La danse des tournesols || AtsuHina

𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚟𝚒𝚗𝚐𝚝-𝚜𝚒𝚡

Bonne lecture !

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Assis sur l'établi, Shoyo fronce les sourcils et essaye de faire appel à ses souvenirs. Il dit :

— Miley Circus ?

Atsumu manque de frapper son doigt avec le marteau en éclatant de rire. Les yeux écarquillés, il se retourne à demi.

— Miley Circus ? répète-t-il. Sérieusement, oh mon dieu. Est-ce que tu veux dire Miley Cyrus ?

Shoyo fait la moue, et croise ses bras en levant les yeux au ciel. La radio continue la chanson en grésillant un peu à chaque note un peu haute,

— Roh, c'est un nom de scène. J'étais pas si loin.

— Mais qui ne connaît pas Miley Cyrus ?

Il rigole encore, et se concentre à nouveau sur l'étagère qu'il est en train de monter. Shoyo n'est là que depuis dix minutes à peine, et pour l'instant son genou le pince si fort qu'il ne se sent pas capable de rester debout.

Il regarde le dos d'Atsumu, qui s'agite et se tend lorsqu'il porte quelque chose. Ses muscles roulent sous son t-shirt taché, mais cette fois le garage sent légèrement la lessive et la sciure de bois.

— J'écoute pas beaucoup de musique.

— Sans blague. Oh, et c'est pas Miley Cyrus : c'est Rihanna.

Shoyo fait la moue. Il part un peu en arrière pour s'appuyer contre le mur, et étire sa jambe au maximum. Atsumu visse quelque chose, et quand le bruit s'arrête la musique s'arrête aussi quelques secondes.

Dans le silence, l'estomac d'Hinata gronde si fort et si longtemps que ses joues ont le temps de se colorer jusqu'à son cou. Il fixe ce qu'il y a devant lui avec des yeux grands ouverts, et une chanson passe.

Tout en se raclant la gorge, il tente d'une petite voix :

— Justin Bieber ?

Atsumu se retourne complètement, et repose son outil. Son expression est assez douce, tout à coup : il croise ses bras sur sa poitrine. Shoyo sent son cœur se serrer, tandis qu'il se mord légèrement la lèvre en refusant de regarder dans sa direction.

Ce soir, il a eu besoin de courir plus, plus loin, et plus vite. Il a vomi dans un buisson en venant ici, et son estomac est vide à présent. Sa sœur lui en voudrait certainement d'avoir gâché son dîner.

Atsumu s'approche, et s'arrête non loin de lui.

— Justin Timberlake, en fait. T'as faim ?

— Non, pas vraiment...

Cette fois, il tourne son regard vers lui, et sa mâchoire se serre. Atsumu transpire un peu, les cheveux en bataille. Il a envie d'y passer les doigts. Et dans ses yeux, il n'y a rien de mal : Shoyo ne le dérange pas, ça c'est certain.

Il hausse un sourcil.

— T'es sûr ? Je suis pratiquement certain que le voisin a entendu ça.

— Un peu, d'accord. Mais c'est pas grave, je mangerais en rentrant...

— Je peux te préparer un truc.

Atsumu semble gêné, tout à coup, mais il ne reprend pas sa proposition. Il se dandine, et hausse les épaules.

— Bon, je suis pas très bon cuisiner, mais j'ai été faire mes courses y'a pas longtemps alors internet devrait bien me proposer une ou deux recettes...

Il réfléchit un instant.

— Mon frère m'a laissé le livre dehors, mais j'ai pas le talent pour celles-ci, je crois.

— Ton frère ?

Shoyo sent son estomac gronder encore une fois. Il descend de l'établi, un petit sourire hésitant sur les lèvres, et observe Atsumu qui se frotte la nuque.

— Ouais, mon frère.

— Super. J'ai une sœur, moi.

Ils sont proches, tout à coup. Shoyo est debout, appuyé sur sa jambe valide, et Atsumu est en face, une main sur le plan de travail. En voyant ça, il est le premier à se reculer.

Il ajoute, en se détournant :

— Mais t'inquiète, il est pas là. Y'a personne, en ce moment.

— Pour que tu puisses m'assassiner et me jeter dans la mer plus facilement ?

— Voilà, exactement. Tu viens ?

C'est une invitation. Shoyo n'est jamais rentré dans la maison ; le garage, oui, mais pas plus loin. C'est comme ça que ça marche, et ça marche bien alors pourquoi il aurait demandé plus ? Mais là, c'est différent, car c'est Atsumu qui le lui propose.

Il hoche la tête, et le regarde disparaître par la porte qu'il vient d'ouvrir. La radio grésille encore, alors Shoyo se met sur la pointe des pieds pour l'éteindre. Il fait de même avec la lumière en arrivant près de l'entrée à son tour, et lance un coup d'œil au store ouvert du garage.

Il fait chaud, son short est plein de poussière pour s'être assis sur l'établi, et il boite un peu jusqu'à finalement déboucher dans le salon.

Shoyo cligne des yeux. La pièce est grande et vide, et surtout presque complètement dans l'obscurité. Les fenêtres sont ouvertes, laisse passer la lumière de la lune, ainsi il se repère en passant à côté du canapé.

De la lumière vient d'une pièce de l'autre côté de l'entrée. Il évite de trop regarder la photo sur le meuble à chaussures, et quand il rejoint enfin Atsumu dans la cuisine ce dernier est penché sur son téléphone.

Ses mains sont humides, alors Shoyo s'avance vers l'évier et commence à verser du liquide vaisselle dans sa paume aussi. Son estomac gronde si fort qu'Atsumu pouffe dans son dos.

— Je peux faire du riz....

— Époustouflant, sourit Hinata. Vraiment très impressionnant.

— N'est-ce pas ? Je suis un véritable chef.

Finalement, Atsumu trouve une recette avec des légumes et des choses qu'il y a dans le frigo. Internet ne lui donne pas grand-chose, alors il finit par bel et bien fouiller un peu le livre de recettes : Osamu (ou leur mère) a laissé des petits mots dans les marges ou certaines avec des indications précises. Shoyo l'aide, en coupant ce qu'il faut, et même s'il est tard et qu'ils galèrent un peu, le repas qu'ils en tirent à l'air mangeable et presque appétissant.

— Tu regardes du golf ? s'exclame Shoyo quand ils se posent dans le salon.

Atsumu s'est changé, et lui a donné un t-shirt propre et un short pour manger. Pas de douche, mais au moins il ne salit pas le canapé en s'asseyant dessus. Le tissu sent bon et Shoyo évite de penser à la sensation agréable qui le prend en voyant que tout est grand, et qu'il est obligé de replier les manches pour pas qu'elles lui tombent jusque dans le coude. Atsumu fixe ses biceps et ses avant-bras avec une expression surprise, et Shoyo refuse de s'attarder sur ses clavicules et ses joues un peu rouges.

Par contre, quand la TV s'allume, il ne peut s'empêcher d'ouvrir grands les yeux devant la vidéo YouTube qui se lance.

Atsumu met sur pause et se défend :

— Non ! Pas du tout. Je connais même pas les règles.

— Moi aussi je regarde ces vidéos-là parfois. C'est mon ami qui m'a conseillé ça : t'as déjà regardé des parcours au Brésil ? Super joli.

— Tu... regardes des vlogs sur des parcours de golf...

Atsumu déglutit. Il semble étrangement content, mais ne dit rien de plus et se contente de taper « golf brésil » dans la barre de recherche. Leur plat fume encore, et Shoyo sourit en s'installant plus confortablement.

Son ventre se tord, et Atsumu lance une vidéo.

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