L'étudiant, Le Prince et l'alpha [Terminée]

16 : Le bal

Comme je l'ai dit, je veux organiser un bal. Et, en toute franchise, avoir fait danser Maël à la dernière réception m'a conforté dans cette idée. Peu importe ce qu'il décidera de porter, je sais qu'il sera magnifique. Ce que je veux, c'est à nouveau le prendre contre moi et l'emmener tourner sur la piste, comme si nous étions seuls au monde.

Il n'y a cependant qu'un seul lieu qui peut abriter pareil événement : l'ambassade. Ou alors le Palais Royal au Quisberry. Mais là, je craindrais que Maël ne découvre mon plan.

A mon père et mon oncle, tout comme à mon petit-ami, j'ai dit que ce bal serait pour mon anniversaire. Et si les deux premiers m'ont cru, j'ai bien senti que mon beau blond n'avait pas oublié notre discussion sur mon annonce, et mon refus de lui en dévoiler davantage.

En fait, en termes d'annonce, c'est plutôt une demande. Et même si mon doux Oméga ne souhaite pas m'épouser pour l'instant, ses études devant se finir d'ici un an, je pense que mon timing est bon. Et puis, avec sa relance concernant la marque qu'il souhaite que je lui fasse – j'ai été lâche sur ce coup, je ne lui ai pas exprimé mon refus – je ne doute pas de sa réponse.

Reste un épineux problème : quel type de bague de fiançailles lui prendre ? Si j'avais d'abord pensé à un classique modèle en or ou en platine, puis à quelque chose de plus ouvragé, tout en restant dans l'idée d'un modèle purement masculin, face à un Maël ne supportant pas tout ce qui est ostentatoire, et qui s'est en même temps révélé d'une rare sensualité dans une tenue plus féminine, j'avoue être un peu perdu. Si, pour nos alliances, je compte lui laisser le choix de sa bague, pour lui faire ma demande, c'est à moi seul de trouver le modèle idéal.

Mais j'ai beau passer des heures sur le net pour trouver ne serait-ce qu'un début d'idée, rien n'y fait. De lassitude, je me laisse aller au fond de mon fauteuil, à mon bureau, et laisse vagabonder mon regard sur la pièce. Les murs bleu pétrole se marient à la perfection avec le mobilier en chêne, lequel donne un aspect imposant et massif que j'aime beaucoup. Ça fait très ''mâle dominant'' comme dit mon petit-ami. Je n'étais pas trop pour au début, mais Maël a insisté et j'ai dit oui : quelques cadres habillent le seul mur libre de mobilier ou de baie. Sur les photos, nous profitons de nos vacances à la mer, celles de l'époque bénie où il ignorait tout de mon rang ; sur d'autres, il a trouvé et fait éditer des paysages et des lieux connus du Quisberry, me tirant parfois des regards nostalgiques ; et sur certaines enfin, je retrouve ma famille, mes grands-pères maternels, ma mère, et même une de mon père.

Et l'un de ces instants figés attire mon attention. Au doigt du complément de mon Roi, brille un petit anneau. Un sourire naît sur mes lèvres. S'il y a un homme qui saura me conseiller, c'est bien mon Grand-Père. Et puis, après tout, avant de faire ma demande à Maël, il faut que j'obtienne son autorisation ! Même si, là non plus, je ne doute pas vraiment de sa réponse.

_ Son Altesse Royale, le Prince Jules, pour Sa Majesté, le Roi Manfred. » réclame-je à son assistant.

Cet homme me connaît depuis toujours, mais surtout, il sait que, quand je me présente ainsi, c'est pour une demande officielle à mon Roi, et non pour une demande privée. Quoi qu'aujourd'hui, ce soit les deux à la fois.

_ Jules ? » s'inquiète mon Grand-Père. « Est-ce que tout va bien ?

_ Oui, mon Roi. » ris-je de sa réaction. « Je... J'ai une demande à formuler auprès de Votre Majesté.

_ Je t'écoute. » répond-il d'un ton suspicieux qui me fait sourire.

_ J'aimerai l'accord de Votre Majesté pour épouser Maël.