Kiss Me Under The Snowflakes

Neuf Décembre

Je m'étais lassée du livre que je lisais et je ne voulais pas travailler sur le manuscrit. Ces derniers jours la météo était vraiment mauvaise. Il faisait un temps de chien.

Et parfois malgré ma bonne humeur habituelle ça me baissait le moral.

J'allai m'installer aux côtés de Winter qui travaillait sur son ordinateur, installé dans le canapé en face de la fireplace et avait un beau dossier posé sur la table basse. Je m'en emparai et parcourus les pages du classeur. Toute la période où j'avais travaillé quelques années auparavant pour lui me revint en pleine figure.

J'essayais pourtant d'oublier cette année de ma vie qui a été et sera, sûrement, pour toujours la pire. Rien n'allait au niveau personnel comme au boulot, surtout au boulot, en grande partie au boulot. Le mal-être à mon travail entraînait les problèmes dans ma vie personnel. Et ça c'était à cause de mon actuel colocataire. 

- Repose ça, grinça-t-il entre ses dents. Tu sais très bien qu'il y a des choses confidentielles.

Un long soupir passa mes lèvres et je refermai le classeur.

- Tu veux de l'aide ?

Je lui proposai cela car je savais très bien qu'aux alentours de Christmas il était débordé, qu'il croulait sous des montagnes de choses à faire.

- Non, déclara-t-il sèchement.

- T'es sûr car tu m'as l'air d'être...

- Tu ne sauras pas faire.

Je me lamentai de sa froideur et sa méchanceté, je n'avais jamais compris ce que j'avais fait pour qu'il me déteste. Je m'étais mise à le détester car il était horrible avec moi et exprimait de la haine envers moi. Mais de son côté je n'en avais aucune idée.

- Je te rappelle quand même qu'on a travaillé ensemble.

- Tu as travaillé pour moi. J'étais ton patron.

- T'as toujours besoin de te sentir supérieur à moi ?

- Je te domine.

Je déglutis difficilement. J'avais peut-être l'esprit légèrement tordu, à prendre quelques expressions de travers mais au vu de son expression malicieuse je doutais fortement que ce n'était que de mon côté.

- Quoi ? Tu pensais à quoi ?, ricana-t-il.

- Rien du tout, rétorquai-je.

- T'as peut-être envie qu'on couche ensemble ?

- Je n'ai jamais rien dit de tel.

Il se rapprocha de moi, posa sa bouche contre mon cou et passa sa langue sur ma peau.

- T'en as envie...

Je m'écartai brusquement de lui, me levai et secouai la tête de droite à gauche avec énergie.

- Hors de question !

- Alors c'était quoi cette expression sur ton visage si tu n'imaginais pas qu'on était tout le deux dans un bureau et que j'avais carrément le contrôle de tout ton corps ?

Il me suivit en se levant, essayant de se rapprocher de moi.

- Peut être que toi tu te l'imagines mais ce n'est pas mon cas.

- Vraiment ?

Il approcha encore et je me retrouvai bloquée contre l'îlot de la cuisine. Pour lui échapper je m'assis sur le plan de travail. Alors il ria en secouant la tête.

- Est-ce que je te fais peur Summer ? Est-ce que, pour la première fois, je te déstabilise ?

Je secouai rapidement la tête. C'était un gros mensonge, bien sûr que s'il me déstabilisait, sinon je n'aurais pas reculé de cette façon, je n'aurais pas le cœur qui pulse aussi forte dans ma poitrine et je n'aurais pas cette sensation dans mon ventre qui reste indescriptible et inexpliqué.