Chapitre 1

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538 première âge, Nord Est Beleriand.

Accroupi, délicatement, il tendit la main afin de venir rajuster cette cape bordeaux, épaisse et chaude, sur ces petites épaules frêles. Les deux jeunes garçons avaient finalement succombé à la fatigue et dormais l'un contre l'autre dans ce vêtement trop grand pour eux. Presque timidement, il tendit ses bras pour venir effleurer ces quelques mèches sombres. D'une voix douce, il leur chuchota qu'ils étaient en sécurité. Ils semblaient presque paisibles ainsi. Son visage se tourna légèrement afin de pouvoir observer du coin de l'œil ces pieds qui vinrent s'arrêter à côté de lui. Lentement, l'elfe brun se redressa et détacha son regard gris clair de ces deux jeunes garçons pour venir les poser sur son frère qui les observait avec une certaine tendresse.

Maglor : « Il est temps que tout cela s'arrête »

Maedhros : « J'en ai conscience, Maglor. Mais parfois ça m'habite et me consume de l'intérieur... »

Avoua-t-il en abaissant les yeux avant de se tourner vers son frère et affronter son regard déterminé.

Maglor : « Cette promesse était un poison. »

Maedhros : « Nous n'avions pas le choix. »

Maglor : « Maintenant nous l'avons. Je vais prendre ces deux garçons avec moi, et les élevés comme mes fils. »

Maedhros : « Ils ont l'âge de ta fille, mais es-tu bien sûr de »

Maglor, le coupant : « Oui. Ces deux enfants n'ont rien à voir avec tout cela. Comme ma fille. Il est hors de question qu'ils aient à subir cela une nouvelle fois. »

Ils s'éloignèrent un peu des deux et les deux jeunes frères, pas encore si profondément endormis s'échangèrent un regard comme pour se dire « tu crois vraiment qu'on est en sécurité ? ». Seulement, ils étaient trop petits, jeunes, faibles et épuisés pour se poser des questions et chercher à lutter. Ils ne pouvaient qu'attendre et voir ce qui allait se passer.

Une nouvelle nuit allait encore se coucher et une petite fille, ses cheveux châtains en tresse, avait grimpé sur le rebord de la fenêtre de la bibliothèque afin d'observer dehors, impatiente. Sa gouvernante arriva pour lui servir une tisane avant de l'amener à sa chambre, elle entra, souriante, dans la pièce, le plateau dans les mains. Rapidement, elle se figea en voyant la petite si proche du bord.

Vana : « Mademoiselle !! »

Elle se précipita, lâchant le plateau sur la table avant de venir l'attraper et la tirer en arrière.

Miswa : « Vana ! »

Râla-t-elle, frustrée de ne plus pouvoir observer le chemin qui menait à chez eux.

Vana : « Vous savez que c'est dangereux ! »

Miswa : « Mais non ! Et je sais que papa ne va pas tarder »

Vana : « Père, il faut dire père »

Soupira-t-elle. La jeune elfine se pinça les lèvres. Vana avait beau avoir beaucoup de chose à lui apprendre, la petite n'aimait pas qu'elle lui demande d'être distancié avec son père. C'était son père. Son ami. Son héros. Il était la personne qu'elle aimait le plus et la seule personne qui arrivait à lui faire ressentir ce qu'était l'amour inconditionnel. Cet amour qu'ont profondément les parents pour leurs enfants. Ces rares moments où il la prenait dans ses bras et l'étreignait avec tendresse... Ces moments, elle les chérissait plus que tout.

Vana : « Prenez votre tisane et après j'irais vous coucher »

Elle s'assit alors correctement et attrapa la tasse de ses petites mains pour boire doucement. Après une gorgée, elle observa le liquide aux reflets légèrement dorée, la fumée si discrète qui émanait de la boisson. Sagement, elle s'apprêta à prendre une nouvelle gorgée quand des hennissements attirèrent immédiatement son attention. A peine sa gouvernante les entendit-elle, qu'elle vit la petite poser rapidement sa tasse et se précipiter vers la fenêtre. Ses cheveux manquèrent de s'hérisser sur son crâne de frayeur. Elle posa à son tour sa tasse et se jeta sur elle afin de la ramener sur la pièce.

MiswaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant