𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚟𝚒𝚗𝚐𝚝-𝚌𝚒𝚗𝚚

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Bonne lecture !

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Allongé sur son lit, sur le ventre face à la petite TV posée sur un meuble, Shoyo tapote les touches de la manette dans sa main.

Sur l'écran, son personnage manque de se faire écraser par la voiture de Kenma. Un faux klaxon ridicule remplit la pièce, et Hinata hausse un sourcil en souriant. Il baisse les yeux sur son téléphone ouvert devant lui, sur la conversation de groupe qu'ils possèdent tous les trois avec Yachi. Cette dernière écrit « chauffard ».

Peut-être que Kenma est en train de tourner une petite vidéo pour sa chaîne YouTube. Peut-être pas, aussi, mais la dernière fois Shoyo a été étonné de voir que l'une de ses parties s'était retrouvée sur internet, et que des centaines de milliers de personnes avaient commencé à dire qu'il jouait vraiment comme un pied.

Ce qui est vrai, aucun doute là dessus, mais personne ne peut battre Kenma non plus alors c'est un peu injuste.

Depuis que Shoyo le connaît (c'est à dire depuis son arrivée à la fac) la chaîne de Kenma n'a pas cessé de prendre de l'importance. Il a compris que c'était vraiment quelque chose de fou quand son ami a commencé à recevoir des produits gratuitement, des invitations pour des salons, des vêtements, et d'autres choses incroyables tout ça grâce à internet. C'est Kenma qui les a inscrits, Yachi et lui, sur Twitter et depuis Shoyo a pleinement pris conscience que la célébrité sur les réseaux sociaux est aussi importante que les autres. Parfois ils marchent en ville, tous les trois, et des jeunes demandent des photos, des poignées de main, ou un enregistrement.

Yachi trouve ça cool, mais un peu dangereux. Puis Kenma lui offre tous les vêtements féminins qu'il reçoit, et là elle trouve ça carrément flippant.

Son personnage se relève, et Shoyo décide de se venger un peu. Ses pieds battent l'air, son ventilateur lui renvoie l'air chaud de sa chambre, et soudain sa porte s'ouvre sans un bruit. Natsu entre, tête basse, et travers la pièce sans un mot.

Elle s'assoit d'abord à côté de lui, puis s'allonge et entoure son dos de son bras pour lui faire un câlin. Elle serre fort, demande simplement un peu d'affection. Shoyo pose sa manette et pousse son téléphone.

Le silence tient encore de longues secondes, jusqu'à ce que sa sœur le relâche un peu. Elle relève la tête, et à l'air tout triste : avec cette moue et cette queue de cheval affreuse, elle ressemble enfin à la lycéenne qu'elle est censée être.

Il fronce les sourcils. Natsu soupire.

— C'est rien, t'inquiètes.

Mais sa voix n'est pas très convaincante, alors Shoyo lui pince le nez pour la prévenir de ne pas mentir. Elle comprend, même sans un mot.

— Je voulais juste faire un câlin à mon frère. Je peux en ravoir un ?

Son expression toute triste le pousse à immédiatement l'étouffer entre ses bras, pendant un long moment, jusqu'à ce qu'elle tapote son biceps. Parfois, ce genre de contact lui fait du bien à lui aussi, mais Shoyo ne sait jamais quand il en a besoin — et apparemment, il en avait besoin là.

Ça leur fait du bien a tous les deux et, allongés dans le lit défait de Shoyo, Natsu souffle :

— Merci. Je me suis engueulée avec Mina tout à l'heure.

Sa meilleure amie, Shoyo la connaît bien : elle passe souvent à la maison quand ils sont chez leurs parents. Elle est gentille, mais parfois un peu solitaire par rapport à Natsu qui a besoin de compagnie presque tout le temps. Natsu lui dit tout, et Mina aime bien garder les choses à l'intérieur. Ça marche comme ça, et elles ne s'embrouillent presque jamais.

Il ouvre ses lèvres, mais aucun mot de sort. À la place, Shoyo se penche et lui embrasse le front.

— Je sais que ça va se régler, mais j'aime pas ça. Je peux rester un peu avec toi ? Tu joues avec Kenma et Yachi ?

Il hoche la tête, et lui tend la manette. Sur son téléphone, il tape :

Sauve mon honneur.

Natsu sourit de toutes ses dents et se racle la gorge. Tout en faisant craquer son cou, elle déclare :

— Laisse-moi faire.

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La danse des tournesols || AtsuHinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant