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Je me réveillais dans un lit. Je les reconnaissais bien, ces lits. C'était ceux de l'infirmerie. Ce qu'il s'était passé auparavant me revint difficilement en mémoire. Le nom de Ben trottait en permanence dans mon esprit, et je n'arrivais pas à m'en détacher. Je voulais croire que tout ça n'était qu'un cauchemar et que j'allais bientôt me réveiller, mais je savais très bien que ça s'était réellement passé. Je me sentais tellement coupable auprès de Minho, et aussi honteuse de ne pas lui avoir fait confiance. Tout était de ma faute. Parce que je ne pouvais pas dire que l'on ne m'avait pas prévenue. Je ressentais tant de haine en moi, et aussi de la tristesse. Tristesse, parce que j'ai été profondément déçue par le comportement que Ben avait eu envers moi. D'ailleurs, pourquoi a-t-il fait ça ? Il m'avait paru gentil au premier abord. Mais au fond de moi, je me disais qu'il fallait forcément qu'il y ait un accroc. Tout ne pouvait pas bien se passer, quand on regarde l'endroit où j'étais.

La porte de l'infirmerie s'ouvrit, mettant fin à mes réflexions. Je tournais la tête et vis Thomas à côté de moi debout, les bras ballant. Il me sourit. Je souris en retour, et tenta de me lever. Mais dès que je me redressais, une douleur me prit dans le dos, comme si on m'enfonçait une dizaine d'épingles. Mais c'était supportable. Thomas se pencha vers moi et m'aida à me lever. Il me prit la main et m'accompagna jusqu'à un grand miroir. Je me postais devant et contemplais mon reflet.

J'avais une grosse marque rouge sur la joue, et une autre sur le menton. Je relevais légèrement mon tee-shirt et vis une autre marque violacée sur mon bassin. Je n'avais même pas envie de voir à quoi pouvait bien ressembler mon dos à présent. La douleur m'était suffisante. Il me suffisait de toucher les endroits qui me faisaient mal pour revoir Ben me frapper sans pitié, et avec tellement de violence.

- Je suis dans un sale état... , murmurais-je.

- Tu es toujours aussi éblouissante, me chuchota Thomas à l'oreille.

- Je suis pas éblouissante.

-  Si, tu es mon rayon de soleil à moi. Et les rayons de soleil sont éblouissants.

Je souris et me retournais vers Thomas.

- Et toi, tu es mon étoile qui brille dans la nuit.

Il sourit aussi et se pencha pour m'embrasser. D'un seul coup, la douleur disparut et fut remplacé par un sentiment de bien-être. C'était comme ça à chaque fois. Nous nous séparâmes et Jeff fit son apparition dans la pièce. Il me fit passer un dernier contrôle puis déclara :

- Bon, je sais que ça va pas te plaire, mais ce serait bien que tu fasses une pause dans ton boulot de Coureuse pendant deux ou trois jours, histoire de te laisser le temps de récupérer. Et, ajouta-t-il en me tendant un tube de crème, il faut que tu te passe de la crème sur le dos tout les soirs. Thomas pourra t'aider. (Il lui fit un clin d'œil.) Voilà, et surtout, repose-toi.

Je le remerciais et sortis de l'infirmerie, main dans la main avec Thomas. Nous décidons de nous mettre un peu à l'écart des autres, pour discuter en paix. Et aussi, juste pour passer du temps tous les deux.

Nous nous asseyions côte à côte au pied d'un des murs et je me blottis contre Thomas. Il entoura ma taille de ses bras, en faisant bien attention à ne pas me faire mal. Cela se voyait qu'il s'inquiétait pour moi, et c'était très mignon. Son petit côté protecteur. Il prit la parole :

- Dis... Comment est-ce qu'on va faire pour s'enfuir ? Je veux dire, comme tu peux pas courir...

- T'en fait pas pour moi, je pourrais surmonter ça. D'ailleurs, il est quelle heure ? demandais-je pour changer de sujet.

- Evana, tu n'as pas besoin de faire semblant avec moi, commença Thomas. Je sais très bien que tu t'inquiètes et que tu as peur de ne pas tenir le coup. Je sais que tu es très tourmentée par ce qu'il s'est passé avec Ben, et je sais aussi que tu te sens incroyablement coupable envers Minho. Je sais, Evana...

L'épreuve Tome 1 | La Fille Des Griffeurs [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant