L'épreuve Tome 1 | La Fille Des Griffeurs [EN RÉÉCRITURE]

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Cela faisait maintenant une bonne vingtaine de minutes que les portes s'étaient refermées, et j'en étais toujours aussi stupéfaite. Immobile, je fixais le mur devant moi. J'étais assise en tailleur, devant un des murs, le plus loin possible de tous ces garçons. Plongée dans mes pensées, je sursautais lorsqu'une voix retentit derrière moi.

- Salut.

Je me retournais, bien que j'ai tout de suite reconnut la voix de Minho. Le jeune homme vint s'asseoir à ma droite et nous nous appuyons le dos contre le mur. Il continua:

- Tu te rappelles de moi hein? demanda-t-il, sur le ton de l'évidence plutôt que de la question. (J'hochais la tête.) Désolé de ne pas avoir pu répondre à tes questions tout à l'heure, mais je devais absolument aller me changer et mettre mes plans au propre, sinon, Alby aurait été vénère.

J'acquiesçais silencieusement. Minho avait en effet changé, et avait troqué son bermuda beige contre un pantalon tout simple. Mais il avait dit quelque chose de très marquant, en tout cas dans mon esprit. Il avait dit "Je devais absolument aller me changer et mettre mes plans au propre.".

- Dis Minho, ça veut dire quoi que tu dois mettre tes plans au propre?

- Ah ça ... Je peux pas te le dire. Faudrait demander à ...

- Alby ou Newt, je sais! le coupais-je, exaspérée. Je veux pas aller les voir, et j'en ai marre qu'on ne réponde pas à mes questions quand je les pose!

- Ok, ok, ça va! Tu sais, ça a été comme ça pour nous tous ... C'est pas facile au début, mais on finit par s'y habituer ...

- Ouais, ben moi je ne m'habituerais à rien du tout tant que je ne saurais pas où est-ce que je suis, rétorquais-je.

Minho soupira, agacé. Il devait sûrement en avoir marre de mes petites crises, mais j'avais absolument besoin d'explications, ou j'allais péter un câble. Et puis, je n'avais plus aucun souvenir ...

- Bon, tu sais ce qu'on va faire? Tu vas aller dormir et on reparlera de tout ça, demain, déclara Minho. 

Je soupirais et on se leva. Je suivis Minho jusqu'à un grand abri en bois, sans murs, avec pleins de hamacs accrochés et suspendus à des poteaux. Minho m'attribua un hamac bien à l'écart des autres et me donna une couverture. D'autres garçons dormaient déjà. Après m'avoir lancé un "Repose-toi." pas très convaincant, Minho s'en alla.

Je m'allongeais dans mon hamac, pas très sereine, et rabattais la couverture sur mon nez. Le sommeil m'enveloppa et je tombais dans les bras de Morphée.

*

Je me réveillais en sursaut, désorientée. J'avais les cheveux en pétard et les yeux encore endormis, mais je me levais quand même. Une fois debout, je marchais jusqu'au hamac le plus proche et regardais l'heure sur la montre qui se trouvait au poignet de l'adolescent couché et endormi dans ce hamac. 4h du matin. Génial. Je n'avait absolument pas sommeil, alors je décidais d'aller explorer un peu ce mystérieux endroit où l'on m'avait enfermée. Je fis un pas en avant, puis m'aperçu que je n'avait pas mes chaussures. Je retournais alors les mettre puis me mis en route.

Je marchais assez vite en direction de la forêt. Je dus enjamber plusieurs adolescents dont j'avais par la même occasion piétiné une main et arraché une poignée de cheveux. Après quelques minutes, j'arrivais à l'entrée de la forêt et me stoppais. Les arbres étaient hauts, principalement des pins et des chênes, mais aussi des marronniers, l'herbe était humide et la maigre lumière que m'offrait la lune dans un ciel sans étoile passait difficilement entre les branches. Sans savoir d'où me venait cette détermination soudaine, je pris mon courage à deux mains et pénétra dans la forêt.

Je marchais lentement, veillant à ne pas faire trop de bruit. Il faut quand même dire que je n'étais pas très rassurée, malgré mes grands airs. Au bout d'une demi-heure, je fis une pause juste à côté d'un torrent au beau milieu la forêt. Je me passais de l'eau sur le visage, bien que je n'ai pas si chaud. En fait, je commençais surtout à avoir froid. Je bus un peu puis me remis debout. Les mains dans les poches et la capuche de mon sweat sur la tête, je  me rendis vers la sortie de la forêt.

De retour sur la pelouse légèrement jaunie du Bloc, comme l'avait appelé Alby un peu plus tôt, je continuais mon chemin, étant donné que je n'avais encore rien pu découvrir. Je marchais jusqu'à un mur et le longeais, espérant trouver des réponses. Même si, au fond de moi, je pensais que s'il y aurait le moindre indice, ces garçons l'aurait déjà découvert. Parce que, vu ce que j'ai pu observer, ils ne sont pas là depuis hier. 

Au bout d'une vingtaine de minutes à raser le mur, je discernais une petite plaque en bas du mur, si petite qu'il était très difficile de l'apercevoir. Cachée en dessous du lierre, un petit coin dépassait. Je poussais le lierre sur le côté et regardais la plaque. Elle était en métal, rectangulaire, et dessus était écrit en grosses lettres noires :

WICKED - WORLD IN CATASTROPHE : KILLZONE EXPERIMENT DEPARTEMENT

Non mais qu'est-ce que c'est que ce truc encore ?! WICKED ? Je ne me souviens pas trop, mais je crois que WICKED veut dire "méchant" en anglais. Méchant, ça correspondrait parfaitement à ce que je suis en train de vivre en ce moment. Éberluée, je rabattais le lierre sur la plaque et fis demi tour.

*

De retour dans mon hamac, je réfléchissais. J'étais allée voir l'heure sur la montre de l'adolescent pour la deuxième fois. Il était 7h du matin. J'avais perdu trois heures de sommeil. Enfin, perdu, ce n'était peut-être pas le bon mot, étant donné ma découverte de tout à l'heure. WICKED. Je tournais et retournais ce mot dans ma tête, sans oublier sa soi-disant définition. World In Catastrophe : Killzone Experiment Departement -Monde en catastrophe : département expérimental de la zone mortelle. Méchant. Mais qu'est-ce que cela voudrait dire ? N'étant là que depuis... une quinzaine d'heures ? j'étais totalement incapable de faire un lien ou quelque chose de ce genre. Il faudrait que quelqu'un commence par me fournir des explications et me dire ce que c'est cet endroit, mais personne ne prenait la peine de réponde à mes questions. Et puis, pourquoi je n'ai plus de mémoire ? 

Laissant mes pensées divaguer, je me disais que c'était sûrement le commencement d'une nouvelle vie...