L'étudiant, Le Prince et l'alpha [Terminée]

18 : La belle-famille

Avant même de savoir si mon père est réellement digne de confiance, je suis son conseil et Maël et moi allons nous rendre dans sa famille. Pour l'occasion, mon fiancé s'est choisi des vêtements haut de gamme, et m'a même demandé si j'accepterai de faire un cadeau onéreux à ses parents. Ce n'est tellement pas dans ses habitudes que je sens bien que cette histoire l'angoisse.

_ Tu penses que ça fera réellement une différence ? Ton bonheur et le fait que, de surcroît, tu épouses un Prince héritier ne leur suffira pas ?

_ Non, mon Prince... Ils se moquent bien de ce qui peut m'arriver. Tu as beau avoir eu des différents avec ton père, jamais tu n'as douté de son affection pour toi. Alors que moi... Je sais, qu'à leurs yeux, enfant, j'étais une source de fierté. Je participais à des concours d'orthographe, de math, d'équitation, de musique... Et je gagnais. Ils me présentaient alors comme un petit prodige, ce qui leur permettait de recevoir des félicitations d'avoir un fils comme moi. Ça flattait leur ego. Puis mes premières chaleurs sont arrivées, et, du jour au lendemain, je suis devenu un vrai pestiféré. Ils ne voulaient pas que notre entourage apprenne ce que j'étais, alors ils m'ont envoyé en internat à l'autre bout du pays, avec pour instruction de ne jamais rentrer. J'ai eu de la chance, et je me suis fait un ami dont les parents étaient avocats, et ils ont pu m'obtenir une pension alimentaire qui couvrait convenablement mes dépenses ainsi que mes études. Quand j'ai obtenu ma bourse, ils ont baissé d'autant la somme qu'ils me versaient. Mes parents ne seront pas heureux de me voir, Jules. Pour eux, je suis celui qui entache leur réputation de famille honorable.

Je serre les dents. Dans mon pays, pareil comportement n'est pas mal vu, il est carrément puni par la loi ! Mais je comprends ce que mon père a voulu dire, en me prévenant que ma belle-famille plairait à mon oncle : ils défendent les mêmes idées.

Mais d'un coté, ça sert mes intérêts : je sais comment agir avec ce genre de personne.

_ Maël... J'aimerai que tu me dises combien tes parents ont dépensé pour ta pension.

_ Tu plaisantes ? » s'offusque-t-il. « Il est hors de question que tu le saches ! Ce... C'est un point qui ne regarde qu'eux et moi ! Je...

_ Je vais leur faire un chèque. » l'arrête-je, calme, mais déterminé. « Soit tu me réponds, soit je fais faire des recherches. Dans les deux cas, je ferai en sorte que tu ne leur doives plus rien.

_ Tu ne les gagneras pas comme ça. » ricane-t-il, amer. « Tu veux dépenser cette somme ? Libre à toi. Je ne t'en empêcherai pas, je sais que je n'ai pas ce pouvoir sur toi. Mais un chèque n'aura aucun effet sur eux. Si tu veux les amadouer, il n'y a qu'un seul mot à prendre en compte : ostentatoire.

De ce qu'il m'en dit, j'ai du mal à comprendre comment ce genre de personnes a pu faire de Maël quelqu'un de si humble. S'il a été habitué enfant à vivre dans un certain luxe, pourquoi y est-il si réfractaire aujourd'hui ? Ou peut-être est-ce justement parce que ces parents sont ainsi qu'il est devenu celui qui a ravi mon cœur.

_ Tu as une suggestion ? » rends-je les armes.

Mon fiancé soupire. Je vois bien que ma question le gêne, et ça, je le comprends. Il a horreur de me faire ce genre de demande. Mais nous en avons discuté, et il a conscience que notre avenir dépend du fait que ses parents se rangent de notre côté, et non de celui de mon oncle. Qui sait de quoi il serait capable avec leur soutien pour faire éclater mon couple, et, à travers Maël, nous déstabiliser, moi et mon trône ? Je ne le permettrais pas, et mon Oméga non plus.

_ Bijou, voiture, personnel de maison... Tout signe extérieur de richesse que tu pourras leur apporter sera bienvenu.

_ Un titre ? » propose-je.