xii - photomatons et ecchymoses révélées

11 4 4
                                    

montmartre se déroulait sous les pas légers des inconnus parcourant ses ARDEURS. les souffles étaient encore COURTS, toujours ABOLIS par l’angoisse DÉGRADANTE qui s’était SAUVAGEMENT abattue sur les corps d’ernest et darius. les respirations du froid venaient calmer lentement, dans la douceur, les fragments de TENDRESSE que le métro et son OPPRESSANTE mélodie avaient DÉROBÉS. 

la capitale grouillait d’envies de fuir et de s’étendre lentement au pied de ses VICES destructeurs de FOLIE. la ville donnait aux jeunes garçons cette IRRÉPRESSIBLE envie de déconstruire leurs MAIGRES et ÉTROITES larmes. ces larmes là qui malgré leurs COLLISIONS contre les murs ne voulaient pas se briser.

il était là, devant eux, le PHOTOMATON des premiers BAISERS et des rires dont on se sert comme BOUCLIER. quelques passants effleuraient le rideau de velours qui protégeait la cabine des regards voyeurs, ces regards qui s'intéressaient de trop près à l’intimité qui s’installait une fois assis sur le petit tabouret de bois qui trônait à l'intérieur.

« — tu es prêt à collecter des fragments de photos FLOUES d’inconnus et leur BEAUTÉ ?» avait doucement demandé ernest à darius, assis sur un banc à proximité du photomaton, pour ne pas se faire entendre des humains passant devant eux.

« — comment ne pas être prêt pour regarder la DOUCEUR et ses détails filer devant ses yeux ÉBLOUIS par cette resplendissante mélodie ?» lui avait répondu darius, en mimant avec ses mains le FLASH des appareils.

une jeune fille aux cheveux ROUGES s’était élancée la première devant le balais des regards indiscrets. ses pieds se laissaient apercevoir au dessous du rideau rouge. elle était douce et DISCRÈTE, comme si rien au monde n’aurait pu, à ce moment-là, détruire le sourire IMMOBILE qui siégeait sur ses lèvres lors de la découverte de ses photos jaunies à cause du PAPIER de qualité MÉDIOCRE.

ernest et darius semblaient ÉMERVEILLÉS par les sourires sincères qui défilaient au près de leurs regards. quelques personnes non satisfaites de leurs clichés les réduisaient en MORCEAUX pour les faire VALSER contre le vent. c’était alors une course poursuite d’adrénaline qui prenait place. les deux garçons REPÊCHAIENT les petits morceaux de papier glacés qu’ils pouvaient retrouver et offraient au vent ceux qu’il désirait garder.

un jeune humain aux cheveux courts, légèrement BLEUTÉS et aux yeux MAQUILLÉS s’était alors avancé timidement vers la cabine. il avait l’air de ce genre d’humains NOYÉS qui étalent les HÉRÉSIES au détour des rues sombres et silencieuses.
il portait une longue jupe à CARREAUX, sertie de quelques trous à la portée non maîtrisée. ils semblaient vouloir s’étendre INFINIMENT, pour mettre à nu sa peau écorchée et MAL AIMÉE. il était resté longtemps face à l’objectif. ernest et darius attendaient patiemment, sur leur banc, de voir son VISAGE à sa sortie du photomaton.

il était comme ravagé par quelques fines LARMES, qui se suffisaient à elles mêmes pour détruire la joie de la découverte de son reflet. la contemplation de soi DÉCHIRE, parfois. il est vrai que dans les pleurs il est plus beau de se regarder. on observe son visage FLOU et maltraité par notre DÉGOÛT de nous même.

à la vue des BIJOUX humides qui décoraient ses joues darius avait envisagé le temps d’un Frêle seconde aller voir ce qui se cachait derrière ce visage incertain.
il s’était levé et avait marché en direction de l’être humain aux larmes d’or. le RIDEAU rouge se laissait bercer par la longue VALSE du froid tandis que darius bouillonnait d’espoir à revendre et à offrir à tour de bras.

c’est alors la main posée sur son épaule qu’il avait découvert le visage d’aramis, MEURTRI par la photo destructrice qu’iel venait de prendre. ses yeux maquillés avaient du mal à s’ouvrir entièrement. son visage était TUMÉFIÉ. rempli de COULEURS et d’arc en ciels mal aimés

« — tu es belleaux dans cette jupe aramis. et sur cette photo aussi, d’ailleurs . c’est surprenant de te voir ici. viens te noyer dans mes bras. viens oublier les ECCHYMOSES des incompris dans une étreinte infinie.» avait lentement chuchoté darius à l’oreille de saon ami.e qui, à l’entente de ces mots, s’était violement précipité contre son CORPS

les photomatons reçoivent parfois les COUPS de ceux qui osent défier les regards. l’instant SOMBRE et POÉTIQUE qu’est la contemplation des corps brisaient certaines des LARMES de nos deux observateurs. c’est alors au sommet de montmartre que le temps s’était arrêté, au milieu d’une étreinte que rien ne pouvait sembler DÉCHIRER.

ét(r)eindre la lumière Où les histoires vivent. Découvrez maintenant