ii - poésie fébrile des matins nu

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les deux garçons s’étaient enfuis dans les vapeurs de la nuit rouge et jaune, bouteille de bière à la main et éclats de VERRE dans le cœur. aujourd’hui ils sont enfants. aujourd'hui ils sont tirés éteints et sourires mornes. aujourd’hui, en plein coeur de novembre, ils s’en vont loin dans les souvenirs de juin pour ASSASSINER leurs cauchemars de nuit noire.

ils s’en allaient redécouvrir les humains CASSÉS, ceux qui se serrent les coudes à la lumière de leurs BRIQUETS quand il devient trop difficile d’alimenter nos rêves. 

« — le ciel orangé des matins NUS m'avait manqué. ils ignorent tout de la violence du ciel qui siège durant la nuit noire et ENVAHISSANTE » avait murmuré ernest, le jeune garçon aux cheveux rouges, dans les bras de darius, perdu aux CONFINS de la douceur.

darius ne répondait rien. il restait souvent, égaré dans les fragments de BEAUTÉ que les mots d'ernest lui offrait, seul, impassible et percuté violemment dans la FUREUR des maux.

leur pas léger FRAPPAIT le béton gris de la ville qui émergeait de leur soirée de la veille. la pâleur du ciel était EFFRAYANTE. il semblait vouloir vous ASPHYXIER. il semblait vouloir engloutir votre corps pour ne plus jamais le lâcher. darius était POÈTE. ernest était ESCLAVE de ses mots. et quand la folie de deux âmes d’artistes enragés se rencontre, ça virevolte tellement fort que des ÉCLATS de mots jaillissent de leurs voix.

« — poésie noire, poésie morbide.
oh, folie ébranlée par la tempête
quand viendras-tu réparer nos peines ?»

darius avait SURSAUTÉ à l’entente de ces mots durs. il s’était retourné face à ernest qui cherchait d’autres maux à sussurer aux éclairs de leur vie. après quelques secondes de flou le jeune garçon récitait un nouvel OURAGAN destructeur

« — novembre je t’accuse
de meurtre prémédité et de vol à main armée
sur mon soleil torturé

novembre réveille moi
des cauchemars que tu me chantes
je ne veux plus de ton sommeil. »

c’est avec passion qu’ernest s’était arrêté, le souffle COURT et les yeux dans le vague. le silence brisait le soleil hivernal. sa poésie était MAJESTUEUSE. elle imbibait les vies de beautés pour qu’elles apprennent à faire suffoquer la colère.
mais les mots frappaient encore sur sa conscience. ils avaient besoin D’AGGRESSER la folie de sa voix tremblante et maladroite

« — l’autre est un calvaire
une illusion prostituée qui ne veut plus
l’or qu’on lui offre.

— embrasse moi dis tu
mais seras tu la salive qui empoisonnera
mes désirs inondés ? »

« — l'appel au crime est sans limites » avait sussuré darius à l’oreille d’ernest

dès que les mots eurent quitté la langue de darius, ernest s'était précipité avec FUREUR sur les lèvres du jeune garçon pour les DÉVORER avec toute la délicatesse  qui puisse exister. un baiser LANGOUREUX qui vous attrape et qui étrangle la salive des anges endormis.

les humains sur le trottoir étaient OFFUSQUÉS,  à s'en évanouir, presque, devant ce tableau bravant les INTERDITS. les amoureux ne voulaient plus de ces regards pluvieux. la haine avait alors attaqué leurs membres et leur désespoir. leurs corps se mouvaient au rythme des INSULTES immortelles.

ernest regardait darius avec attention. il dansait une valse avec L’ASPHALTE. il s’écorchait le corps pour mieux danser contre le béton nu. il flirtait avec la mort pour rembobiner la pellicule de ses EXCÈS. et c’est en quelques secondes à peine qu’ernest rejoignait son éternel amant pour s’amuser contre la mort avec lui. leurs baiser s’emmêlaient dans le GOUDRON glacé, pour figer les imperfections que ce dernier semait sur leurs peaux

ernest et darius jouaient le rôle d’exs TAULARDS repentis s’amusant de leur regard pour charmer les étoiles. ils étaient comme en cavale contre le monde qui jouait à écraser leurs libertés. L’HORREUR engloutit leurs lendemains. c’est alors pour cette raison précise qu’ils sont partis à la recherche des morceaux de leurs TALISMANS perdus.

leurs corps couverts de vêtements déchirés reposaient CALMEMENT sur le sol. leur danse enragée avait pris fin. ils étaient là, darius et ernest, se reposant contre l'asphalte essoufflé. quelques passants consternés par la beauté de leurs PERFORMANCE s’étaient arrêtés. ils observaient ces humains MACABRES qui avaient livré une danse sans merci au toner de leurs idéaux cassés.

(c’est faux. l’humain juge dans sa CRUAUTÉ la plus profonde)

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