19 : Préparation

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L'année s'écoule peu à peu. Si mon père et moi n'avons pas eu l'occasion de rediscuter réellement en privé, j'ai fait part à mon Roi de ce qu'il m'avait dit, et, après quelques semaines de recherches, nous en sommes parvenus à la conclusion qu'il était réellement sincère. Notre certitude se base sur le fait que, malgré l'influence que nous prêtions à mon oncle et qui transparaît dans les demandes provenant de l'ambassade, aucune n'a jamais abouti : il manquait toujours un document, ou le dossier n'était pas remis à temps, un élément ne concordait pas... De même, mon père n'a jamais fait jouer les relations qui sont les siennes pour obtenir quoi que ce soit.

Mon Grand-Père et moi pensons bien sûr à libérer mon père de son frère. Mais quel motif invoquer ? Que sa politique et ses idées ne nous conviennent pas ? Mon oncle n'est pas directement soumis à notre autorité et il aurait tôt fait de monter un contre-régime politique. Mais si nous ne craignions pas l'opposition, il faut admettre qu'il est plus facile de laisser mon père faire tampon, d'autant que tel est son choix.

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De son côté, il n'est pas rare que mon fiancé rentre en claquant la porte de l'appartement. Si je n'avais pas anticipé la gifle qu'il m'a mise après ma demande en mariage, il y a en fait bien d'autres choses auxquelles je n'avais pas pensé. A commencer par les médias qui, avec mon annonce, ont retrouvé leur intérêt pour moi, mais aussi et surtout pour Maël, et le suivent à l'université, ce qui a provoqué en plus un changement dans le comportement, non seulement de ses camarades, mais également des enseignants, à son égard. Et ça, bien plus que de l'avoir demandé en mariage en public, il n'est pas prêt de me le pardonner. Il aimait son anonymat, le fait que personne ne le remarque, que personne ne remette en question sa garde-robe – qu'il a gardé toujours aussi simple que le jour de notre rencontre – et surtout que personne ne remette en question la façon dont il obtenait de si bons résultats. Car, rapidement, les jaloux et les mauvaises langues ont fait courir le bruit que l'établissement était en fait payé par le Quisberry pour assurer un diplôme à mon futur époux. Ce qui est bien sûr totalement faux.

Mais Maël étant un garçon sain, sans travers à exploiter pour faire les gros titres, les médias s'en désintéressent tout aussi vite, et les mauvaises langues perdent rapidement leur auditoire.

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Conformément à sa demande, j'ai engagé un organisateur pour le mariage, lequel travaille sous la houlette de mon fiancé. Et, si ce dernier demande parfois à ce que j'assiste à leurs rendez-vous, ce n'est pas pour autant que j'ai mon mot à dire. Non, je ne suis là que pour être informé des choix de mon futur époux. Tout ce que j'ai eu le droit de faire, c'est leur fournir des indications sur la salle où nous serons mariés, et sur celle où aura lieu la réception. Et encore Maël a-t-il beaucoup de mal à accepter de ne pas pouvoir choisir lui-même ces salles. Mais, lors une visite du Palais Royal en visioconférence, afin qu'il puisse déjà se familiariser avec les lieux, il convient que les salles en questions seront parfaites. D'autant que mon Grand-Père lui assure qu'il fera changer les lourds rideaux de velours rouges pour qu'ils s'adaptent aux couleurs qu'il choisira, ce dont mon fiancé se ravit.

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Nous préparons la liste des invités, et Maël grimace en me voyant noter le nom de l'ambassadeur Mardygus.

_ Et s'il vient avec Hector ?

_ Ne soit pas ridicule, mon soleil. Jamais il ne viendra avec lui. Tu ne te souviens pas à quel point il était gêné le jour où il t'a présenté ses excuses ?

_ Je ne veux pas prendre le risque. » réplique-t-il.

_ Ecoute, je dois de toute façon aller le voir, nous avons un point politique à régler. J'en discuterai avec lui. Mais j'ai vraiment besoin qu'il soit là. J'ai besoin d'un témoin. » ajoute-je dans un clin d'œil.

L'étudiant, Le Prince et l'alpha [Terminée] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant