𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚝𝚛𝚎𝚒𝚣𝚎

1.3K 180 30
                                    

Bonne lecture !

___________________

Shoyo ouvre très lentement la porte de la maison de sa tante, soulagé de la voir encore ouverte.

À l'intérieur, ses parents ne discutent pas avec la police et les lumières sont éteintes : il referme à clés derrière lui, et enlève ses chaussures avant de traverser le salon. Sa tante s'est endormie devant la TV, et quand il monte l'escalier les marches ne font aucun bruit.

Dans sa chambre, il va directement ouvrir le store pour aérer un peu. Une brise passe et fait bouger ses fins rideaux (uniquement là pour la décoration) alors il bloque le tout avec la chaise de son bureau. Ensuite, en silence, il récupère quelques affaires propres dans son armoire, et part sur la pointe des pieds vers sa porte pour aller prendre sa douche.

Seulement, et cela manque de lui arracher un sursaut, sa sœur entre tout à coup et referme derrière elle. Ses yeux lancent des éclairs quand elle chuchote avec force :

— T'étais où ?

Sentant la conversation arriver, Shoyo repose ses vêtements à côté. Il pose son doigt sur ses lèvres, pour lui indiquer de ne pas parler trop fort, mais Natsu balaye sa demande d'un geste du poignet.

— Tu pars pas aussi longtemps, d'habitude, siffle-t-elle. Tu peux pas partir en me faisant croire que tu vas courir un peu, puis revenir des heures plus tard.

Elle a l'air blessé, et Shoyo tourne la tête pour essayer de trouver son téléphone. Comme il doit l'avoir laissé ailleurs, il traverse la pièce et attrape un bloc note et un stylo qui traînent sur son bureau.

Il marque : désolé.

— J'espère bien que t'es désolé, idiot. Je peux pas savoir si... si... s'il t'est arrivé un truc. Alors je fais quoi ?

Elle agite les bras.

— Je dis à Hana que t'es juste sorti un peu voir tes amis, comme ça personne s'inquiète, et en fait t'es en danger je sais pas où et...

Il lui pose une main sur la bouche avec une expression terriblement désolée. Natsu a les yeux brillants. Sa respiration emplie la pièce, pendant de longues secondes, jusqu'à ce qu'elle se calme.

Finalement, elle attrape les doigts qui lui couvrent les lèvres et soupire largement.

— Tu peux pas me faire ce coup-là. Maman est une conne, la plupart du temps, mais ça veut pas dire que tu peux partir comme ça. T'imagines même pas à quel point je me sentirais coupable.

Elle fait la moue.

— Je sais que t'es adulte maintenant, que t'as plus de limite d'heure ou je ne sais quoi, que tu sais te défendre, mais...

Shoyo hoche la tête. Il sait, il comprend, et il est désolé. Ses épaules à elle se baissent. Natsu replace une mèche de ses cheveux, puis le regarde par en dessous : ses bras se lèvent et se tendent vers lui.

— J'ai le droit à un câlin, maintenant ?

Elle parle plus doucement, et cette fois Shoyo acquiesce avant de faire de même pour la laisser venir vers lui. Il fait une chaleur affreuse dans sa chambre, mais elle vient immédiatement et fourre sa tête dans son cou.

Comme d'habitude, elle le serre tellement fort que Shoyo a l'impression de disparaître. C'est étrange comme sensation, d'à la fois penser s'évaporer et enfin retrouver la terre ferme. Le silence le rassure un long instant, jusqu'à ce que finalement elle se recule.

La danse des tournesols || AtsuHinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant