Louve à tout jamais

.La première fois.

L'odeur des bois est si reposante. Quand j'y repense cette nature est mon réel refuge. Pas de jugement, pas de mal rien que le calme. Par moment celui-ci est brisé par un chasse. La proie court pour sauver sa vie tandis que le prédateur s'en amuse. Se délectant de sa peur et de ses battements de cœur frénétiques. Alors que la lune commence à décliner je décide de profiter encore de ces rayons apaisants. La journée qui m'attend va être comme d'habitude éreintante. Je dois m'occuper des lits de la maison et aller en cours. Espérons que Gertrude sera de bonne humeur sinon je plains déjà mon corps.

D'un coup de pattes je chasse ces mauvaises pensées et décide de m'installer sur un énorme rocher. Je me couche et lève la tête vers ce magnifique clair de lune. Je pourrais passer ma vie à la contempler. Brillante malgré ces imperfections. Si haut, aucun problème ne semble l'atteindre. Je pourrais perdre toute notion de temps rien qu'en la regardant. A chaque balade dans cette foret je la contemple. Comme une petite routine qui m'apaise et me recentre avant d'affronter la dur réalité de ma vie. A chaque fois j'éprouve un sentiment de nostalgie quand mes yeux sont happés par sa beauté. Je me remémore le commencement. Le jour ou j'ai compris qui jetait vraiment et que j'ai pu mettre un mot sur ma différence...

Quatre ans auparavant

Ma journée de cours venait de prendre fin, mon supplice était enfin terminé, je rangeai mes affaires dans mon sac à dos et me dirigeai vers la sortie, comme à mon habitude j'utilisais le chemin de la forêt pour rentrer, mais bizarrement cette fois ci c'était différent, le sol me parut doux comme un nuage, la brise fut agréable alors que d'habitude elle m'arrachait un petit frisson, les arbres, les champignons tous me parurent si beaux, j'étais comme en symbiose avec eux. Je pus sentir l'odeur du bois humide, l'odeur de la terre, des animaux. Puis les bruits devinrent plus intenses jusqu'à me donner mal au crâne, les odeurs se démultiplièrent me créant des hauts le cœur, je tombai à genoux, les mains sur les oreilles et hurlai que tout ce cinéma se stoppe ; le calme réapparut soudainement, tout redevenu normal. Je me relevai et me mit à courir vers la maison de ma famille d'accueil, étais-je folle ou encore trop fatigué par ma journée.
Je pénétrai dans la propriété quand j'entendis hurler puis la vit, le maire de la famille d'accueil m'attendait de pied ferme avec une ceinture à la main. Elle me hurla dessus et me traita de tous les noms possibles qui lui passèrent par la tête puis un premier coup de ceinture me vint au bras puis un deuxième dans le dos, je tombai à terre et elle continua, de plus en plus fort jusqu'à m'entendre la supplier d'arrêter ; elle me prit par le bras et me traîna jusqu'à ma grange, elle me jeta sur une botte de paille puis se mit à vociférer :

-Tu me fatigues Angelle, le directeur a encore appelé apparemment tu sèmes le trouble dans ta classe, tu ne fais pas ce que l'on te demande et tu réponds mal aux professeurs ! J'en ai plus qu'assez de ton comportement de petite idiote tu vas te ressaisir, ce Week end tu seras punie, tu vas me nettoyer la maison de fond en comble, tu vas t'occuper du linge et du jardin je ne veux pas te voir rien faire et tu ne mangeras que lorsque j'en aurais décidé, j'espère que je me suis fait bien comprendre !
To père et moi sortons ce soir, je ne veux pas entendre quoi que ce soit des voisins et à notre retour je ne veux surtout pas te voir ! Espèce de bonne à rien ! Vociféra la aux odeurs de parfums bon marché

Puis elle claqua la porte et s'en alla, je me recroquevillai sur mon tas de foin et me mit à pleurer, depuis mon enfance je ne connaissais que violence et jurons, les rares moments où je pouvais sourire était lorsque je me baladais en forêt ; je décidai alors d'y retourner pour apaiser mes peines. Il était quasiment minuit à ma montre dans quelques minutes j'allais fêter mes 12 ans, je m'assis sur un rocher et contempla la lune, elle était si belle, si brillante.
Ma montre sonna minuit et je me souhaitai mon anniversaire de toute manière personne d'autres ne le ferait alors pourquoi m'en priver soudain une douleur aigu me vrilla le crâne, les bruits devinrent plus intenses, tous mes sens étaient en ébullition, je tombai à terre quand des douleurs me traversèrent le corps , l'envie de m'arracher la peau et les cheveux me démangeai, je me roulai au sol tordu par la douleur, je me cognai contre une souche d'arbre oubliant quelques secondes ma douleur pour me concentre sur celle causée par le choc ce qui atténua amplement les autres, je décidai alors de me concentrer sur autre chose, je respirai doucement tout en essayant de contrôler les battements de mon cœur, je fermai les yeux et me concentra sur les bruits .
Lorsque je rouvrais les yeux , je sursauta, je n'étais plus moi, j'étais une sorte de gros canidés, de couleur crème et noir, je m'examinai plus précisément et me rendue compte que je n'étais pas un vulgaire caniche j'étais un loup, un immense loup.
Il me fallut quelques minutes pour réaliser ce que j'étais devenue mais un sentiment de bonheur me parcourut ne cherchant pas à comprendre plus je me mis à bondir et à courir de plus en plus vite , je ne m'étais jamais sentie aussi bien aussi vivante, je m'arrêtai près du lac et regarda mon reflet et ce que je vis me réchauffa le cœur, pour la première fois je me trouvais belle.