xv - la foule embrasse la folie des corps en mouvement

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les lumières divaguaient et allaient se perdre dans les INFIMES recoins que le noir tentait de faire oublier. les corps semblaient s’être disposés d’eux mêmes dans la FOSSE, chacun essayant comme il le pouvait de se faire une MAIGRE place au milieu de cette vague d’humains ENVAHISSANTS. darius scrutait avec envie la multitude de visage OBSERVABLES depuis l’arrière scène et son rideau rouge en velours, ce rideau ayant abrité les ESCALADES musicales les plus folles.

« — la foule, c’est un BAROMÈTRE à ÉMOTIONS, une avalanche de SUEUR et une CASCADE d’émotions folles et audacieuses » avait dit le jeune garçon de sa voix cassée par les nombreux COUPS que l’air froid lui infligeait.

ses paroles s’étaient perdues dans la GRANDEUR du noir SALLE. une infime envie de dompter les SENTIMENTS des spectateurs avait remplie le coeur des deux garçons alors qu’aramis se TUAIT à la scène, laissant la rage COULER lentement contre les instruments qui passaient entre la légèreté de ses doigts. iel se laissait prendre au jeu terrible des LARMES mises en VRAC et des corps que la puissance DÉMENTELLE. c’est les lèvres embrassant le micro et ses membres se pliant à la frénétique danse de ceux qui s’emprisonnent dans leur musique qu’iel dansait sur une scène DÉNUÉE de sens.

vide

APOTHÉAUSE

et MORT du MONDE

(les mots sont maîtres quand il s'agit de détruire encore plus profondément)

les APPLAUDISSEMENTS retentissaient. les battements de coeurs étaient eux, réduits à néant par le silence. le noir était envahissant. comme un vide éclair qui percutait violemment la présence humaine et les baisers VOLÉS à la foule ensevelie par les peines multiples.

les pas d’ernest frôlaient avec grâce le sol lisse et trop brillant de la scène de L’OLYMPIA, cette salle aux reflets ROUGES et mauves qui se TERNISSAIENT dans l’automne. quand la musique faisait vibrer les pleurs, c’était sa FRÉNÉSIE musicale qui explosait la beauté des yeux ébahis.

son VIOLON était posé sur sa CLAVICULE et son auriculaire se déposait délicatement sur son archet. une première note vibrait alors, dans son IMMORTALITÉ la plus profonde. les cordes se pliaient au jeu et à la danse des doigts qui ne savaient plus comment se perdre dans la musique. ernest était habité par les PROFONDEURS noires et sombres des multiples résonnances de son instrument brisé par la foule.

ernest et darius jouaient avec toute la FUREUR du monde dans leurs gestes, en attendant que le sol se BRISE sous la puissance de leur performance. aramis regardait leur SUEUR glisser sur leurs fronts du coin de l’oeil, perdu.e entre jalousie MORBIDE et désir de comprendre comment une telle explosion pouvait être fabriquée en direct.

darius était étendu sur la scène, laissant les multiples VIBRATIONS l’envahir progressivement. ses pupilles s’affolaient à la vue du public, ce public qui sautait et faisait BRÛLER toutes les envies de vivre qui composaient un CORPS.

sa BASSE était posée contre son ventre. elle faisait résonner ses ENTRAILLES pour qu’elles s’habituent aux tremblements de terre que le froid impose, parfois, quand le noir devient trop SOMBRE. ses doigts couraient et s’échappaient sur le manche en bois, en essayant d’échapper aux maudits TROUS NOIRS qui s'étaient non loin sa mémoire.

la salle était SOMPTUEUSE. c’était au milieu de cette fosse que quelques baisers frêles et immortels NAISSAIENT, quelques fois, au détour des grands regards ébahis et des maux doux. les humains S’entrechoquaient violement, comme pour oublier les rester des BIÈRES qui dégoulinaient au coin des lèvres. parfois, un corps en bousculait un autre, dans toute l'innocence nécessaire pour effleurer et apprivoiser les éclats de VIOLENCE.

la musique explosait, violemment. elle était génératrice de beauté puissante et DESTRUCTRICE, de baisers mortels et lèvres DESSÉCHÉES.

les deux amoureux trônaient dans la salle et faisaient fuir de leurs instruments une cascade PERFORATRICE de bonheur. ils avaient quitté la scène une fois les applaudissements et leur euphorie ayant rententie. quelques légères notes filaient encore entre les doigts d'ernest, son violon encore légèrement posé sur son épaule. l’entierté de son corps tremblait, de l’extrémité de ses doigts à la paroi de son coeur. darius l’avait regardé et s’était écrié :

« — je crois que novembre a définitivement pris peur. j'ai vu le SOLEIL et toute sa lumière dans les yeux des spectateurs amochés ! je suis fier de toi ernest, merci pour ton COURAGE »

les lèvres du jeune homme avaient DESSINÉES un joli sourire, avant qu’elles ne s’en aillent érafler celles du timide violoniste.

aramis s’était joint à eux, quelques minutes plus tard, les félicitant pour leur art FURTIF et entêtant. iel leur avait alors proposé d’aller rejoindre la FOULE, le temps d’achever cette soirée de novembre déjà en LAMBEAUX.

ét(r)eindre la lumière Où les histoires vivent. Découvrez maintenant