la façade du bâtiment était DÉGRADÉE par le froid des cœurs qui occupaient son intérieur. un grand PARVIS couvert par un toit de BÉTON s’imposait dans sa devanture. quelques mots étaient gravés sur les murs, des restes de soirées GRISES vécues par ernest et darius, au coin de la nuit SOMBRE
« — tu te souviens de notre nuit de février dernier passée là dessous ? » avait demandé ernest à darius en prenant le temps d’observer l’édifice qui siégeait sous ses PUPILLES.
« — je me souviens de nos escapades musicales et de nos MAIGRES corps qui fuyaient désespérément la PLUIE. » avait répondu darius, lentement, à son amoureux ÉBAHI
« — l’hiver fait revenir dans de bien beaux endroits. » lui avait répondu le jeune révolutionnaire, les yeux couverts par un voile AMOUREUX rempli de SENSUALITÉ. « on rentre ? il caille, je n’en veux plus de ce froid destructeur.» avait-il ajouté sur un ton mécontent et SARCASTIQUE, ne changeant pas tellement ses vilaines habitudes de FROIDEUR.
les deux jeunes hommes avaient lentement poussé la grande porte en bois qui s’imposait devant eux. le théâtre était GRANDIOSE. les sièges rouges étaient déchirés par la colère. leur rembourrage s’était étalé un peu partout sur le sol, recouvrant le parterre de moquette abimée. le plafond était tapissé d'ampoules imposantes, source de lumière INFAILLIBLE et soignant les cœurs.
sur la scène, un humain aux cheveux noirs et bleus semblait défier toute la SPLENDEUR du noir face aux quelques spectateurs ébahis, assis en cercle autour de lui. il semblait FRÊLE et sans réelle attache au sol, car trop bancal et SUPERFICIEL pour soutenir le poids de ses peines. deux longs rideaux rouges habillaient les limites de la scène, en descendant gracieusement toucher le sol de leur tissu rougis et déchiré par le SANG des âmes cassées.
darius s’était avancé dans les allées de sièges abîmés et était allé rejoindre le public. ernest lui, s’était laissé bercer par les mots que le PERFORMEUR déclamait à tour de bras, PERCUTANT les corps blessés qui reposaient à ses pieds.
« — on contemple la mort
s'étendre
sans conscience,
ni même besoin,
de SUSURRER l'hiver aux étoiles.
la vie existe sans devoir d'envahir l'espace public, qui lui même, ignore tout des baisers furtifs. »les mots fuyaient des gorges, comme un CRI de désespoir qui envahissait violemment l’espace. le jeune artiste sur scène avait à peine terminé de DÉCLAMER ces mots que darius, lui, envahissait sur ses paroles en colère. il était ESSOUFFLÉ, ses mèches bleutées se balançaient au rythme de son coeur en LARMES.
« — on apprend à marcher
dans les ronces,
celles qui déchirent l'aube,
(si fort),
qu'on en oublie de se réveiller de nos cauchemars.
novembre DÉSUNIT.
la sauvagerie nous submerge.
lentement. sans oublier la passion des matins NUS, dévêtus de tout besoin d'appréhender la douleur. »la voix rauque du poète résonnait dans la salle. ernest l’avait rejoint sur scène pour mieux HURLER leurs maux à ses côtés. ils étaient artistes des jours et de la nuit et mendiants de mots durs à CRACHER à la GUEULE des maudits.
après avoir repris son souffle dans une grande respiration, darius avait lancé ces quelques mots à son ami ARTISTE avec qui il venait de partager la scène « — toujours les mêmes COLÈRES en or qui résonnent, le monde devrait admirer ton CORPS cassé aramis. »
« — merci d’être venu nous rendre visite les mecs, on avait peur pour vous et vos larmes. vous m’avez manqué.» avait gentiment répondu lae dénommé.e aramis, en rabattant ses pleurs dans sa GORGE lacérée par la peur pour ce soir.
« — c’est un plaisir de venir réparer les corps avec vous » avait crié une fille à la peau GRIFFÉE qui attendait dans le cercle d’humains CASSÉS.
« — putain, merci. on a des choses à vous dire. de l’espoir à BOUFFER ce soir et des bières à descendre dans L’OBSCURITÉ de nos DÉMONS.» avait-répondu ernest en volant sauvagement les mots que darius allait faire fuir de sa bouche, déchirée par quelques COUPURES et quelques traces de sang séché.
les corps JUBILAIENT. ils attendaient ces envies de soleil depuis longtemps. c’est dans ce THÉÂTRE du cinquième que les révolutions se mettaient en marche en revendiquant les envies D’ART et de LUMIÈRE. ernest et darius s’étaient regardés, les lèvres en sourire et les sourires dans les lèvres en regardant cet endroit sous toutes ses coutures pour imprimer ses idéaux BANCALS sur leurs peaux, et surtout pour embrasser chaque corps présent ici ce soir, prêt à affronter les tempêtes.
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ét(r)eindre la lumière
Poetryernest et darius étaient allés étreindre les rayons de novembre pour apprendre de ses lumières desséchées l'éclipse du soleil était rouge et bleue, entre les corps nus et les peurs du noir rugissant. novembre c'est la course des peaux blessées, c'e...