Le monde tout entier aspire à la liberté, et pourtant chaque créature est amoureuse de ses chaînes. Tel est le premier paradoxe et le nœud inextricable de notre nature.
Je ressens un léger picotement dans le bras, j'ai froid si froid. Un frissons me parcoure la colonne vertébrale, crée par l'incessible agitation autour de moi. J'entends des coups de feu, des hurlements et puis le calme complet. Plus rien ne compte, mis à part ce silence si reposant, si rassurant. Par moment je ressens un picotement mais celui-ci ne m'inquiète pas plus que cela, je suis si bien.
Beaucoup de personnes voient en leur avenir quelque chose de radieux, quelqu'un avec qui partager sa vie, des petits bouts de leurs chairs courir dans le jardin. Ils se voient avocats ou médecins d'autres à contrario ont juste envie de profiter de la vie, de faire le tour du monde.
Mais moi, Angelle, de quoi ai-je vraiment envie ?
Quand j'étais petite, alors que les autres pensaient à leurs listes de cadeaux, à leurs amis, moi je pensais à mon ventre gargouillant de faim. Les autres pensaient à leur poulet du dimanche accompagné de frites nappés d'une sauce faîte avec tout l'amour du monde pendant que moi j'attendais ma ration. Les filles se pavanaient dans leurs habits, moi je flottais dans les miens récupérés dans les collectes ou les poubelles. Nous n'avions pas les mêmes inquiétudes. Alors quand on me parlait d'avenir, que dire ?
Pendant un temps j'ai pensé à partir de chez moi, allez découvrir le monde qui m'entoure mais sans cesse rabaisser par ma famille d'accueil je ne me sentais que plus fragile face à la dureté de ce monde. Ce monde si étrange, par moment j'ai l'impression de ne pas faire partie du bon univers, le monde autour de moi me semble si vaste, si impossible à cerner. Par moment, je m'imaginais ailleurs, sur une terre différente où tristesse et colère ne serait que les vestiges d'un ancienne société disparue.
Mais ce n'était là qu'une vision utopique, irréaliste.
J'entends Alban près de moi, il me caresse les cheveux avec douceur. J'entends aussi d'autres personnes mais aucune voix n'a l'air belliqueuse au contraire. J'ouvre les yeux péniblement et me rend compte de la décoration familière de ma chambre autour de moi. Alban est toujours présent allongé à mes côtés. En le regardant, je ressens un malaise au plus profond de moi, comment lui expliquer ?-Salut petite marmotte ! Me surprend Alban
- Oh, salut ! je suis ici depuis combien de temps ?
- Environ deux jours, tu étais blessée, il fallait que tu te reposes ! Qu'est ce qui t'as pris Angelle tu aurais pu te faire tuer ! Finit-il un pincement au cœur
-Je ne sais pas Alban, j'ai eu peur, la vie que vous me destinez n'est pas faîtes pour moi, je n'appartiens pas à tout ces protocoles et tu le sais ! Me défendis-je du mieux que je pouvais
-Bêtises Angelle, tu es née dans ce monde tu y appartiens forcément !
-J'y suis peut-être née mais je n'y ai pas grandi, tout le monde attend de moi que je sois comme ceci ou comme cela, que je fasse ça, mais moi ce que je veux tout le monde s'en fiche ! M'énervais-je
- C'est ton rôle Angelle, tu es née comme ça, tu es née avec cet incroyable don !
-Quel don, une malédiction plutôt, ce don comme tu dis qui m'as fait souffrir, qui m'a isolée, m'a torturée depuis mon plus jeune âge, tu ne sais pas ce que sais toi, tout le monde t'aime, moi personne ne m'aime, même pas moi ! Maintenant laisses moi je suis fatiguée ! Concluais-je sèchement
Alban se leva excédé, me lança un dernier regard plein de tristesse et descendit au rez de chaussée sans un mot de plus.
Personne ne me comprend, nous ne vivons pas dans un monde de conte comme le croit Alban, les rois, reines, princes et princesses n'existent pas la réalité est tout autre. Ici sur cette terre ravagée par les hommes seuls deux camps existent. Les prédateurs et les proies.
Ma nature devrait m'imposer la case des prédateurs mais en réalité que n'appartient a aucune de ces deux boîtes. Ma famille d'accueil me le répétant assez souvent que ce sont des catégories respectables et qu'il ne reste qu'une seul place pour moi. Celle des vermines, insignifiantes, ridicules et sans intérêt.
Les jours passent et se ressemblent. Alban est très peu présent entre ses journées de cours et sa gestion de la meute il n'a pas une seconde de repos. Je n'assiste à plus aucun conseil au grand désespoir de mon frère. Je passe mon temps à dessiner, peindre ou lire, cela ne suffit pas pour passer mes journées mais à néanmoins le luxe de me divertir quelques heures.
Alors que je m'apprêtais à descendre pour manger j'entends des brides de conversation. Je reconnais la voix d'Alban et celle du général Adams.-Quand est ce qu'elle va prendre sa place sur le trône. La meute s'impatiente et Minerva commence à se douter de quelque chose !
-Patiente Adams, laisses lui du temps, elle se voit comme une moins que rien, elle pense que personne ne l'aime ni ne la respecte. Me défends Alban
Du temps, du temps mais nous n'avons pas ce luxe, elle doit comprendre que nous attendons sa venue depuis des années, le peuple clame ses louanges dans tout le royaume depuis sa naissance ! S'enjoua Adams
-Je le sais, mais elle n'a pas grandi parmi les siens, elle ne sait pas tout cet amour que lui porte le peuple, elle n'a connu que violences et humiliations depuis son plus jeune âge.
-Je sais Alban mais elle t'a toi à présent, elle te fait confiance !
- Jusqu'à ce qu'elle découvre la vérité Adams ! Conclue t-il tristement
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Louve à tout jamais
Siêu nhiênLorsque Angelle , une adolescente maltraitée par sa famille d'accueil se transforme en une magnifique louve tout change , elle n'est plus l'esclave de personne, elle ne se soumets plus et inspire le respect tant par sa majestuosité que par sa présen...