L'étudiant, Le Prince et l'alpha [Terminée]

🍋 11 : Oméga et Alpha 🍋

Le lendemain du dîner avec mon grand-père, mon Roi est rentré dans notre pays. Et moi, je me retrouve seul avec les menaces de mon oncle. Il me serait tellement facile de rentrer moi aussi au pays, de laisser derrière moi ses petites manigances mesquines. Mais ça voudrait dire aussi laisser Maël. Et ça, c'est au-dessus de mes forces. En y réfléchissant, je suis persuadé que mon oncle a compris à quel point mon petit-ami compte pour moi, et il joue là-dessus. En restant ici, je me positionne comme une cible parfaite, facile à atteindre.

Si seulement cette société n'était pas aussi obtuse, rejetant aussi violemment la différence. Après tout, qu'est-ce que ça peut bien leur faire que certains soient différents ? Que des hommes aiment des hommes et puisse procréer avec eux ? Je ne comprends pas. Chez moi, pouvoir procréer est vu comme un don. Alors pourquoi ce pays ne peut-il pas comprendre ?

Ça va bientôt faire deux heures que je tape dans un sac de frappe pour passer ma colère. J'ai les mains en compote, les phalanges en feu, la chair à vif ; mais c'est soit le sac, soit mon oncle. Et là, le scandale serait encore plus grand.

_ Jules. Ça suffit maintenant. » me fait paisiblement la voix douce de mon petit-ami en entrant dans la salle de sport de l'ambassade.

Mais je fais la sourde oreille. Au contraire, le fait qu'il soit là renforce ma colère. Je vais le perdre. Qu'importe que ce soit par le scandale que mon oncle va déclencher sur lui et moi ou par mon départ forcé, je vais perdre Maël, et cette idée m'est insupportable.

Mon beau blond vient se placer à coté de moi, et de sa main qu'il pose simplement sur mon bras, il retient mon coup suivant.

_ S'il te plait, Jules. Dis-moi ce qui se passe. Ne me garde pas à l'écart de tes problèmes. Ce n'est pas comme ça que fonctionne un couple.

_ J'ai un choix à faire. » souffle-je en me perdant dans ses beaux yeux. « Mais, qu'importe celui que je ferai, je serai perdant.

_ Il y a toujours une solution, mon Prince. » me sourit-il en venant se lover contre moi. « Il suffit juste de regarder les choses sous un autre angle. Explique-moi. Je suis certain de pouvoir t'apporter un point de vue différent.

_ Désolé, mon soleil. Mais je ne veux pas t'ennuyer avec la politique. Les jeux de pouvoir... Il y a plus passionnant.

_ Jules, si ça te met dans des états pareils, tu ne crois pas que j'ai le droit de savoir ? Regarde dans quel état tu es. Tu es dégoulinant de sueur, et tes mains sont en sang.

_ Pourtant, tu es dans mes bras. » lui souris-je en le serrant contre mon torse, mes poings toujours fermés.

_ Parce que la dernière fois que je t'ai vu dans cet état, c'est la seule chose qui t'a calmé. » me répond-il simplement. « Jules, je veux comprendre... Ton oncle a encore menacé de s'en prendre à moi ? C'est ça ?

_ En quelque sorte. C'est à nous qu'il menace de s'en prendre. A notre couple. Il a compris que tu étais mon talon d'Achille et il s'en sert contre moi, pour me déstabiliser. Je dois admettre que ça fonctionne à merveille. Et en me déstabilisant, il s'ouvre une porte sur mon pays.

_ Et tu comptes le laisser faire combien de temps ? » s'offusque Maël. « Jules, cet homme est mauvais. Tu ne peux pas le laisser agir. Ton grand-père est le Roi. Il ne peut rien faire ?

_ Si. Mais je n'en sors pas gagnant pour autant. » soupire-je en pensant au rapatriement que mon souverain m'a proposé.

_ Tu ne m'en diras pas plus. N'est-ce pas ?

Son sourire compréhensif me fait un bien fou. Et déchire un peu plus mon cœur également. Comment laisser le seul homme que j'ai jamais aimé ? D'un autre coté, comment pourrais-je encore le regarder en face une fois que mon oncle aura tout détruit ? Certes, Maël et moi ne sommes pas complémentaires. Mais nous nous aimons, n'est-ce pas le plus important ? Je veux bien entendre que, pour le bien du trône, il serait plus sage que je me trouve un époux qui me compléterait. Ou simplement une épouse. Mais c'est ce beau blond au regard si troublant que j'aime, pas un autre. A mes yeux, il complète mon cœur, et c'est déjà tellement...