_ Parce que tu crois que je ne suis pas capable de faire un choix par moi-même peut-être ? » crie Maël dans mon bureau. « Cette décision me revient, à moi avant tout. Si tu ne veux pas de moi à tes cotés, il te suffit de me le dire ! Allez, Jules, un peu de courage ! Regarde-moi et dis-moi que tu ne souhaites pas me garder à tes côtés, que tu veux te laisser la liberté de pouvoir en épouser un autre, un qui sera plus docile, qui saura déjà comment se comporter en public, quelqu'un de ton rang !
_ Tu es ridicule. » souffle-je. « Arrête un peu de dire n'importe quoi ! Je pense à ton avenir, à ton bonheur.
_ Et moi aussi ! » ne se calme-t-il pas. « La différence, c'est que, moi, mon avenir, je le vois à tes côtés. Mais ce n'est apparemment pas réciproque !
_ Tu veux bien arrêter ? » crie-je à mon tour. « Bien sûr que je veux que tu restes avec moi. Mais je ne suis pas assez naïf pour croire que tu seras heureux en vivant enchaîné ! Mon soleil, quand nous nous sommes rencontrés, tu avais des projets d'avenir, et je suis parfaitement conscient que notre relation t'a obligé à faire une croix dessus. Ce que je veux, c'est te laisser une porte de sortie, une échappatoire.
_ Au diable, ton échappatoire ! Je veux que tu me marques ! » ne démord-il pas.
Cette idée, cette obsession qu'il a que je le marque nous sépare un peu plus à chaque fois qu'elle revient sur le tapis. C'est le seul point sur lequel Maël et moi ne parvenons pas à tomber d'accord. Ensuite, c'est une chose sur laquelle il ne peut y avoir de compromis. Je le fais ou non. Mais je l'ai épousé, cela ne compte-t-il pas ?
_ Je t'ai déjà dit que c'était non ! » campe-je sur mes positions.
_ Je vois. » reprend-il d'un calme qui m'inquiète. « Tu ne me laisses pas le choix, Jules.
_ C'est-à-dire ? » me méfie-je.
_ Je n'arrêterai pas les contraceptifs. Pas tant que tu ne m'auras pas marqué.
_ Tu te moques de moi ? » m'étouffe-je.
_ Non. » répond-il simplement.
_ Maël, si ce genre de chose arrive aux oreilles des mauvaises personnes, aux oreilles de mon oncle, on pourrait exiger de moi que je te répudie !
_ A toi de voir.
_ Non, mais c'est quoi ça ? » explose-je. « Des menaces ? D'abord tu mets ma... notre descendance dans la balance et ensuite tu menaces de les laisser nous séparer ?
_ La balle est dans ton camp. Tu connais les enjeux.
Il n'en dit pas plus et quitte mon bureau par la porte qui permet de rejoindre nos appartements. Quant à moi, je reste là, à fulminer. Mes doigts tapotent rageusement sur mon bureau où s'étalent papiers diplomatiques, politiques, et tout ce qui fait mon quotidien de Prince... et qui font que je ne veux pas le marquer. De rage, j'envoie valser tous les documents qui s'envolent avant de se mélanger au sol. Dans leur sillage, je fais table rase, et ma lampe, ainsi que mes pots à stylos et autres babioles présentes rejoignent les feuilles.
Le bruit attire l'attention de mon assistant qui passe la porte sans prendre la peine de frapper. A son visage, il est visiblement inquiet de ma crise de nerfs, mais je m'en moque. En un sens, il est lui aussi une marque de mon rang que je hais tant à cet instant.
_ Foutez-moi le camp ! » lui hurle-je. « Cassez-vous ! Je ne veux voir personne !
Le pauvre jeune homme fait demi-tour en acquiesçant, visiblement peu motivé à l'idée d'aller contre ma volonté. Mais sa docilité ne m'aide en rien, et je continue de dévaster mon espace de travail. Tout y passe : le reste de mon bureau, le guéridon avec son vase de fleurs fraîches, la table basse que je retourne malgré les tasses de café... je m'en prends même au canapé. Mais rien ne parvient à calmer la colère noire qui a pris possession de moi.
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L'étudiant, Le Prince et l'alpha [Terminée]
Ficção GeralDeux étudiants se heurtent dans un atrium, et c'est le coup de foudre. Problème, l'un collectionne les conquêtes et l'autre est déjà en couple. Mais quand ils se retrouvent, l'ambiance est soudain bien plus chaude. Cependant, sont-ils réellement ce...