI.

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- Tiens bon, Lexa, nous y sommes presque..., s'exclama Clarke, entre deux souffles, qui faisait de son mieux pour ne pas céder sous le poids de son alliée, qui, à moitié inconsciente, concentrait ses dernières forces dans un but ultime : s'accrocher à Clarke comme elle l'aurait fait de son âme sur le point de s'envoler.

Clarke savait qu'elle ne pouvait pas se permettre de tomber. Car elle savait que Lexa serait entraînée dans sa chute. Et qu'une seule d'entre elles serait en mesure de se relever...

Les ruines de l'aqueduc qui traçaient les limites du centre de l'arène venaient d'apparaître à l'horizon. Clarke sentit l'énergie regagner son corps à la vue de celles-ci, et s'enhardit dans sa tâche : soulever le corps de Lexa et ne pas tomber. Ne jamais tomber. Un pied devant l'autre, Clarke. Trouver l'équilibre. Poser l'autre pied. Ne pas fléchir. Ne pas abandonner.

Une fois parvenues jusqu'au centre, Clarke cria du plus fort qu'elle le pouvait encore. Elle hurla de venir sauver Lexa. Que s'ils ne venaient pas immédiatement, leur commandante allait mourir.

Mais rien ne se passa. Clarke ne vit personne laisser passer sa tête entre les barreaux de la fenêtre derrière laquelle Clarke savait que se trouvaient le gardien de la flamme, Titus, et les ambassadeurs de chacun des douze clans. Ils l'entendaient. Mais ils l'ignoraient.

Il ne doit en rester plus qu'un. La règle surgit dans son esprit comme une brûlante piqûre de rappel.

Elle ne pouvait pas tuer Lexa. Mais elle, par contre...

Clarke déposa à terre sa partenaire inconsciente sur le sol avec douceur, puis elle retira les huit colliers qui se trouvaient autour de son cou et les plaça autour de celui de Lexa, avant de faire face à la fenêtre.

- Je ne suis pas une vraie Nightblood. C'est la science qui m'a rendue ainsi. Anya ne m'a pas choisie moi. Elle a choisi Lexa !

Elle attendit, visiblement déconcertée par le manque de réponses, puis elle acheva, désespérée :

- Si vous ne faites rien pour la sauver, elle va mourir, et vous n'aurez plus de commandant ! Vous trahissez votre peuple !

Les secondes qui suivirent furent les plus longues de sa vie. Pas de réponse. Lexa allait mourir. 

Puis un front luisant passa par la fenêtre et déclara de sa voix gutturale :

- Sortez Lexa de l'arène ! 

Avant d'ajouter, avec une haine presque palpable dans chacun de ses mots :

- Et attrapez-moi cette Skaikru...

L'instant suivant, Clarke était plaquée au sol, maintenue par les bras de deux puissants terriens, tandis que quatre autres commençaient à soulever le corps de Lexa.

- Tiens bon, Lexa, ils vont te sauver, tu es en sécurité avec eux.

- Tu ne peux pas en dire autant de ton cas, traîtresse, grogna un des hommes qui la maintenaient prisonnière dans sa langue natale.

- Vous devez supplier Azgeda de vous donner l'antidote ! Laissez-moi vous aider, mon peuple leur offrira tout ce qu'ils voudront en échange...

Titus, qui s'était approchée d'elle jusqu'à coller son visage à quelques centimètres du sien, lui susurra :

- Si ton peuple est encore en vie en cet instant-même, traîtresse, c'est parce que Lexa ne tient pas encore debout. Dès qu'elle se relèvera, nous raserons Arkadia et nous tuerons chacun d'entre vous, même les enfants.

- Si tu touches... à elle... tu t'en prends à moi, lâcha Lexa dans sa langue natale, qui luttait pour ne pas perdre à nouveau connaissance. 

NightbloodsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant