Vingt-Et-Un Décembre

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Je descendis à la cuisine. Il fallait bien que je bouge. Je n'allais pas passer ma journée au lit. Parce que, depuis ce matin, je n'en étais pas sorti alors qu'il était déjà quinze heures, je n'en avais tout simplement pas la force. Je n'étais ni descendue prendre un petit déjeuner, ni un déjeuner, je m'étais contentée de rester allongée. Mais maintenant, je devais assumer mes bêtises. Jamais je n'aurais dû boire autant hier.

A la base, j'avais pris un petit verre de vin, juste par plaisir et me détendre un peu après avoir passé une journée entière sous les cris et les insultes de mon colocataire. Puis ça avait dérapé, je m'étais décidée à un autre verre, puis un autre, les effets de détente que ça me procurait étaient bien trop agréables. Et sans m'en rendre compte, j'avais descendu toute la bouteille. Mon esprit complètement grisé, qui ne réfléchissait plus avait pris la bouteille de rhum. 

Sauf que je devais en payer les conséquences, à savoir, une bonne gueule de bois. J'avais affreusement mal à la tête, tout tournait autour de moi et mes souvenirs d'hier soir étaient bien brouillés mais pas assez pour que j'oublie mes bêtises. Comme par exemple, vomir sur Winter, puis pleurer dans ses bras pour enfin lui avouer que je le trouvais sexy.

Je me fis donc couler un café bien fort, me servis un verre d'eau et sortis des gâteaux d'un placard. La lumière qu'il y avait ici me fit l'impression d'un coup de masse sur mon crâne.

- Ça va ? Tu sors enfin de ta chambre ? J'espère que tu regrettes bien la merde que t'as faite hier.

Les paroles de Winter étaient méchantes et sèches, je savais très bien que j'avais foiré alors je n'avais pas besoin qu'il me le rappelle et m'engueule comme une gamine.

- Je viens juste manger et boire un peu.

- T'as un bon mal de tête.

Je hochai le chef et commença à boire la tasse remplie de caféine.

- Tu n'as plus jamais intérêt à me faire ça. La prochaine fois tu te débrouilles toute seule, si tu termines en coma éthylique ça ne sera pas de ma faute.

Je serrai les dents. J'avais juste envie qu'il se taise et me laisse toute seule, me lamenter sur ce mal de tête affreux, que même le paracétamol ne faisait pas disparaître.

- Je ne comprends même pas pourquoi t'as bu autant. C'était juste pour me saouler hein ? J'espère juste que tu souffres bien maintenant.

Je n'avais pas besoin de ça. Pas de ses reproches qui n'allaient rien arranger et me faisait encore plus regretter ce que j'avais fait. 

Alors je me levai et allai me planter devant lui et son ordinateur.

- Winter, arrête, j'en ai marre. Arrête de me traiter comme une sous-merde. On s'est embrassé je ne sais pas combien de fois, tu t'es occupée de moi hier soir et on a couché ensemble...

Je reniflai en même temps qu'une larme s'échappa et tomba dans le vide.

- Tu sais très bien que je déteste les plans d'un soir, les relations sans sentiments.

Il releva la tête et son expression se décomposa. Il regarda mes yeux remplis de larmes. 

Ce que je venais de dire était sorti tout seul. De toute façon, j'en avais plus que marre de subir sa présence et mes sentiments en même temps, alors autant que je lui balance tout, qu'il sache pourquoi j'ai bu tout cet alcool.

- Alors pourquoi t'as couché avec moi ?

Il ne comprenait décidément pas, c'était sûr que mes larmes, les baisers que je lui donnais par-ci, par-là, le fait qu'hier soir je me sois bourré la gueule car il m'énervait, je lui avais même avoué de ma bouche ivre. Tout ça, c'était sûr que ça ne rendait pas mes sentiments visibles. Je n'avais vraiment pas envie de lui faire un dessin.

Kiss Me Under The SnowflakesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant