le matin était ROUGE. il flamboyait dans l'aube, lentement, sans se soucier de son amie la nuit qui s'en allait EMBRASSER la lune. la ville était SALE. la ville était dure. la ville était insurrections, pleurs et révolutions CONDAMNÉES. elle semblait ne pas s'être remise du CHAOS que le noir avait semé dans ses sillons. les trottoirs étaient pleins de travailleurs acharnés. les humains pressés qui ne vivaient que dans leur luxure et dans le cadran des montres trop chères pour être un jour achetées. ils se BOUSCULAIENT, sans la submersion sans fin des âmes. ernest et darius avaient des restes de DANSES coincés dans l'estomac. ils avaient besoin de vomir leur nuit BLANCHE avec des mots enragés. quand la poésie s'impose leurs "je t'aime" défient la PROSE.
« — j'ai imprimé les doigts POINTÉS des danseurs ébahis dans mes pupilles. putain darius, ils étaient sans VOIX !» s'était exclamé ernest en mimant la foule passionnée de ses mains remplies de PEINTURE. il prenait tout l'espace que le goudron lui offrait, en dérangeant quelques cadres et quelques acheteurs qui avaient les yeux rivés sur leurs illusions de plaisir perdu, dans les rues bondées de silence. les humains n'éxistaient que dans l'ignorance des baisers SOMBRES et dans la folie des coeurs gravis par l'anxiété.
« — si j'étais toi je garderai mon EXTASE pour plus tard. ces gens qui nous ont APPLAUDIS hier soir n'acclamaient que le torrent de haine qui gisait dans leurs yeux.» avait rétorqué darius sur son ton FROID et dans sa sagesse habituelle.
« — quand est ce que les gens viendront crier révolution à nos côtés ?» avait demandé ernest, remplie de MÉLANCOLIE oubliée au détour des VERRES.
« — quand ils arrêteront d'appréhender l'amour enfantin. l'adulte est un enfant dont les rires se sont cassés la gueule tu sais. » lui avait répondu darius, froid et IMMOBILE dans le vent GLACIAL de novembre.
le vent caressait les paroles des jeunes amoureux. leur envie FOLLE de sauver la lumière dans les yeux des gens ne s'éteignait pas face à L'IMENSITÉ de cris que cela leur demandait. ils parcouraient les rues parisiennes sans aucune connaissance de leur chemin. la capitale les faisait VOMIR de DÉGOÛT mais ils restaient dans son immensité qui était, néanmoins, source D'ADRÉNALINE quand ils étaient amenés à la découvrir.
ils avaient besoin de revoir les humains BLESSÉS et ÉBRANLÉS par la tempête. novembre sonnait son cinquième jour. la fatigue butait les corps. mais il fallait tenir, il fallait rester accroché aux ÉPAVES que la vie nous offrait à tours de bras.
leurs compères abîmés se retrouvaient en plein paris, dans un théâtre de cinquième qu'ils avaient renommé le MAUDIT.« — j'ai envie de serrer les frères et les soeurs dans mes bras une nouvelle fois darius. leur force me manque. je ne veux pas me laisser les voir tomber sous L'OURAGAN de l'hiver.» avait demandé le garçon aux cheveux rouges, perdu dans les COURBES de l'hiver grandissant
« — une SOIRÉE au théâtre ça te dirais ? on va aller serrer leurs maux dans nos bras. on s'en va leur hurler D'ÉTREINDRE la lumière très très fort. on va retrouver l'éclat BRILLANT et excitant des soirées d'hivers gris. » lui avait répondu darius en faisant de grands gestes PASSIONNÉS
la journée ne faisait que commencer mais les amoureux RÉVOLUTIONNAIRES avaient déjà la RAGE au ventre. une rage qui met tout humain à terre. une rage qui fait mal aux TRIPES tellement elle tire fort sur nos boyaux torturés. la rage qui TERRASSE l'absence que le froid crée dans les cœurs en pleurs. la rage, IMMORTELLE, PATHÉTIQUE, la rage qui, dans l'élan des corps tordus, absorbe les CRIS et la COLÈRE de l'espèce humaine toute entière.
ils avaient VAGABONDÉ en pleine ville jusqu'à ce que le soleil, alors à son ZÉNITH, ne commence à décliner vers le CRÉPUSCULE. la clarté FUYANTE s'abattait sur leurs ÉCHINES, comme pour briser leurs rêves de calme dans la tempête. ils allaient au MAUDIT, ce lieu connu par tous les FÊLÉS de la capitale mais dont les gens heureux se forçaient de taire le nom.
le garçon aux cheveux rouges s'était alors exclamé :
« - MESDAMES et MESSIEURS, ce soir la plus belle des pièces est jouée au théâtre des maudits. nous allons, rien que pour vous utiliser nos CORPS et notre PEAU pour vous conter comment, avec acharnement, attraper la lumière »
ernest JUBILAIT. il était empli d'une joie immense rien qu'à l'idée de retrouver les corps CASSÉS qui l'ont tant accompagné.
ce soir, maudits sont les MAUX dits tout bas à l'oreille des DÉMONS.
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ét(r)eindre la lumière
Poesíaernest et darius étaient allés étreindre les rayons de novembre pour apprendre de ses lumières desséchées l'éclipse du soleil était rouge et bleue, entre les corps nus et les peurs du noir rugissant. novembre c'est la course des peaux blessées, c'e...