IX.

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- A votre avis, qu'est-ce que les Grounders appellent "Justice" ? demanda Raven, avec un certain cynisme dans la voix. Titus et Clarke vont s'affronter dans l'arène, et celui qui dit la vérité l'emportera ?

Cette question faisait écho à toutes les interrogations que se posaient intérieurement ses amis. Un homme et une femme étaient venus les chercher dans  les compartiments que Lexa leur avait réservés. Ils n'avaient pas esquissé un mot, pas même un grognement. La Chancelière leur avait simplement fait signe de suivre les gardes sans poser de questions. Et c'était ce qu'ils avaient fait.

Désormais, ils se trouvaient assis nerveusement sur les sièges d'un Colisée. Une tribune leur était entièrement consacrée. Ils avaient été isolés des Grounders. 

A leur droite, à quelques mètres, Lexa siégeait sur son trône. Elle ne bougeait pas d'un pouce : Octavia n'était pas sûre de l'avoir vue ciller une seule fois des yeux depuis qu'ils étaient arrivés. La future commandante fixait l'arène pensivement et semblait ne pas les avoir remarqués.

- C'est comme un carré VIP, fit remarquer Raven, qui cherchait à cacher sa propre nervosité en atténuant celle de ses amis.

Abby, non plus, ne parlait pas. Elle affichait un comportement similaire à celui de Lexa. Toutes deux semblaient dans l'attente de ce qui allait se passer. Les enjeux étaient conséquents pour toutes les deux. L'une pouvait perdre une fille, l'autre un père et une... bonne alliée. Une chose est sûre, songea Lexa, mon peuple veut un coupable et moi aussi.

Lorsque la foule fut au complet, Lexa réclama le silence d'un ton sans concession. Un gong sonore retentit.

Alors deux silhouettes furent traînées au milieu de l'arène : à droite, il y avait Titus, à gauche, il y avait Clarke. Tous deux étaient attachés.

- Détachez-les, ordonna aussitôt la jeune commandante, et bien que cela soit contraire aux traditions, les guerriers obéirent.

Clarke et Titus fixaient tout deux Lexa dans les yeux et celle-ci, qui était au premier rang, pouvait scruter leurs visages tour à tour. Rien ne pourrait lui échapper. Pas même le moindre mouvement de sourcil. 

- Moi, Lexa kom Triku, future commandante des douze clans, je déclare l'audience ouverte.

Abby sentit les membres de son corps, qui étaient tendus comme jamais jusqu'alors, se détendre. Il ne s'agissait pas d'un combat à mort... mais d'un véritable procès ! A la différence près qu'il n'y avait ni avocat, ni procureur et encore moins de preuves : les accusés n'avaient pour se défendre que leur propre parole.

Bellamy posa une main réconfortante sur son épaule.

- Ayez confiance en Clarke, Abby... elle a réussi à survivre au conclave, je la connais, votre fille est capable de tout.

La Chancelière se contenta d'acquiescer en silence. 

- Titus Fleimkepa, je vous accuse du meurtre d'Anya, déclara Lexa d'une voix forte, tout en se levant de son trône, puis elle dirigea son regard sur la foule, complètement atterrée par ce qu'elle venait de déclarer. Et je le prouverai au péril de ma vie, ajouta-t-elle, d'un ton lourd de menaces.

Clarke sentit un frisson parcourir son corps lorsque son regard croisa celui de la future commandante. 

- Clarke kom Skaikru, je vous accuse de trahison envers mon peuple, de tentative d'escroquerie et d'imposture, rugit à nouveau Lexa.

Octavia se chargea de traduire mot à mot ce qu'elle venait de dire à Abby, son frère et Raven.

- Ils savent, murmura Abby avec horreur. Ils savent pour le Nightblood. C'est moi qui devrais être à sa place.

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