dans L’ÉCLIPSE du soleil, darius griffonnait au coin d’une carte à jouer perdue entre restes de tabac froid et mégots éteints. darius c'était un ARTISTE, un troubadour et un pantin qui jouait des ombres et des couleurs. darius peignait la passion et la SENSUALITÉ qu’ernest lui offrait, dans le vent chaud des pensées torrides des soirs d’étésmais l’été s’est ÉTEINT. et darius, lui, pleurait les vestiges du soleil que son corps abritait. ses cris chauds et fiévreux déchiraient l’aube des corps morts. quand à ernest, il portait les formes avares d’un corps d’homme qui transpirait le mépris. ces corps d’hommes qui durent une vie toute entière peut être, mais qui ne faisaient qu’alimenter la peur d’errer seul dans l’hiver
darius et ernest étaient assis sur un canapé rouge taché de bière et d'alcool MAUVAIS. ils vivaient leur vingt-deuxième novembre. un novembre égaré dans leurs paroles sages et vaguement bancales. ils venaient de faire L’AMOUR sur des carnets déchirés, des poèmes ratés et des chansons sales et mal écrites.
la fenêtre était ouverte, fébrile et innocemment belle. elle ignorait tout de la violence du dehors
« — tu penses qu’on va rester encore longtemps dans cette piaule sombre et mal foutue ? » s’était exclamé darius avec sa voix d’éternel révolutionnaire
« — j’en sais rien. j’veux pas quitter cet appart’ et ce qu’on a fait de lui » lui avait répondu ernest, noyé dans les souvenirs que les murs déchirés lui rappelaient.
cet appartement de la rue montorgueil avait abrité bien des colères. en effet, ernest et darius avaient fait de lui leur SANCTUAIRE abîmé, décorant ses murs de leur HARGNE et de leurs envies de crier.
ces deux humains, s’aimant depuis longtemps, éternels AMANTS et rêveurs affamés avaient appris ensemble à étreindre la lumière de leurs maux noirs et immortelsles deux garçons divaguaient entre leurs pensées et la MUSIQUE qui faisait trembler les murs et hurler les voisins fatigués de leur boucan PASSIONNEL. un vinyle de post punk tournait inlassablement sur la platine, ne laissant plus le temps aux sillons d’apprécier la CARESSE du diamant.
« — darius ? le premier NOVEMBRE m’a agressé au réveil. j’ai froid et mon corps quitte lentement le soleil. il faut partir TUER la nuit et errer dans le noir de l’hiver grandissant. faut aller retrouver les âmes cassées, on doit affronter nos envies d’aimer » avait lancé ernest d’une voix tremblante, semblant dépassé par les enjambées grandissantes de l’hiver dans son coeur. son corps nu reposait sur la toile du canapé GRINÇANT. le vent sifflait et s’échappait de la fenêtre entre ouverte, ébranlant les papiers froissés par l’orage
« — j’avais oublié l'existence de la douleur ces derniers mois. ça fait mal de réentendre son nom. son nom de BOURREAU qui s’est amusé trop de fois à manger nos larmes et notre IVRESSE » avait répondu ernest en laissant ses cheveux rouges griffer la pâleur de son teint blanc
le silence PROFANAIT les pétales des roses déjà fanées. l’absence de paroles régnait sur les corps NUS des jeunes garçons. ernest et darius ne voulaient pas laisser leur peur des feuilles séchées abasourdir le peu de SOLEIL qui restait en eux. leur dos était tordu, leurs formes internes et leur peau lacérée par les larmes et leurs aléas.
le vinyle tournait dans le vide. la nuit était porteuse de NÉVROSES et D'EXTASES limpides comme le clair de lune. les voix s’étaient tues, comme pour laisser le silence remplir la MÉLANCOLIE. semblable à un loup prêt à attaquer sa PROIE novembre attendait là, pendu au bout des larmes des perdus.
« — prépare toi à être arrêté pour MEURTRE, non assistance à personne en danger et abus de faiblesse. prépare tes armes et tes cris, on s’en va tuer le BOURREAU de nos rêveries.» la voix de darius résonnait encore dans le silence. les murs ne tremblaient plus, certes, mais ils furent ébranlés par cet élan de haine et d’immense envie de buter le noir du noir et le nuit des cieux
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ét(r)eindre la lumière
Poesieernest et darius étaient allés étreindre les rayons de novembre pour apprendre de ses lumières desséchées l'éclipse du soleil était rouge et bleue, entre les corps nus et les peurs du noir rugissant. novembre c'est la course des peaux blessées, c'e...