xix - la tendresse terrasse quelques éclats d'audace

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le goudron était froid et fissuré dans toute sa longueur par le fracas rouge des quelques rayons que le soleil laissait traverser les nuages. la ville débordait d’humains. ces humains méprisants qui ignoraient tout des infamies que novembre faisait pleurer aux ecchymoses, celles qui prenaient places sur les peaux meurtries et mal aimées dans leur entièreté la plus complète.

aramis entrainait les deux amoureux dans un paris grandiose et resplendissant d’une joie fraîchement fanée, certainement, mais tout de même langoureuse.. ils avaient franchi la porte de son appartement, un maigre studio habité par la musique, quelques affiches au mur et des instruments qui grouillaient de toutes part.

de grandes étagères étaient habitées par des pochettes de vinyles aux recoins cornés par l’ivresse des soirées sombres passées à donner de sa sueur sur les planchers maudits. le jeune humain avait sorti un disque de son vêtement cartonné pour lui faire frôler la feutrine qui couvrait délicatement la platine. le diamant se déposait doucement dans les sillons du vinyle orangé, disque qui appréciait les caresses éphémères de la pierre sur sa peau nue.

« — depêche mode ! » s’était écrié ernest, un large sourire aux lèvres. « tu ne pouvais pas mieux faire aramis, la répercussion de ces basses donne une envie fauve de danser, et d’exister, autrement que dans son propore corps. » avait dit le jeune musicien, emerveillé devant l’eternelle rotation du disque sur la platique qui lui servait de tombe décorée par des chansons douces et boulversantes. 

« — j'ai envie de défier rageusement les regards en quittant mon corps au bord du précipice pour quelques heures » avait murmuré darius, haletant, se balançant timidement sur le boucan de passion qui faisait crier les voisins mécontents.

« — quitter sa chaire trop morose pour éxister et aller s’enfuir dans la lumière des lampadaires attendris par le noir. c’est une idée qui ne se refuse pas » avait surencheri le garçon aux cheveux rouges, le sourire aux lèvres, sourire que darius s’était empressé d’aller effleurer, en signe d’acquiescement.

les trois jeunes humains se trouvaient dans la seule pièce qui composait le maigre appartement d’aramis. un des murs était orange, et couvert de posters déchirés portant quelques fois le corps du musicien poète comme acteur princnipal. des fragments de papier froissé décoraient bancalement le plancher, comme synonyme de la colère des jours perdus. depêche mode résonnait dans les frissons qui couraient sur quelques morceaux de peau nue, en omettant, quelques fois, d’embrasser la violence qui coéxistait avec la beauté.

« — je veux des yeux colorés et des jupes féminisées sur un corps d’homme défiant les codes des genres exentriques. tu as de quoi faire ça aramis ? j’ai envie de faire suffoquer les passants dans leur haine désahabillée par notre audace » avait
demandé darius en faisant de grands gestes maladroits mais remplis d’une tendresse terrassante.

« — j’ai de quoi nous faire huer en pleine rue, si tu y tiens, mais je ne pense pas que l’humain aime les garçons maquillés et les corps dont l’identité de genre est incertaine » avait-iel répondu, le viage grave et bientôt rempli de larmes douces, pour ernest et darius mais artificielles pour les autres

« — aramis, ne pleure pas pour ces regards » avait tendrement chuchoté darius à l’oreille de saon ami.e, lae prennant de façon tendre et innocente dans ses bras. « ne veux-tu pas affronter leur défiance ? je crève d’envie d’anéantir la douce mélodie de leurs émois binaires et remplis de fadeur. viens avec nous pour maquiller de nouveau ton visage, sans peur des représailles que le froid s’entête, souvent, à nous faire dévorer dans la lenteur du soleil et de son retour à la vie. »

aramis souriait d’un sourire fébrile, presque illusoire, de peu, mais réel, néanmoins, dans son intensité la plus furieuse. iel s’en était allé.e chercher des crayons colorés, des palettes fluos et des jupes, à profusion, pour s’amuser des regards sombres et offusqués du froid qui chantonne mélodies et slogans étriqués.

c’était le visage encore parsemé de quelques larmes qu’aramis maquillait les paupière closes avec agilité, mélangeant les traits de bleus éléctriques et ceux de rouge dans un orage de couleurs ensoleillées et respirant les vibrations profondes de l’euphorie. les visages tuméfiés par le violence de novembre étaient, dans les filaments de la musique trop rapide, vétus d’expressions douces à en crever sous des stroboscopes colorés.



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