Maël a passé la nuit chez moi, à l'ambassade. J'aurai aimé lui offrir un abri loin de mon oncle, mais à l'impossible nul n'est tenu, et je voulais être certain qu'il soit hors d'atteinte d'Hector. Non que ce crétin m'effraye le moins du monde, mais je n'avais pas envie de devoir rester éveillé toute la nuit pour protéger Maël d'une nouvelle agression de son petit-ami.
Même si, au final, c'est bien ce que je fais, puisque je passe la nuit à le regarder dormir. Contre sa volonté, ça je dois l'admettre. Car, s'il a accepté de mauvaise grâce de passer la nuit ici, il a refusé que je reste avec lui au couché. J'ai donc attendu qu'il s'endorme pour revenir dans la chambre, et depuis, assis dans un fauteuil à oreilles à quelques pas du lit, j'observe le rythme lent de sa respiration. Par moment, je le vois grimacer quand il esquisse un mouvement. Comme il fait encore chaud et qu'il s'est découvert, je peux voir, grâce à la lumière extérieure qui filtre à travers les fins rideaux, les marques sur son corps, et c'est uniquement pour ne pas le quitter que je réussis à garder mon calme.
Il n'a pas voulu que j'appelle un médecin, ni que je l'aide à soigner ses blessures. Mais d'un autre coté, ça vaut peut-être mieux. Je ne sais pas si, à ce moment là, j'aurai réussi à me contrôler, aussi bien pour ne pas lui sauter dessus que pour les envies de meurtres que ses contusions font naître en moi.
A l'horloge sur le chevet, les heures défilent, et je me dis à regret que je vais devoir le quitter pour qu'il ignore ma venue. Mais je veux grappiller encore quelques minutes. Il est si beau, avec une pureté qui me fait trembler. Son air serein dans son sommeil m'apaise, le rythme lent de sa respiration me berce. Encore quelques minutes...
_ Est-ce que je peux savoir ce que tu fous ici ? » me réveille la voix mécontente de Maël.
J'entrouvre un œil, et je sens mon corps se plaindre d'avoir passé la nuit complète sur le fauteuil. Je dois m'être endormi en le regardant. Il faut dire qu'il était si parfait dans son sommeil... Et il l'est d'ailleurs toujours. Même si, à cet instant, son air angélique de la nuit s'est envolé pour laisser place à de la colère. Bon, tant pis pour la discrétion.
_ Bonjour Maël. Bien dormi ? » tente-je.
_ N'essaye pas de détourner la conversation ! Je te demande ce que tu fais ici ? » grogne-t-il.
Bon, ben, c'est loupé aussi pour la diversion... Et devant mon absence de réponse, il reprend de plus belle.
_ J'ai accepté de passer la nuit ici parce que tu m'as promis que je serai en sécurité, que personne ne me toucherai !
_ Je ne t'ai pas touché, Maël. » réponds-je avec un sourire enjôleur.
_ Vu la façon dont tu me regardes, ce n'est pas l'envie qui te manques ! » réplique-t-il.
_ Ce n'est pas de ma faute si tu es désirable. Et, si je me souviens bien, samedi dernier, être au centre de mon attention ne semblait pas te déranger. Au contraire, même.
_ Oui, et j'en ai payé le prix.
Sa voix se brise sur ses mots. Il baisse la tête, se détourne, et je l'entends retenir difficilement ses sanglots. Je sais que j'ai promis de ne pas le toucher, mais là, je ne peux me résoudre à le laisser aussi désemparé. Alors je m'approche en ignorant les protestations de mon corps encore endolori, m'assois au bord du lit et le prends dans mes bras. Comme hier, il se débat faiblement, mais il finit par se laisser aller contre moi. Je ne fais pas le moindre geste déplacé, et je fais attention à ne rien faire qui puisse le mettre mal à l'aise. Je lui murmure des mots apaisants, caresse ses cheveux d'or... Je veux y poser mes lèvres, mais je me retiens. Il n'a vraiment pas besoin de ça maintenant.
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L'étudiant, Le Prince et l'alpha [Terminée]
General FictionDeux étudiants se heurtent dans un atrium, et c'est le coup de foudre. Problème, l'un collectionne les conquêtes et l'autre est déjà en couple. Mais quand ils se retrouvent, l'ambiance est soudain bien plus chaude. Cependant, sont-ils réellement ce...