L'étudiant, Le Prince et l'alpha [Terminée]

15 : Réception - Partie 2 : Dîner

Nous pénétrons dans la salle de réception déjà presque pleine, et je vois bien que mon petit-ami, qui est rarement friand de tout ce faste, en a des étoiles dans les yeux. Pourtant, à quelques pas de notre table, Maël se fige, son regard fixé à l'un des convives : Mardygus. Père.

_ Tout va bien, mon soleil. » le rassure-je. « Crois-moi, avec ce que t'a fait Hector, il a plus de raison que toi d'être gêné.

Et effectivement, bien que mon petit-ami freine des quatre fers, quand nous parvenons à la table et que l'ambassadeur se tourne vers nous, ce dernier se lève précipitamment et vient s'incliner respectueusement devant mon beau blond, qui le regarde, étonné.

_ Monsieur Dujor, je... » se redresse-t-il, visiblement mal à l'aise. « J'aimerai vous présenter mes excuses, pour ce que mon fils vous a fait. Et aussi, vous remercier de ne pas avoir porté plainte, ni rendu l'affaire publique. Hector est rentré dans notre pays et je me suis assuré qu'il ne pourra plus vous atteindre.

Je crois que c'est cette dernière phrase, et uniquement celle-ci, qui détend Maël et lui donne l'assurance de répondre. Il est à présent certain que son ancien amant n'est pas présent.

_ Vous n'avez pas à me remercier. Et encore moins à me présenter vos excuses, Votre Excellence, ce n'est pas de vous que je les attends. Ce qu'Hector a fait... C'était son choix, vous n'êtes en rien responsable de ses agissements. D'ailleurs, je préférerais clore cette histoire, et ne plus jamais en entendre parler.

Je doute un peu de sa réponse... En un sens, il demande les excuses d'Hector, ce qui est normal, mais n'accepte pas celles de l'ambassadeur. D'un autre coté, il l'en dédouane et clos le sujet... Même si c'est fait poliment et avec un semblant de formes, son ton avait un coté tranchant. Et même si je doute que l'ambassadeur lui en tienne rigueur, je me tiens tout de même prêt à intervenir, afin d'étouffer dans l'œuf toute discussion trop véhémente en pleine soirée diplomatique.

_ Je comprends. » fait l'homme face à mon beau blond. « J'espère qu'à l'avenir, nous aurons d'aussi bonnes relations vous et moi, que j'en ai avec Son Altesse. » achève-t-il en m'adressant une courbette.

_ Pas de ça ! » me plains-je devant le prédicat. « Pas vous !

_ L'annonce est tombée. Vous n'avez plus d'excuses. » me taquine-t-il.

_ Je sais. » grogne-je. Puis, une idée me vient. « En parlant d'annonces, Votre Excellence : j'en aurai une à faire d'ici quelques semaines, et je compte organiser un bal. Vous joindrez-vous à nous ?

_ Avec plaisir.

Il n'ajoute rien de plus, et, après une nouvelle inclinaison, il retourne à sa place, à l'autre bout de la table. A coté de moi, Maël reste dubitatif.

_ Mon soleil ? » l'interroge-je, en tirant sa chaise pour qu'il puisse s'asseoir.

Il sourit à mon geste et prend place, mon appel n'étant visiblement pour lui que pour cela.

_ Jules, dis-moi. L'ambassadeur et toi avez parlé d'annonces...

_ Oui. » confirme-je. « Mon grand-père a déclaré publiquement qu'il n'y aurait pas de discontinuité dans notre dynastie.

_ Ce qui veut dire ?

_ Que sans vraiment le dire, il m'a nommé officiellement comme son successeur direct.

_ Je vois. Et ton annonce ?

_ Ça, mon soleil, c'est une surprise ! » lui souris-je.

Si, autour de notre table, de nombreux regards sont braqués sur nous, et que j'enjoins Maël à les ignorer, pour ma part, je fixe les importuns jusqu'à ce qu'ils détournent les yeux. Hors de question que je tolère qu'on mette mon petit-ami mal à l'aise. Dans ma tête, je prends des notes de ceux dont les regards sont négatifs, et ceux qui sont plus indulgents. Je n'ai besoin de l'autorisation de personne pour être en couple avec Maël, mais il est vrai qu'avec ma position, j'ai une certaine image à maintenir. Pourtant, je refuse qu'on fasse pression sur lui quant à sa tenue.