viii - théâtre février dans les corps orageux

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la nuit semblait ne plus jamais finir. le théâtre s’était vidé des âmes qui l’habitaient INEXORABLEMENT. il ne restait plus qu’ernest et darius, assis dans un coin du grand parvis qui se dressait au devant du BÂTIMENT.

cet endroit sentait le RÉCONFORT de la fatigue. il abolissait les envies D’AFFRONTER l’ivresse autrement que par l’amour. il était grand, abrité par les pluies et les orages de JUILLET, qui n'étaient plus que tempêtes DESTRUCTRICES quand novembre chantait ses passions. c’est alors munis de leurs corps LOURDS et ALCOOLISÉS que les jeunes révolutionnaires respiraient dans la nuit pluvieuse, VIOLETTE et ILLUSOIRE, comme un soir teinté d'espérance

« — je n’arrive pas à aimer ces GOUTTES de pluie qui s’effacent dans l’ombre des RÉVERBÈRES. » avait dit ernest de sa voix brisant le silence des CLIQUETIS entêtants de l’orage. il était ivre de tendresse et d'envies FORTES d'exister.  

« — je ne comprends pas pourquoi tu as aussi peur des choses dites TRISTES ernest. viens plutôt apprendre à jouer avec la MÉLANCOLIE pour la rendre heureuse avec moi » se plaignait darius en regardant la pluie BATTRE le goudron un peu trop pleurnichard.

« — comment veux-tu faire revenir le soleil quand le ciel se BRISE sur ton cou ? quand il casse l’espérance si fort que plus personne n’en ressort VIVANT. » se lamentait le jeune garçon sur un air qui DÉPLORAIT la nuit.

« — t’es un POÈTE toi, ça s’entend. j’aime les mot que tu fais voler dans le MOCHE. je ne te promets pas du soleil pour ce soir mais au moins quelques SOUPIRS comblés et égarés au coin de nos corps faibles et DÉNUDÉS. » avait répondu darius en dessinant un large sourire sur ses lèvres et en commençant à EMBRASSER lentement ernest sur le coin de ses membres. il avait esquissé une empreinte de surprise futile avant de s’abandonner à la folie des CORPS qui s’attirent.

ils n’aimaient pas se dire je t’aime. ernest et darius vivaient dans le perpétuel combat que l’on mène contre la mort. ils vivaient dans l’amour qui fait SURVIVRE plus que VIVRE, dans l’art un peu TORDU et dans les baisser décorateurs qui manquent de passion. ils se pavanaient aux côtés de ceux qui boivent pour plaire et qui meurent pour SÉDUIRE. ils apprenaient des mots tordus et mal aimés pour mieux se les JETTER au visage, une fois l'heure venue.

leurs corps étaient NUS. posés sur le BITUME. regardant la pluie dégouliner et le toner se déchaîner contre eux. la LAIDEUR fuyait sauvagement leur peau abîmée pour ne plus avoir à rester à la lisière de celles brûlées par L’IVRESSE. ils étaient désirés par les frissons que le froid glissait entre chair de poule et chaleur des émois perdus.

darius embrassait ernest de toute part. il empoisonnait ses soupirs pour faire d’eux la plus belle des MÉLODIES. quand ils faisaient l’amour dans le froid de novembre, c'était leur chaleur MALADIVE qui s’occupait de combattre contre la mort. les corps se renversaient maladroitement. ils se COGNAIENT et abîmaient le peu d’ignorance qu’il restait encore dans leurs PLEURS.

le froid remplissait les coeurs en EFFUSION. ils ignoraient tout de l'amour incertain, celui qui pleure la beauté CÉLESTE des soirs tristes et amoureux. leurs corps étaient en SYMBIOSE, futile, certes, mais assez violente pour déchirer l'aube ROUGEOYANTE des soirs TRISTES.

en plein coeur de leur FRÉNÉSIE darius avait chuchoté à ernest : « — tu vois, tout est plus délicat quand tu oublies qu’un sourire peut exister en plein coeur des plus horribles INFAMIES »

en effet, ernest souriait d’un plaisir COMBLÉ. les couleurs s’égaraient devant la fusion de ces deux êtres humains vivant l’amour, oui, celui des THÉÂTRES de nuit et des quotidiens de jour.

la JOUISSANCE coulait le long de leur nuit faite pour être blanche en oubliant bien-sûr la fatigue vide et dévorante. il fallait affronter les peaux NUES et leur PUDEUR sans défaillir devant les intimidations qu’elles procuraient. le parvis du théâtre était inondé D'ALLÉGRESSE et de violente légèreté. les anomalies avaient quitté le ciel, le laissant DÉVÊTU de tout sens de L’ORAGE.

les soupirs s’étaient éteints. c’est dans L’EXPLOSION de PASSION qu’ernet et darius ont montré à la lumière qu’elle était digne de les habiter pleinement. le flou de leurs ÉMOIS avait invité le froid pour qu’il se niche dans leur NUDITÉ. la rue était vide, comme seul témoin de cette nuit rescapée des CHUCHOTEMENTS glacés de novembre. ce soir la plus belle des pièces avait été jouée au théâtre, sans foule ACCABLÉE ni spectateurs envahissant, offrant quand même aux PAVÉS une danse PASSIONNÉE.

ét(r)eindre la lumière Où les histoires vivent. Découvrez maintenant