17 : Réparer

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Mon portable sonne à côté de ma tête, et je tombe du canapé en voulant l'attraper. Je me redresse, et mon épaule heurte la table basse, me forçant à étouffer un juron. A l'instant où j'atteins enfin l'appareil, il s'arrête de sonner, et je me laisse tomber au sol, dos au canapé, les jambes encore emmêlées dans une couverture, mon costume froissé encore sur moi. J'ai mal absolument partout, mais pas à cause de ma chute. Je passe une main dans mes cheveux en regardant l'heure sur mon écran, et le nom de celui qui m'a réveillé. Mon Grand-Père.

Je soupire, et mon regard fatigué glisse dans le couloir jusqu'à la porte close de ce qui était hier encore ma chambre. Maël a refusé que je dorme avec lui. Et j'étais si mal de l'avoir autant blessé que j'ai fait selon son désir. Je n'ai pas encore compris comment j'ai pu être aussi stupide.


La porte de la chambre s'ouvre, et je vois Maël arriver, courant presque.

_ Tout va bien ? J'ai entendu un gros bruit ! » s'inquiète-t-il tout en enfilant sa robe de chambre.

_ Oui, je... Le téléphone m'a réveillé, je... Je suis tombé du canapé. » avoue-je.

_ Je vois. » reprend-il un ton calme et presque froid.

J'essaie de lever les yeux sur lui, mais son regard noir me fait baisser le mien. Il noue sa ceinture de tissu, et se dirige à pas lents vers la cuisine. Je jette un œil las à mon téléphone, à la notification de l'appel manqué. Je rappellerai mon Grand-Père plus tard. Je dois d'abord recoller les morceaux.

Après avoir libéré mes jambes, je me lève et rejoins l'Oméga dans la cuisine. Mais, quand j'arrive, je vois quelque chose briller à son doigt, et je m'arrête, mon regard posé sur lui.

_ Quoi ? » me fait-il, cassant, un verre d'eau citronnée au bord des lèvres.

_ Tu... Tu la portes... » murmure-je, des larmes dans les yeux.

Il voit que je fixe la bague, et soupire.

_ Je t'ai dit ''oui'', non ?

Sa réponse me donne de l'espoir. Pourtant, son ton n'est pas aimable, il est encore chargé de reproches, et j'ai du mal à lui jeter la pierre. Mais il porte ma bague et ne cherche pas à revenir sur la réponse qu'il m'a donné hier soir. Il est toujours d'accord pour être mon époux.


Il propose de me préparer un café, alors que je reste béatement à le regarder porter sa bague de fiançailles. Je veux m'en occuper moi-même, mais il me refait sa proposition sur un ton plus proche d'un aboiement. Alors j'accepte, et prends docilement place au bar qui fait le lien entre notre cuisine et le séjour.

_ Dans l'optique où je réussirais mes examens de fin d'année, j'ai cours pendant encore un an, Jules. » fait-il en déposant la tasse fumante devant moi. « Et pendant cette année, je vais avoir autre chose à faire que de préparer un mariage.

Je lève vers lui un regard plus que surpris. Je pensais que la discussion allait s'articuler principalement sur la quantité d'excuses que j'ai à lui présenter, sur ce que je peux faire pour qu'il me pardonne, et pas sur l'année à venir et les préparatifs de notre union.

_ Mais pour autant, » poursuit-il, « il est hors de question que je ne sois pas décisionnaire d'absolument tous les aspects de cette journée. Alors tu vas te débrouiller pour me trouver un organisateur qui s'occupera de faire les recherches nécessaires pour tout ce qui est couleurs, décoration, agencement... Et je veux qu'il s'occupe de tout mettre en place également. Mais tout, Jules. Je veux tout valider moi-même !

Ah, oui, je me disais aussi que c'était trop beau. Mais entre son ton et son regard, je sais que je n'ai pas intérêt à le contredire, ou même ne serait-ce qu'à tenter de nuancer sa demande. De toute façon, vu le point auquel je me suis planté hier soir, il vaut mieux pour moi et mon couple que j'obéisse bien sagement.

L'étudiant, Le Prince et l'alpha [Terminée] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant